Avec "Boccanera", Michèle Pedinielli donne naissance à la nouvelle héroïne du polar français
Avec "Boccanera", Michèle Pedinielli donne naissance à la nouvelle héroïne du polar français
Un polar qui se déroule en Corse, son littoral majestueux, ses routes tortueuses, son maquis et sa violence sous-jacente.
Letizia, la nièce du commandant Santucci a été assassinée ; il demande à Ghjulia, son ex et détective privée, de l'accompagner sur l'île et d'enquêter.
Une enquêtrice de caractère, courageuse, féministe et pleine d'humour.
Un décor grandiose, des personnages taiseux, des secrets bien gardés et une petite fille lumineuse.
Une enquête rondement menée, un rythme posé et une plume agréable.
Une lecture réjouissante.
« Sans Collier » est le 4e tome des aventures de la détective privée niçoise Ghjulia Boccanera : le premier m’a laissée mitigée, j’ai beaucoup aimé le deuxième, adoré le troisième et malheureusement, retour à la case départ avec celui-ci.
Ghjulia est toujours aussi attachante, avec sa ténacité et ses valeurs très humaines, et l’ambiance est toujours aussi réussie.
Cependant j’ai eu du mal à entrer dans ce récit qui s’éparpille entre de multiples intrigues, et plusieurs types de narrations. Ghjulia est mandatée par un inspecteur du travail pour enquêter sur des accidents dans le secteur du bâtiment … en parallèle, on suit Ferdi, marginal allemand et muet, qui croit avoir reconnu dans la rue une femme qu’il pensait morte depuis quarante ans. L’histoire nous emmène en Italie dans les années 70, au sein d’un groupe de jeunes anti-fascistes …
J’ai beaucoup aimé cette partie italienne, moins son pendant français, entre amnésie et coïncidences un peu grosses…et l’enquête de Ghjulia sur les chantiers est inutilement embrouillée…
Pas très grave… vivement le prochain tome, je suis sûre qu’il me plaira !
Nice ( ville dont l’autrice est originaire, elle connait donc son sujet!).
La détective privée Ghjulia Boccanera est contactée par un jeune homme, suite à la mort inexpliquée de son compagnon, ingénieur du BTP et retrouvé sans vie sur le sofa de son appartement. Ghjulia, ou Diou pour les intimes, prend sa mission au sérieux et se lance à corps perdu dans cette quête. Accompagnée malgré elle par son ex-mari, Jo, commissaire qui se retrouve en charge de l’enquête officielle. Un polar qui se dévore grâce à plusieurs éléments que j'adore: une intrigue efficace, du rythme et une écriture fluide avec une touche d’humour.
Le quatrième opus des enquêtes de la détective privée Ghjulia Boccanera, dite Diou, la ramène dans sa ville, Nice, également celle de l’auteur, où un ami inspecteur du travail la charge de retrouver un ouvrier roumain, subitement disparu alors qu’il travaillait sur un chantier de construction immobilière. Mais voilà qu’elle reçoit des menaces dans sa boîte aux lettres, la visant semble-t-il autant que son colocataire, Dan, galeriste homosexuel…
A cette trame principale s’entrelacent deux autres récits. L’un nous fait revivre les années de plomb en Italie, aux côtés de jeunes activistes, jusqu’à l’attentat de la gare de Bologne, l’attaque terroriste la plus importante et la plus meurtrière du XXe siècle en Europe. L’autre nous plonge dans la mémoire défaillante d’une femme qui tente désespérément de se souvenir des raisons qui l’ont menée, de cela elle est sûre, à tuer.
Avec son ironie, sa verve qui coule comme elle pense, dans une langue très orale, et sa cinquantaine travaillée par les impasses sentimentales et par une ménopause omniprésente dans la narration, Diou en friserait presque la version vieillie d’une héroïne de chick lit. Heureusement, le mélange de trois intrigues venu brouiller les pistes en de trompeurs concours de circonstances, le prolongement contemporain d’authentiques faits historiques qui ont marqué durablement l’Italie, et le regard lesté de colère que porte l’auteur sur les dérives de sa ville et, à travers elle, de la société toute entière, s’allient plus honorablement pour rendre le livre intéressant.
De l’activité terroriste en Italie dans les années quatre-vingts à l’attentat de Nice en 2016, Michèle Pedinielli évoque ainsi la difficulté de se reconstruire sur un passé sanglant. Entre promoteurs véreux et frénésie immobilière qui bétonne la périphérie de Nice, elle s’en prend aux conditions de travail sur les chantiers, à l’exploitation des sans-papiers, aux marchands de sommeil. Toute une misère sur laquelle grandit comme un cancer le trafic de stupéfiants et le mortifère mirage de l’argent facile. Toute une criminalité qui se paye au prix fort dans le monde d’en-bas, mais s’en tire parfois en toute impunité dans celui d’en-haut. Ne reste plus que l’homophobie pour alimenter les révoltes de Diou, dans un tumulte émotionnel qui lui fait prendre parti, encore et toujours, pour les cane sciolti, ces chiens sans collier, comme on appelait les jeunes Italiens des années soixante-dix qui récusaient toute appartenance politique pour mieux rêver de changer le monde.
Malgré quelques réserves sur la tendance à la dilution dans les hormones de l’intellect de son personnage principal, ce polar à l’ironie mordante qui ne bâillonne pas ses coups de gueule reste une lecture agréable, pour un portrait tout en contraste et en zones d’ombre de la ville de Nice, si chère à l’auteur.
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