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Un récit d'aventure sur fond historique, l'écriture est fluide et soignée, de jolies descriptions sans concession et précis. Une oeuvre poétique. Une thématique classique, universelle et social, mais aussi les ravages de la guerre sur la conscience d'André. Un livre prenant.
A l'image de la délicate couverture et au titre si poétique, ce roman est délicat, poétique, touchant, troublant.
Nous sommes en 1920, dans un village, André vient d'avoir 18 ans et enterre sa mère, emportée par la maladie. Que va t il devenir ? Il va travailler aux cotés du forgeron du village pour mettre des sous de côté et partir au pays des perroquets verts. Un perroquet vert qu'il a vu et entendu dans son enfance lors du passage d'un cirque. Ce perroquet vert ne cessait de répéter « Libertá, libertá, libertáàà… ». Sa mère fut une servante dévouée et exploitée, au service de la famille Jourdan dont le manoir trône dans un parc, à l'écart du village.
Il va tomber d'amour de Suzanne, la fille du porteur d'eau, un homme qui le déteste.
Il aimerait tant réussir, partir..
Avec une belle plume, de belles descriptions de ce village, de cette montagne, de ce château, qui domine le village, nous nous attachons à André et à sa volonté, ses rêves et même ses méfaits. Et il y a une kyrielle de personnages secondaires, certains touchants, d'autres troublants...
Un texte qui nous parle de la période après la première guerre mondiale et avant la seconde. Elle décrit le retour des jeunes partis à la guerre, ceux qui sont restés, les hommages rendus (monument aux morts) et un changement d'époque, les chatelains du village n'ont plus le même "pouvoir" sur les autres habitants du village.
Hasard de mes lectures, je lis "la petite bonne" de Bérénice Pichat qui décrit aussi très bien cette époque à travers le personnage d'une petite bonne. (chronique à suivre).
Et ce roman de terroir va se transformer en roman noir, mais avec une clarté finale.
Je ne connaissais pas cette auteure et je vais continuer la découverte de ses textes. Je la connaissais en fin de compte mais avec son rôle de traductrice et en particulier de textes de Rosa Montero, dont j'affectionne les écrits, que je lis en version traduite.
#Lhommeauperroquetvert #NetGalleyFrance
Une belle écriture, une progression dramatique maitrisée, mais…
L’histoire :
1920 – André, 18 ans, enterre sa mère.
« Elle s’était éteinte comme une étoile, à l’heure où le merle entonne son chant d’amour. »
Il est désormais seul et doit absolument trouver un travail pour survivre.
Une vie misérable et médiocre, voilà ce qui l’attend. Il a du mal à s’y résoudre, alors que persistent continuellement dans sa tête, les propos de sa mère sur le train de vie de la famille Jourdain, chez qui elle était « bonniche »…
« Le territoire des Jourdain n’était pas un royaume exotique qu’un aventurier foule un jour au terme d’un long voyage. Proche du village, il était cependant aussi inaccessible que les sources du Nil pour qui n’y était pas né : c’était le pays de la richesse. »
Dans les rêves d’André aussi, le fantasme de l’Amazonie, entretenu par le souvenir d’un magnifique perroquet vert qu’il a entrevu lors du passage d’un cirque dans le village.
Il trouve du travail chez Maître Simon, le forgeron, un homme bon mais rude, et bousculé par la vie : « Il faut dire que maître Simon avait le regard des loups, qu’il possédait dans son antre des outils effrayants. Par surcroît, quand la guerre était venue, l’armée française n’avait point voulu d’un monstre de son espèce. Il était resté au village, dans la paix des difformes et des bons à rien, ce qui avait accru la rancœur des hommes contraints de partir et la méfiance trouble des femmes esseulées derrière leurs fenêtres. »
Tout va changer quand il va vivre une belle relation d’amour avec Suzanne, la fille du puisatier…
« Ils se regardèrent en silence, suspendus dans un moment qui les emporta hors du temps. Leurs yeux ne se lâchaient plus, se mêlaient comme les rivières se mêlent et s’enroulent en fleuves et ils eurent envie de rester figer éternellement, à se regarder et à s’écouler l’un dans l’autre dans le chant de la fontaine… »
J’ai aimé le portait joliment campé de maître Simon, un vrai sage sous ses allures brusques : « Il faut grandir dans sa tête pour être libre de ses actes. Certains ne le sont jamais. »
J’ai aimé aussi la façon dont Myriam Chirousse traite le poids de l’éducation, de la misère qui empêche André de grandir malgré son travail et son amour : « Voilà, André : regarde ta vérité. Tu peux t’imaginer forgeron et honnête artisan, mais tu ne seras jamais qu’un misérable orphelin, le fils d’une bonniche sans famille et d’un journalier à moitié crétin, un bougre qui ne vaut rien, un mauvais parti chaussé de brodequins dépareillés… »
En revanche, je n’ai pas du tout été convaincue par la conclusion du roman : précipitée, rocambolesque et peu plausible.
Dommage…
Merci à Geneviève Munier qui m’a permis de découvrir ce roman que j’ai aimé, malgré sa conclusion…
https://commelaplume.blogspot.com/
L’Homme au perroquet vert de Myriam Chirousse, Buchet Chastel, 2024
1920. Alors que les ravages de la Grande Guerre tourmentent encore les mémoires, André, 18 ans, enterre sa mère emportée par la maladie.
Sans le sou, désormais sans famille, il refuse la vie médiocre à laquelle il se croit promis. Tenté par l'aventure dans les terres lointaines d'Amazonie, il doit pourtant travailler aux côtés du forgeron du village pour gagner sa vie.
Le souvenir métaphorique et récurent d’un avenir possible, celui d’un cirque ambulant, de passage au village, et d’un « auguste saltimbanque, vêtu d’une veste rouge à galons torsadés, un oiseau vert sur l’épaule » …
Une histoire d’amour : André tombe amoureux de la fille du porteur d’eau, une belle rousse au regard vert…
Une histoire de haine et de rancœur : la mère d’André était servante au manoir de la famille Jourdan, exploitée toute sa vie, et le récit est jalonné de réminiscences du passé. En outre, pourquoi donc la vieille chatelaine semble-t-elle autant mépriser André ?
Une histoire d’ambition : comment sortir de la misère ? Comment poursuivre ses rêves ? Comment, surtout, André pourrait-il devenir aussi riche que les Jourdan ?
Tiraillé entre ses aspirations et ses moyens limités, poussé par des sentiments contradictoires, animé par une idée fixe, André sera prêt à tout pour tordre le cou au destin...
Un roman subtilement écrit où les choses se mettent en place lentement, mais inexorablement.
Une intrigue plutôt simple servie par une narration à la fois poétique et factuelle, une galerie de personnages complexes sous des dehors stéréotypées, des situations typiques revisitées avec originalité.
Personnellement, j’ai eu du mal à m’attacher au héros principal, à sa personnalité bornée, en boucle sur les mêmes problématiques de vie médiocre, mais j’ai été particulièrement conquise par le forgeron qui l’embauche.
Un dénouement en apothéose autour de l’ironie de la destinée, une fin qui garde quelques zones d’ombre.
Un format court (200 pages), condensé, stylisé…
J’ai vraiment apprécié la manière dont Myriam Chirousse raconte des évènements en apparence simples avec un style fluide, facile à lire et, en même temps, percutant, allégorique. Elle a un vrai don de conteuse pour renverser la situation, nous surprendre après nous avoir baladés.
Je mets les autres livres de Myriam Chirousse dans mes intentions de lecture.
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