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Du sang, des doigts coupés et des pieds bouffés !
L’histoire de départ semble déjà bien loufoque et préfigure d’ailleurs parfaitement le contenu du livre. On part ainsi d’un village paumé où vivent une bande de dégénérés idiots, consanguins, cannibales et zoophiles pour finir par l’apocalypse marquant l’avènement des zombies.
Entre temps, il se passe des choses plus absurdes les unes que les autres ! Heureusement pour nous, notre protagoniste est là pour nous raconter les principales étapes de la catastrophe la plus idiote de tous les temps. On ne peut pas dire qu’on s’attache à lui, mais on prend plaisir à rire à ses côtés même si finalement, il n’est pas autant présent que cela dans l’histoire. Ce point m’a un peu étonnée m’étant imaginée qu’il aurait un rôle plus important dans les événements.
Mais peu importe, car l’auteur tient toutes ses promesses en nous livrant une histoire gore à souhait et tellement déjantée qu’elle en devient délicieusement absurde. C’est dingue, c’est dégueulasse et parfois malsain, mais on en redemande ! Il faut dire que l’auteur a l’art et la manière de manier la plume pour accrocher le lecteur et lui vendre du sensationnel. On est dans la surenchère de sang, de macabre, d’horreur, de cynisme… mais que c’est bon.
J’ai aimé cet étalage de personnages aussi déviants que débiles, d’événements improbables, cette profusion d’hémoglobine, ces doigts coupés, ces jambes sectionnées, ces pieds bouffés, ces yeux arrachés, ces scènes horribles qui marquent l’imagination… Je peux vous dire que ce qu’Eddard Mingwe décrit vous vous l’imaginez parfaitement ce qui devrait ravir les amateurs d’histoires bien gore.
Ces derniers reconnaîtront certainement les multiples références et clins d’œil de l’auteur aux films d’horreur puisqu’il en reprend avec brio les grosses ficelles. En parcourant le livre, je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de penser aux nanars que ma mère adore et qui sont tellement ridicules qu’ils en deviennent bons à condition de les prendre au deuxième voire troisième degré.
Des zombies, mais pas que…
Demain, quand j’étais mort ! , ce n’est pas seulement une parodie d’histoire de zombies. C’est également une critique acerbe et très juste de notre société et de ses travers.
L’auteur parsème ainsi son texte de références à l’actualité ou à des phénomènes de société : consumérisme, redistribution inégale des richesses, scandales alimentaires faisant régulièrement la une de nos journaux, élevage intensif (les humains finissant par être victimes de leurs propres pratiques)…
Les hommes politiques ou autres figures publiques en prennent aussi pour leur grade. Et je dois dire que les chapitres qui leur sont consacrés ont été de loin mes préférés. J’ai vraiment trouvé que c’est là que le côté caustique de la plume d’Eddard Mingwé ressortait le mieux.
La caricature de Donald Trump est ainsi plutôt savoureuse : homme au physique ingrat complètement ridicule et imbu de sa personne, idiot qui prend ses électeurs pour des demeurés (vous me direz, la boucle est bouclée), libidineux et éjaculateur précoce… C’est évidemment très caricatural, mais vu le potentiel comique du modèle original, il aurait été dommage pour l’auteur de ne pas l’exploiter.
Mais je dois dire que c’est Pol Narev, victime innocente de l’imposteur Michel Polnareff, et son besoin désespéré de revivre sa gloire passée, et de connaître de nouveau la joie d’être adulé par ses fans, qui m’a le plus amusée. Vous n’écouterez d’ailleurs plus Goodbye Marylou (si l’idée inexplicable de le faire vous prenait) sans penser à la version très personnelle de Pol Narev.
J’ai, en outre, beaucoup aimé l’humour noir, voire très noir, et le cynisme dont l’auteur sait faire preuve. On ressent qu’il s’est fait plaisir en ne censurant aucun de ses délires ! Dans une société de plus en plus bien-pensante où, à vouloir préserver tout le monde de tout, on ne rit plus de rien, c’est rafraîchissant et divertissant.
Je garde ainsi en tête une scène mémorable se déroulant dans une maison de retraite et impliquant une mamie, Parkinson et des œufs. C’est cynique à souhait, mais c’est infiniment drôle. Et je suis quasi certaine que ma grand-mère, maintenant perdue dans les limbes d’Alzheimer, aurait également ri volontiers à ce trait d’esprit si elle avait toujours le sien.
Demain, quand j’étais mort ! , c’est pour quels vivants ?
Alors, est-ce que ce livre plaira aux amateurs fous furieux de zombies ? Là, est la question !
Je pense que oui, à deux conditions. La première est qu’ils se mettent bien en tête, avant de se lancer dans le livre, que ce n’est en aucun cas une histoire classique de zombies même si le gore est bien au rendez-vous. La seconde est que lesdits amateurs de zombies aient un minimum d’humour. Si ces deux conditions sont réunies, je dis banco ou bingo, c’est au choix.
Si comme moi, à l’inverse, vous regardez avec scepticisme cet engouement pour les zombies, je vous conseille aussi de vous lancer sans attendre dans la lecture du livre. Je vous assure, ça fait vraiment plaisir de voir un auteur qui traite le sujet avec légèreté se moquant allègrement des codes du genre comme de ceux des nanars de tous bords en prenant le temps, au passage, de formuler une critique acerbe de notre société.
En d’autres termes, Eddard Mingwe réunit les amoureux de zombies et les gens normaux hermétiques au phénomène sous une même bannière, celle de l’humour et du rire. Alors moi je lui dis bravo et merci pour ce moment.
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