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Nastassja Martin

Nastassja Martin
Nastassja Martin est anthropologue, diplômée de l'École des hautes études en sciences sociales, spécialiste des populations arctiques. Les Âmes sauvages est son premier livre.

Avis sur cet auteur (13)

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    Couverture du livre « Croire aux fauves » de Nastassja Martin aux éditions Verticales

    Luce C sur Croire aux fauves de Nastassja Martin

    Lecture d'une traite. déroutante.
    Nastassja Martin met son récit en mots sans perdre la force de l'entre-deux, du manque de sens, du non-achevé.

    Lecture d'une traite. déroutante.
    Nastassja Martin met son récit en mots sans perdre la force de l'entre-deux, du manque de sens, du non-achevé.

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    Couverture du livre « Croire aux fauves » de Nastassja Martin aux éditions Verticales

    Laurelyn13 sur Croire aux fauves de Nastassja Martin

    J'ai adoré cette histoire de survie grandeur nature

    J'ai adoré cette histoire de survie grandeur nature

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    Couverture du livre « Croire aux fauves » de Nastassja Martin aux éditions Verticales

    Colette LORBAT sur Croire aux fauves de Nastassja Martin

    « Si je m’en sors, ce sera une autre vie »

    Nastassja Martin est anthropologue et, le 25 août 2015, alors qu’elle vit depuis plusieurs mois avec les Evènes, dans les montagnes du Kamtchatka, elle est attaquée par un ours. Non, Nastassja ne le dit pas ainsi. Elle a rencontré un ours ; rencontre...
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    « Si je m’en sors, ce sera une autre vie »

    Nastassja Martin est anthropologue et, le 25 août 2015, alors qu’elle vit depuis plusieurs mois avec les Evènes, dans les montagnes du Kamtchatka, elle est attaquée par un ours. Non, Nastassja ne le dit pas ainsi. Elle a rencontré un ours ; rencontre sanglante puisqu’elle a été déchiquetée par l’ursidé, le visage défiguré, elle est opérée d’bord en Russie puis en France. Les opérations se succèdent. " Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné ".

    « Mon esprit part vers l’ours, revient ici, tourne, construit des liens, analyse et décortique »,

    Nastassja, à l’encontre de toutes nos idées reçues, ne chasse pas l’ours de son esprit, de son corps. Il est, tout au moins, une part de lui est en elle. Ce fut une rencontre, si longtemps désirée par elle, avec l’ours et non une attaque et c’est sa force. « A mesure qu’il (l’ours) s’éloigne et que je rentre en moi-même nous nous ressaisissons de nous-mêmes. Lui sans moi, moi sans lui, arriver à survivre malgré ce qui a été perdu dans le corps de l’autre ; arriver à vivre avec ce qui y a été déposé. »

    Sa part d’ours la pousse à quitter la France, cesser toutes les opérations reconstructives qu’on lui propose, il y en a eu tant déjà, et retourner dans le village où vit sa famille russe, se reconstruire au contact des lieux fréquentés par l’ours.

    Aucun pathos, l’autrice ne se replie pas sur elle-même, elle combat avec ses armes propres, sans souci des autres, égoïstement en accord avec elle-même, même si elle est incomprise. Un texte fort, poétique lorsqu’il est question de la nature et d’amour pour le peuple Evène.

    J’ai aimé ce livre, récit méditatif entre rêve, délire et réalité, en savoir plus sur l’animisme, trouver cet amour sincère des humains qui essaient, dans la Russie reculée, de vivre comme vivaient leurs ancêtres avant eux, de perpétuer une tradition, sans complaisance aucune et puis, l’écriture de Nastassja Martin… Quel délice

    Belle couverture !

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    Couverture du livre « Croire aux fauves » de Nastassja Martin aux éditions Verticales

    Chantal Lafon sur Croire aux fauves de Nastassja Martin

    L’auteur est anthropologue, donc étudie les cultures et les sociétés humaines en allant sur le terrain.
    En 2015 quelque part dans les montagnes du Kamtchatka :
    « L’ours est parti depuis plusieurs heures maintenant et moi j’attends, j’attends que la brume se dissipe. La steppe est rouge, les...
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    L’auteur est anthropologue, donc étudie les cultures et les sociétés humaines en allant sur le terrain.
    En 2015 quelque part dans les montagnes du Kamtchatka :
    « L’ours est parti depuis plusieurs heures maintenant et moi j’attends, j’attends que la brume se dissipe. La steppe est rouge, les mains sont rouges, le visage tuméfié et déchiré ne se ressemble plus. Comme aux temps du mythe, c’est l’indistinction qui règne, je suis cette forme incertaine aux traits disparus sous les brèches ouvertes du visage, recouverte d’humeurs et de sang : c’est une naissance, puisque ce n’est manifestement pas une mort. »
    Dès l’incipit, le lecteur est happé vers ces contrées qui lui sont étrangères.
    Il entre dans l’univers très particulier de l’anthropologue qui vit parmi le peuple Evène « les derniers peuples chasseurs de rennes aux croyances marquées par l’esprit de l’ours. »
    Mère et frère arrivent en Russie pour la soutenir et l’accompagner dans son transfert à l’hôpital de la Pitié Salpetrière pour une reconstruction maxillo-faciale.
    C’est un périple qui lui fait plus peur que les ours.
    C’est une famille soudée autour d’elle, et pourtant cette famille subit reproche et conseils comme quoi il faut savoir mettre en laisse ses enfants pour leur bien. Heureusement ce n’est pas leur façon de voir, chacun respecte et soutien Nastassja et garde ses inquiétudes cachées.
    Ces passages sont très émouvants et provoquent une réflexion sur la liberté et le prix à payer parfois.
    Comment lutter contre cette foi : « Dans la rencontre entre l’ours et moi, dans sa mâchoire contre ma mâchoire, il y a une violence inouïe, qui exprime celle que je porte en moi. Si je déroule le fil de sa pensée, je suis allée chercher à l’extérieur quelque chose qui est en moi. »
    « Je ne suis pas en paix. J’ignore même ce que signifie ce mot. »
    Lorsqu’elle retourne au Kamtchatka, elle est accueillie de façon mitigée. Ceux qui la considèrent comme faisant partie de leur famille sont heureux de la retrouver. Les autres ont peur, car elle est devenue une « miedka » en langage simple « mi-femme mi-ours » car l’esprit de la bête s’est glissé en elle.
    Les passages sur l’animisme sont tellement réjouissant pour moi, et si loin de nos croyances.
    L’idée que l’esprit de l’ours et sa force vitale soient en elle, fut une échappée belle pour mon imaginaire.
    Ce livre a été aussi déroutant qu’éblouissant, et l’illustration parfaite que la littérature peut nous faire voyager loin.
    Je vais conclure avec les mots de Natassja Martin : « Antonin Artaud avait raison. Il faut sortir de l’aliénation que produit notre civilisation. » « Je dis qu’il y a quelque chose d’invisible, qui pousse nos vies vers l’inattendu. »
    Je vais lire son précédent livre Les âmes sauvages. Très envie d’en savoir plus.
    ©Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 décembre 2020.

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