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Un polar psychologique sombre et addictif qui renouvelle les codes du roman d'espionnage.
Dès les premières pages, ce qui marque et accroche le lecteur, c'est que Mick Herron, qui n'est pas un petit nouveau dans le monde du polar puisqu'il est l'auteur de plusieurs romans à succès en Grande Bretagne, possède un redoutable talent de conteur et une écriture d'une grande qualité qui captive l'attention par sa puissance romanesque.
Mais contrairement à la 4eme de couverture qui laisserait croire qu'il s'agit presque d'une comédie policière, nous sommes bel et bien là plongés dans une parfaite ambiance de romans noirs, sombre et intrigante, même si l'humour noir notamment lors de certains dialogues fait mouche.
L'intrigue est passionnante et renouvelle totalement les codes du roman d'espionnage : pas de gadgets ni de clichés à la James Bond ici, mais au contraire une lutte entre les services de renseignements anglais, comme s'il s'agissait de rivalités entre le FBI et la police locale aux USA.
Après les attentats de Londres en 2005 qui ont bouleversé les consciences et culpabiliser les services secrets, la menace sur internet de l'exécution d'un otage va remobiliser les fameux "tocards" du MI5, mis au "Placard" depuis de longues années et réduits à des tâches administratives subalternes et déprimantes. Mais lorsque ceux-ci interviennent en croyant avoir des atouts, ils vont peu à peu démasquer une sombre machination...
Personnages réussis et bien campés, suspense savamment dosé, rythme soutenu et une intrigue originale font de ce roman noir subtil et intelligent un thriller psychologique réussi, qui inaugure une série passionnante dont le deuxième volet, "Les lions sont morts", récompensée en Angleterre par le prestigieux Golden Dagger Award décerné par la Crime Writers' Association (CWA) et élu Polar de l'année par le Times, vient enfin de paraître dans la collection Actes Noirs des éditions Actes Sud : pas de doute, je serai au rendez-vous !
«Je vais vous dire ce qui est n'importe quoi. Cent vingt personnes tuées ou blessées. Trente millions de livres de dégâts. Deux milliards et demi de livres perdus pour le tourisme. Tout ça par votre faute. Ça, c'est n'importe quoi.» Évidemment, faire sauter la gare de King's Cross à la suite d'un exercice antiterroriste ne dynamise pas vraiment une carrière dans le MI5. Le mystérieux et sulfureux Jackson Lamb n'a pas tort en s'adressant ainsi à son nouveau tocard, River Cartwright, lequel aurait pu connaître pire que le «Placard». Certes lorsque l'on appartient à la caste des agents chargés de la sécurité intérieure du Royaume-Uni ce service est bien plus qu'un aveu d'échec ; un véritable purgatoire dont personne n'est jamais revenu. Le genre de voie de garage accueillant l'agent Min Harper pour avoir oublié un dossier top-secret sur la banquette d'un train. Mais avec un aïeul qui a tutoyé les dieux au service de Sa Majesté, c'est tout de même dur à avaler. Autant dire que «La maison des tocards» héberge d'impayables personnages que Mick Herron dépeint avec attachement et auxquels il sert des répliques souvent corrosives. Si chacun se demande pourquoi les autres ont atterri dans cette annexe des carrières torpillées, ils vont avoir l'occasion de passer à l'action en essayant de sauver un jeune pakistanais promis à une médiatique décapitation. Entre barbouzeries studieuses et faux-semblants de rigueur, Mick Herron laisse apparaître la montée en puissance des nouveaux nationalismes soigneusement instrumentalisés. De part et d'autre.
Loin du roman à thèse lesté de détails et autres digressions, «La maison des tocards» rend palpable l'atmosphère de doute et de tension au sein des services secrets britanniques profondément marqués par les attentats-suicides du 7 juillet 2005. Gangrené par une espionnite aigüe et tous azimuts, ce monde souterrain se révèle peuplé de chefs paranoïaques et d'agents en mal de reconnaissance. D'hommes et de femmes aussi cyniques que faillibles tel l'inusable Jackson Lamb pour qui «tous les agents finissent par trop tirer sur la corde, par se vendre au plus offrant.»
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