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Un roman d'une centaine de pages qui m'a vraiment plu! Je n'aurais pas pensé mais j'ai adoré les deux personnages et leur relation qui évolue au fil des pages. Nous suivons un homme qui rencontre une femme plus âgée, dont il tombe amoureux. Contrairement aux romances que nous pouvons lire en ces temps, celui-ci évoque un amour différent, des non-dits mais un bel amour ! Merci pour cette belle découverte !!
C'est mon libraire qui m'avait mis ce livre dans les mains (j'ai l'impression de parler d'une époque reculée où l'on entrait dans les librairies choisir des livres…. J'arrête, ça va me faire chialer…)
Bref… Il m'avait prévenue : c'est une histoire d'amour mais il ne se passe rien. Pas de souci, moi qui ai été élevée au biberon flaubertien, le « rien » dans les romans, ça me va parfaitement… à condition quand même que l'écriture soit là…
Bon, alors, cette Vie princière ? 79 pages, c'est vite avalé. Le sujet : un écrivain participe à un séminaire où il est censé étudier, lire, assister à des conférences… le tout dans un cadre idyllique appelé « Le Domaine » (ça aide, les beaux paysages dans les histoires d'amour… et les longues soirées bien arrosées sur des balcons qui dominent la vallée aussi…) Un soir, notre écrivain rencontre une universitaire : belle, pas trop vieille ni trop jeune non plus… du genre (je n'ai pas dit « genre ») j'ai de l'expérience, un peu de vécu, avec un corps qui tient encore la route… Bref, tout pour plaire donc. En plus de ça, elle est italienne, dynamique, joyeuse, drôle, elle travaille sur « la figure du Christ chez les auteurs du XXe siècle » (elle fait ce qu'elle veut!), parle couramment un certain nombre de langues, elle est cultivée, spirituelle, à l'écoute et fascinée par cet auteur-narrateur ( en tout cas, c'est ce qu'il dit!)…
Lui, à vrai dire, on ne sait pas trop à quoi il ressemble ni ce sur quoi il travaille. Pas contre, il est nul en langues et donc épaté par la belle Italienne. (Je peux le comprendre.)
Donc, ils se rencontrent… Évidemment, il ne tombe pas amoureux d'elle immédiatement (j'en connais d'autres : « La première fois qu'Aurélien vit Bérénice etc, etc…), puis finalement, la trouve pas si mal (ah, le charme…) et, c'est parti, le sentiment amoureux s'empare littéralement de sa personne et… et… Là, il n'y a plus grand-chose à faire, comme vous le savez : on a des ailes, on n'a plus faim et l'absence de l'autre est une torture… CQFD…
Sauf que… Y a un souci… Madame a déjà un compagnon… C'est embêtant… Certains s'en arrangent, pas d'autres, et l'on sent que notre narrateur s'en serait bien arrangé.
Unité de temps (trois jours), de lieu (un coin de paradis dans un coin du Sud certainement - cf la végétation … qui n'a rien à voir avec celle que je vois de ma fenêtre), unité d'action (la voir, la revoir encore et encore)…
Discussions, balades, dîners (eh les gars, on s'inscrit où???), rediscussions, rebalades, redîners (pas de courses ni de cuisine à faire, c'est soit servi en salle, soit livré dans la chambre…) Mais on s'inscrit oùùùùù ??? (J'aurais dû pousser jusqu'à la thèse… mais qui paye ces séminaires au fait ? L'Etat ? Ou chacun paye sa part ? Bon allez, je ne vais pas faire ma râleuse, ce serait complètement déplacé dans ce genre de chronique - mais bon, je suis sûre qu'il doit y avoir des abus dans ces rencontres universitaires…) Voilà le programme… Et l'histoire...
L'écriture ? RAS. Calme plat. (J'aurais – peut-être - pu en faire autant - ben, fais-le alors, pauvre idiote, il en a vendu des bouquins lui, au moins, ça rapporte…)
Alors quoi, il m'a dit des conneries mon libraire ???
Ben non… Et vous savez pourquoi ? Parce que ce petit livre de rien du tout et cette histoire qui ne paye pas de mine, qui n'a l'air de rien, eh bien, elle me trotte dans la tête, des images me reviennent, souvent, très souvent même, des petites phrases très justes comme « Parler avec toi, être à côté de toi, me semble une expérience surhumaine, et pour ainsi dire divine. » Parce que oui, c'est exactement ça l'amour, un truc incontrôlable qui te change la vie, qui fait que tu ne te reconnais même pas toi-même, que tu te trouves con(ne) mais que t'y peux rien, que si l'autre est là, alors la vie est belle et que s'il est absent ou avec quelqu'un d'autre, alors ce que tu ressens, c'est à peu près ça (de l'ordre du traité de décomposition) : « je prends mon crâne inerte à deux mains…, je le repose sur mon cou, je l'enfonce, je le visse, j'ai une tête morte sur un corps de vivant, je dissimule mon état, je continue de sourire... » Exactement ça… Et je m'aperçois que les images de ces deux-là se baladant parmi les oliviers, discutant, riant dans une espèce de légèreté absolue, de fluidité, de bien-être complet, total, eh bien oui, Marc Pautrel l'a parfaitement exprimé. Pas de grandes phrases, pas de longs commentaires, juste quelques pages qui nous font sentir (c'est toujours le même mot qui me revient, alors je l'utilise encore une fois) ce sentiment inouï et forcément fugace de légèreté, de grâce et certainement de bonheur…
Merci mon libraire...
LIRE AU LIT le blog
Le narrateur, écrivain cinquantenaire, s’éprend d’une libraire de neuf ans son aînée. Son attirance est partagée, leur communion d’esprit parfaite et tous deux sont libres car divorcés. Pourtant, plus leurs liens se renforcent, et plus cette femme semble s’attacher à préserver une certaine distance.
Peur de l’âge et du regard d’autrui, angoisse de la mort depuis le décès de sa mère : elle ne parvient pas à abattre les murs qui l’entourent et se réfugie dans un espace entre amitié et amour. Lui se montre patient et réceptif, tente de la convaincre qu’il reste du temps pour le bonheur, et, faute de parvenir à la rassurer tout à fait, accepte cet amour platonique, tendre et lumineux.
Empreint de douceur et de mélancolie, ce roman donne vie à deux personnages touchants et saisis dans leur infinie complexité : aucune complaisance ni mièvrerie dans cette histoire toute de délicatesse, où deux êtres se rencontrent sans parvenir à se rapprocher totalement, séparés par le temps qui passe et par la crainte de partager leur déclin à venir. Leur reste une bulle de tendre complicité, l’éternel printemps d’une relation jamais éclose, stoppée dès ses balbutiements par peur de l’abîmer.
J’ai beaucoup aimé ce petit livre à part, où la retenue et les non-dits pavent une relation construite sur le respect de l’autre et de ses sentiments, nourrie de la simple perspective de possibilités d’autant plus belles que, jamais concrétisées, elles garderont éternellement leurs promesses.
Marc Pautrel est l'auteur de nombreux romans. Il publie en cette rentrée littéraire L'éternel printemps. Un court roman publié chez Gallimard que je remercie ainsi que son éternel complice, Babelio.
Il est auteur, elle est libraire. Ils se sont rencontrés lors d'un déjeuner entre amis. Elle a près de dix ans de plus que lui. Elle n'a personne dans sa vie actuellement. De son côté, elle sait qu'il est séparé. Elle a été mariée, a divorcé, n’a pas d’enfants. Elle sort peu, mais elle aime aller au restaurant. Parler sans fin en mangeant est également un de ses grands plaisirs.
De déjeuners en promenades, ils apprécient échanger sur tout, sur rien, sur les livres, l'écriture, les généralités, leur intimité. La chaleur de la ville est étouffante, suffocante.
L'éternel printemps est un monologue de cent douze pages. Au fil de longues discussions le narrateur tombe sous le charme de cette femme plus âgée, pas vraiment belle, mais terriblement attirante. Ils partagent l'amour des mots, des livres. Les jours passent. Ils échangent d'abord dans sa librairie à elle puis autour de déjeuners et enfin de dîners. Malgré la chaleur écrasante, ils marchent comme ils discutent. Côte à côte. Sans but. Au gré de leurs promenades, une relation platonique s'installe. Inlassablement il la courtise, inlassablement elle esquive tout rapprochement. Il parviendra cependant à la ramener jusqu'à sa porte, sans toutefois la franchir. Si le printemps auprès de cette femme débordant de joie et d'énergie est éternel, ces discussions et rencontres peuvent-elles vraiment s'éterniser ?
Marc Pautrel cultive l'art de la conversation à la française et de la séduction. La rondeur de son écriture poétique nous enveloppe jusqu'à nous faire oublier la passivité de cet amour naissant. Sa plume est aussi légère qu'un nuage, aussi douce qu'une caresse. L'éternel printemps se déguste plus qu'il ne se dévore. Au fil des pages, on se laisse gagner par cette chaleur qui envahit les corps et les cœurs.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/09/mon-avis-sur-leternel-printemps-de-marc.html
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