Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
La fin du monde est sans doute pour aujourd'hui dans ce monde frappé par une catastrophe apocalyptique majeure.
Dans un décor tout en nuances de gris, blanc et noir, un père et son fils tentent de rejoindre le sud d'un pays à horizon et au ciel obscurcit de nuages et de cendres.
Ils doivent avancer et éviter les hordes de méchants. Ils n'ont rien à manger et doivent vivre au jour le jour, cachés mais soucieux de survivre un jour de plus sans être capturés, voire dévorés par ceux qui cherchent eux aussi à survivre à l'apocalypse.
Un père, un fils, un caddy avec leurs pauvres biens, sur la route peu fréquentable avancent obstinément vers un sud qui semblerait plus prometteur, à moins que ce ne soit le voeux pieu dun père qui veut à tout prix sauver son fils de la noirceur du monde.
Dans ce décor de fin du monde, sans trop de paroles, Manu Larcenet réussi à nous faire trembler pour ces pauvres ères qui s'obstinent à vivre dans un monde qui s'effondre.
Le jeune garçon m’a semblé être le seul point d'espoir et de lumière dans tant de noirceur.
Difficile de rester serein à la fois en lisant et après avoir lu cette adaptation réussie tant elle nous donne à réfléchir sur ce que nous risquons de provoquer sur la planète et la façon que nous avons de la maltraiter.
Quasiment pas de dialogues mais tout est exprimé dans le dessin aux infinis détails malgré la noirceur des scènes et des paysages.
C'est très sombre, lugubre et parfois sordide, on n’en ressort pas intact mais je ne regrette absolument pas de l'avoir enfin découvert.
https://domiclire.wordpress.com/2025/01/07/la-route-manu-larcenet-dapres-loeuvre-de-cormac-mccarthy/
Cette BD en tonalité de noir et blanc est très sobre dans les couleurs, tout en retranscrivant une palette infinie d'émotions et de situations.
N'ayant pas lu le roman éponyme, je ne peux pas juger de la fidélité de cette adaptation à l'œuvre originale. Ce que l'on découvre est que l'action se déroule dans un monde postapocalyptique, où un père et son fils sont en chemin pour un avenir meilleur. Dans leur cheminement, qu'ils font seuls, ils découvrent des lieux et des situations plus morbides les unes que les autres. Le père essaie de protéger autant que possible son fils de ces horreurs, même si ce dernier voit et comprend plus de choses qu'il ne laisse paraitre.
Ce cheminement sur cette route est une quête non seulement d'un avenir meilleur, mais surtout de nourriture pour survivre. Une lecture pleine d'humanité alors que la situation alentour n'est que désolation. C'est l'amour d'un père pour son fils, qu'il tente de protéger tout en lui inculquant les bases pour qu'il puisse s'en sortir dans ce nouveau monde. Un monde sombre où chaque rencontre et situation risque de faire disparaître la part d'humanité présente.
Une fois la lecture finie, elle ne laissera personne indifférent.
Après mon coup de coeur pour La route, je continue ma découverte de Manu Larcenet avec Blast, une BD en 4 volumes, publiée entre 2009 et 2014.
Polza Mancini, un « écrivain en panoplie de clochard », a été arrêté par la Police pour le meurtre d'une jeune femme et en garde à vue, il raconte son parcours de marginal.
Relégué au banc de la société pour son physique d'obèse et son caractère psychotique, il fuit sa vie de mange-misère à la mort de son père et part à travers la campagne pour une errance qui s'achèvera avec son arrestation.
Mais il sème de nombreux cadavres sur sa route et les policiers qui l'interrogent tentent de le mettre en confiance pour lui faire avouer ses crimes.
La plongée dans l'univers de Polza est mémorable, passant de scènes ultra-violentes en noir et blanc à des scènes très colorées qu'il appelle le Blast, « cet endroit où la souffrance n'existe pas, cette vision d'un monde illimité, débarrassé de toute morale ».
Le personnage de Polza, « dernier d'une grande lignée de pitoyables inutiles », m'a profondément touchée par sa détresse et son incontrôlable folie. Son lien fort avec la nature et son amour pour Carole font apparaître chez lui une sensibilité exacerbée et apportent des petites touches positives à son errance meurtrière.
Autant j'ai aimé les illustrations en noir et blanc de la vie de ce personnage atypique, autant j'ai peu accroché aux représentations colorées de ses pensées qui sont trop psychédéliques pour mon esprit cartésien.
Si je n'aimerais pas croiser la route de cette palette de personnages tous plus terrifiants les uns que les autres, j'ai été totalement séduite par l'univers sombre de cette BD envoûtante qui me laisse un souvenir ému.
L'évènement graphique de l'année ! Et quelle réussite !
Je ne voyais absolument pas comment il était possible d'adapter ce roman « monument », prix Pulitzer en 2007 (si vous ne l'avez pas encore lu vous devez absolument combler cette lacune). Jamais au grand jamais je n'ai connu une telle angoisse en lisant une histoire. J'en rêvais la nuit. Je pensais constamment à cet homme et à cet enfant, me demandant comment ils allaient se sortir de ce monde dévasté, asphyxié par les cendres et cerné de dangers. le souvenir de sa lecture est encore très vif dans ma mémoire et les sensations sont intactes.
Tout est remonté en ouvrant la version Larcenet. Immédiatement, dans les décors, dans les couleurs, on s'immerge dans l'univers post apocalyptique créé par Cormac McCarthy. L'incroyable tension du roman s'installe aussi sûrement dans la bd. On retrouve la radicalité de l'oeuvre d'origine, faite de peu de mots, de peu d'action et de beaucoup de non-dits.
Et on se prend dans le coeur la force du lien qui unit ce père et ce fils.
Alors, une fois la dernière page tournée, l'évidence est là. Larcenet était bien le seul capable de ne pas trahir tout en étant intègre à ce que l'on connaît de lui.
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