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Ne vous y trompez pas, le terme nourrice désigne, en argot policier, une personne qui cache de la drogue chez elle en contrepartie d’une rémunération.
La nourrice, c’est Fatoumata qui élève seule ses 3 filles dans une cité. Il vaut dire qu’elle n’a pas vraiment eu le choix lorsque les dealers se sont présentés chez elle se faisant passer pour des agents de l’office HLM.
Fatoumata va donc se retrouver plongée dans un milieu qui n’est pas le sien avec pour seul objectif de protéger ses filles.
En toute transparence, je n’étais pas très attirée par le sujet de cette bande dessinée. Mais j’ai été très agréablement surprise. Le sujet est dur, violent et les images et tout ce qui est suggéré le sont tout autant. Pourtant, à la fin de ma lecture, j’en retire plutôt de la fierté pour cette femme, maligne et guidée par un instinct de survie sans faille. C’est une bande dessinée sur la force des femmes qui vont s’opposer pour s’affirmer. C’est aussi une bande dessinée sur la police et les méthodes de démantèlement des trafics de drogue.
Quand j’ai commencé ma lecture, j’ai eu le sentiment d’une descente aux enfers, dans un monde où il est impossible d’en sortir indemne. J’en ressors avec le sentiment d’une lumière, même faible et vacillante, au bout du tunnel.
Le doigt dans l'engrenage et puis...
On peut faire de grands discours. Parfois, la réalité nous rattrape et entraîne un enchaînement de décisions plus ou moins bonnes. Plus ou moins morales.
Femme de ménage, Fatoumata est mère isolée. 3 enfants à charge, les factures à payer. Elle se retrouve à devoir faire la nourrice pour les dealers du quartier. Prise au piège, elle va faire preuve de ressources et de caractère pour faire face à cette situation.
Le lecteur suit l'engrenage dans lequel la mère de famille se retrouve de son point de vue à elle. Le rythme narratif défini par Mark Eacersall et Henri Scala, mais aussi le découpage, permettent de faire monter la tension, de créer un certain suspense.
Le scénario se veut crédible mais ne fait pas dans la très grande originalité. Sauf sur un point, un point qui a son importance : dans cette bd, cette femme noire, Fatoumata, n'est pas simplement assignée à un rôle de victime dans cette histoire. Elle est maligne et semble refuser la place que certains voudraient lui donner... Pourra-t-elle s'émanciper ?
Au niveau du dessin, les aquarelles aux couleurs douces de Raphael Pavard sont parfois floues, évasives. Elles contrebalancent avec l'univers bien sombre qu'elles dépeignent. Le trait peut plaire ou au contraire déplaire... Il faut quelques peu s'engager dans la lecture pour l'appréhender.
Un portrait de femme touchant et déstabilisant
Pour faire comme Pinpin
L'aventure c'est l'aventure
Des tronches sympathiques, identifiables, expressives, auxquelles on s'attache très vite.
Une histoire simple dont le scénario solide, arrive tour à tour à émouvoir et à donner le sourire
Un mort, une succession, une amitié au long cours et nous voilà lancés sur la piste d'un héritier
avec un notaire à la retraite qui en oublie ses rhumatismes, ses 1001 bobos en souvenir de Jo
Avec ses références qui font mouche, Tananarive m'a permis de m'évader en pantoufles
(et c'est un sacré compliment).
Tout y est joyeux, peu importe les révélations ou déconvenues des personnages,
grâce au graphisme, à la colorisation et à l'humour (autodérision) du scénario.
Sacré Pinpin et sacré Jo
Dessins, scénario, couleurs, aucune fausse note
Road-trip feel-good dans le Nord, avec le coeur et l'imagination au Sud
Un humour qui a du chien
Elle a de beaux restes la troisième et la quatrième génération
Amitié, Transmission et Autodérision
+
Et la tendresse, bordel
Cette bande dessinée repose sur un engrenage assez connu quand il s’agit de parler d’une affaire de drogues. Une personne innocente, acculée par les dettes, accepte un marché dangereux et tente de s’en sortir parce que rapidement, tout ne se passe pas comme prévu. Ici, le traitement, loin d’un réalisme appuyé, accentue la pression et ses nombreuses formes qui enserrent le personnage de Fatoumata. Les couleurs pastel trouvent leur place dans des plans de toute beauté. Dès la couverture et avec un crescendo très mis en scène, on sent déjà le décor – tous ces immeubles de la cité – être un labyrinthe pour cette femme. L’aspect urbain est finement utilisé, avec notamment de belles scènes dans les couloirs ou dans l’encadrement des portes. C’est par sa mise en scène des corps que la bande dessinée trouve sa force. Le personnage de Fatoumata est traité dans toutes ses nuances. Elle est une mère, une femme, une personne en lutte, un être nourri par un espoir mais également à l’affût. Dans sa plus simple intimité ou dans son travail de femme de ménage (où elle devient invisible), Fatoumata prend vie et les auteurs parviennent à incarner leur histoire.
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