Electrochocs est un récit autobiographique de la journaliste et essayiste Martine de Rabaudy dont le thème principal est la psychose maniaco-dépressive dont souffrait sa mère, les conséquences sur leur relation et sur son enfance. Ce thème difficile est traité non seulement par son expérience personnelle mais également par des exemples tirés de la vie de grands noms du monde littéraire ou artistique (Virginia Woolf, Louis Althusser, Sylvia Plath...). Voilà une lecture intéressante et enrichissante pour quiconque s'intéresse de près ou de loin au sujet.
C'est aussi un récit qui ne peut qu'émouvoir, et parfois horrifier, son lecteur notamment avec les descriptions terribles des traitements subis par la mère de l'auteur, électrochocs et médicaments à outrance, faisant peu à peu disparaître sa personnalité. Et comment ne pas être également ému à la lecture de cette enfance paralysée par les changements d'humeur d'une mère malade et par un père incapable de protéger ses enfants ? Malgré tout, Martine de Rabaudy garde un certain recul et fait même preuve d'un humour étonnant, un humour noir, pour décrire des situations à la limite de l'intolérable. De plus, elle nous fait partager son expérience de journaliste au sein de grands journaux ou magazines, et ces digressions sont appréciables pour nous faire un peu sortir du côté sombre de son récit.
C'est la première fois que je lis un récit de Martine de Rabaudy et j'ai eu le plaisir de découvrir une écriture percutante, non dénuée d'humour, malgré le sujet difficile et intime.
Martine naît en 1946 dans une famille qui désespère d'avoir des héritiers mâles. C'est dans ce premier contexte qu'elle essaie de trouver une place. Enfant, elle se rend compte rapidement du comportement étrange de sa mère, atteinte de PMD, psychose maniaco-dépressive. Celle-ci passe des séjours réguliers en cliniques spécialisées pour y subir des électrochocs. Martine et son petit frère, né quelques années après, passeront donc leur enfance à découvrir les jardins entourant ces établissements. Jusqu'au jour où la maman, de retour à son domicile, essaiera d'étrangler sa fille...
Ce récit nous plonge droit dans cet enfer qu'est l'accompagnement d'une personne atteinte de PMD. Martine n'aura de cesse de sortir sa mère de ce mauvais pas, espérant vainement une amélioration, essayant de comprendre l'origine de cet état, contestant la façon si horrible de la soigner. Ses refuges, les livres, lui permettront de découvrir quantité de choses, au travers d'autres récits d'écrivains dans la même souffrance, ou de celle de leurs proches.
Un regard sur cette maladie, la "mélancolie", qui demeure assez dur, à l'image de ce qu'a vécu la famille de Martine. "Electrochocs" semble être le résultat de sa propre psychanalyse, un moyen de se libérer, permettant à qui se trouve exposé à ce problème de glaner de ci, de là, des conseils, des idées, ou une autre vision des choses.
Roman témoignage très étoffé et riche sur la psychose maniaco-dépressive et la filiation.
L'auteur raconte dans un style d'une admirable élégance et avec justesse et précision le quotidien et les relations difficiles avec sa mère , le lien détruit avec celle-ci et qui affectera pour toujours la personnalité de l'enfant que fut la narratrice, et de l'adulte qu'elle est devenue .
Le style de l'auteur est épuré et sincère, les références littéraires, les précisions médicales en font un livre passionnant en même temps que bouleversant.
Ce livre m'a profondément captivée.
J'ai lu "Electrochocs" et quel choc !
"Electrochocs" ou comment aborder le syndrome de la PCM de l'intérieur avec ses dommages collatéros, sur soi et ceux qu'on aime, comment poursuivre son existence et y trouver du sens ?
Ce livre est très complet, admirablement écrit, renseigné et construit et en plus il foisonne de références littéraires, d'histoires journalistiques.
Ce sujet est très peu traité et touche néanmoins tellement de monde pourtant...
Lire ce roman est presque un début de thérapie, car c'est permettre à un public potentiellement malmené par le thème, de s'ouvrir, de comprendre encore autrement ces drames, en les abordant intimement, de l'intérieur et au travers de la littérature.
Cependant, ce que je retiens par-dessus tout, c'est la permanence de la présence discrète, à chaque page, de l'émotion qui sans jamais vous tirer les larmes et verser dans le pathos parvient à vous toucher dans vos entrailles.
Je prends le risque mesuré de me redire quand j'avance, bille en tête, que l''auteur a trouvé tout naturellement, la juste distance ou la juste proximité avec son lecteur pour lui parler cette maladie mentale !
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