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Nous sommes à l’époque médiévale, un jeune garçon apporte à l’autourserie du château, un oiseau de proie blessé. L’autoursier, après un examen, donne son verdict. L’oiseau a été blessé sûrement pendant une partie de chasse et a perdu une rémige ce qui l’empêche de se stabiliser pendant les vols stationnaires.
Petit-à-petit, l’oiseau et le jeune garçon s’apprivoisent et, ensemble, ils vont participer à une partie de chasse à l’autour, avec tout le tralala seigneurial.
Un fil très simple. Ce n’est pas là que réside le talent de Marc Garciano, mais dans son écriture dans ses tournures de phrases. Je devrais dire de la phrase. Oui, ce livre très court n’est qu’une seule phrase. J’ai mis plusieurs pages avant de m’en apercevoir car le style de l’auteur m’a pris dans ses rets. J’ai aimé la précision du langage (j’ai dû chercher certains termes dans mon dictionnaire), sa poésie, sa façon de poser les mots, la sensualité qui en émane. Marc Graciano utilise des mots anciens, les fait revivre avec simplicité. « C’était un oiseau au ventre blanc avec beaucoup d’aiglures », « oiseau éclamé » « le garçon enleva son bliaud » « Il jeta le chainse sur l’oiseau »
Oui, dans ce court récit, presqu’un conte, il n’y a pas de points, seulement des virgules suivi du mot et. Pourtant ce texte n’a rien de lourd, je ne m’y suis pas perdue.
La naissance de la vocation d’autoursier du garçon est expliquée avec précision. L’auteur connait le déroulement d’une chasse à l’autour, c’est précis, ciselé, un livre à raconter à voix haute pour en magnifier le rythme.
Si vous voulez un livre hors des sentiers battus, n’hésitez pas, c’est beau et bien écrit.
Très curieuse de lire les livres précédents de Marc Graciano
Superbe
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/12/18/34703027.html
Avec ce roman, je pense très sincèrement détenir la lecture la plus éprouvante et la plus étonnante de l’année.
Ce court roman s’ouvre sur un prologue de près de vingt pages racontant avec minutie et barbarie le viol d’une jeune femme par quatre hommes. Les descriptions donnent la nausée, servies par une quasi-absence de ponctuation. On se prend la violence, la barbarie en pleine gueule. En lisant ce passage éprouvant, j’ai eu l’impression de me retrouver devant la scène de viol de Monica Bellucci dans Irréversible de Gaspar Noé. Je me suis d’ailleurs demandée s’il était vraiment nécessaire d’en écrire autant, aussi longuement sur le sujet. Est-ce pour rendre la suite plus intéressante, plus belle ? Car oui, une fois ce prologue terminé, on plonge dans un autre univers. Si les différents chapitres ne contiennent qu’une seule phrase, ils sont beaucoup plus courts. Ils racontent le périple à pied de la jeune femme pour rejoindre l’océan, cet océan où elle souhaite se plonger pour se laver, laver l’horreur qu’elle a subie. Durant ce voyage, elle va croiser quatre hommes – même nombre que les violeurs, est-ce un hasard ? – qui redonnent foi en l’Homme et l’homme : l’homme au fourgon, le jeune infirmier et les deux gendarmes. Ces différentes pages sont écrites dans un style qui étonne. En effet, le récit est rempli de répétitions (« c’était », « il y avait », « et puis ») qu’on a pour habitude de déconseiller aux auteurs. Mais là, ce style rend le texte éminemment poétique. Il permet de faire ressortir l’humanité des rencontres, la fragilité mais aussi la force de la jeune femme et la beauté du rapport entre l’homme et la nature. La nature joue en effet son rôle dans l’apaisement, le retour à soi. Un épilogue de toute beauté vient clôturer ce roman qui m’a rendue exsangue.
Je ne sais pas si je peux vraiment conseiller la lecture de ce livre car je pense que le prologue peut choquer plus d’une personne mais je suis stupéfaite du traitement littéraire par l’auteur des thèmes de la violence et de la résilience. Un roman qui sort des sentiers battus et invite à sortir de sa zone de confort.
Ils cheminent le long de la rivière, un homme et une fillette, le Vieux et la Petite. Ils ne sont pas riches, ils portent sur eux tout ce qu'ils possèdent et la nature leur donne de quoi subvenir à leurs besoins. Le Vieux prend soin de la Petite, veille à ce qu'elle soit au chaud, propre et bien nourrie. A son contact, la Petite découvre la nature, apprend ses bienfaits et ses dangers. Leur chemin est long et semé d'embûches, le danger rôde, parfois il faut se défendre, tuer pour ne pas l'être. Mais certaines rencontres sont belles, enrichissantes, pleines d'humanité. L'homme peut être un animal ou une belle âme, cela aussi la Petite l'apprend le long de ce parcours initiatique qui la mènera, loin là-bas, vers le but qu'ils se sont fixés.
Situé en un lieu et un temps indéterminés, le récit de Marc GRACIANO se dévide tel un fil continu, une litanie hypnotique qui accroche le lecteur et le mène dans un autre monde, un lointain passé où la vie n'était pas plus facile, mais plus authentique. Le Vieux et la Petite et tous les personnages qu'ils croisent s'inscrivent dans une logique naturelle, sans fard, sans artifice. Des liens qui les unissent, du but de leur voyage, on ne saura rien non plus mais on ne peut s'empêcher de les suivre, de suivre la cadence du texte scandé, répétitif et riche. Des mots oubliés, désuets, une richesse de vocabulaire telle qu'il faut en accompagner la lecture d'un bon dictionnaire mais cela renforce l'immersion dans cette époque moyenâgeuse où les dames portent le hennin, où les chevaliers s'affrontent sur la lice, où le veneur croise le bourreau.
Un livre qui se mérite, qui surprend, qui emporte, une mélopée envoûtante d'une beauté et d'une originalité rares.
Il est rare pour un libraire de rencontrer un premier roman aussi éblouissant, ne ressemblant à nul autre et qui fait entendre une voix nouvelle, singulière, forte, celle d'un écrivain qui arpente des terres inconnues. De la première à la dernière page, dans un Moyen-Âge à la force d'évocation claudelienne, aussi saisissant que dans le Septième sceau de Bergman, nous suivons l'errance d'un couple hors du commun, le vieux et la petite, de ville en campagne, de village en montagne. La construction du livre, en épisodes (souvent liées au rencontres) est admirable mais c'est surtout l'écriture qui séduit, intrigue (la sémantique !) parfois sidère. Comment oublier la forte impression laissée par la fin, la plus belle lue cette année. Un livre à découvrir absolument !
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