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C’est une communauté essentiellement féminine qui s’est constituée autour d’Anita, et qui perpétue les gestes traditionnels pour la récolte des châtaignes. L’île les préserve d’un passé que l‘on ressent comme douloureux. Mais les choses sont tues , ce que n’accepte pas l’Enfant, que son statut d’adolescente rebelle conduit à harceler sa mère pour en savoir plus sur ce passé lointain qui les a conduit là, au risque de mettre en danger la communauté.
Dans un cadre somptueusement décrit, la fête perpétuelle et les ivresses ne parviennent pas à masquer totalement les réminiscences des drames qui ont ponctué leur passé. Le déclin de la matriarche et la révolte de l’Enfant mettent en péril l’équilibre subtil durefuge.
Il faut pour entrer sans la narration, un effort de concentration car l’écriture est complexe et ne se laisse pas parcourir d’une regard superficiel (il m’a fallu trois tentatives pour réussir à me laisser porter par le récit, à condition d’accepter de ne pas comprendre certaines phrases)
Une écriture onirique pour ce premier roman, dont le thème central est intéressant, mais le texte peu facile d’accès.
224 pages Grasset 28 août 2024
Nouvel abandon pour cette rentrée 2024.
Dès le départ, j’ai mélangé tous les personnages et je ne savais pas où voulait nous emmener l’autrice. J’ai quand même un peu lutter, car j’ai laissé « tomber » ce livre à la page 82 (sur les 217 de cet ouvrage). Mais sincèrement, je n’ai pas voulu savoir ce qu’apportait le changement de saison qui arrivait ...
Sur une île isolée, une châtaigneraie devient un lieu de refuge, un univers exclusivement féminin où vivent sept femmes qui ont souffert des violences de leur ancien compagnon, sous la protection d’Anita qui est l’âme du lieu. Dans cet univers protecteur elles tentent de se reconstruire et d’élever leurs enfants, comme une grande famille. L’ardeur du travail, malgré une ambiance de colonie de vacances, leur permet d’oublier. Mais cette utopie est fragile, et les secrets enfouis menacent l’équilibre précaire de cette sororité.
Manon Jouniaux sait poser les mots sur les émotions et les tourments de ses personnages. On sent la violence contenue de leur vie d’antan qui entre insidieusement dans ce havre de paix. Les enfants, fruits d’une souffrance intime et de souvenirs à vif, portent en eux cette violence et propagent les non-dits, vecteurs malgré eux d’un univers chimérique.
C’est le premier roman de cette jeune autrice, et il est très prometteur. On entre en douceur dans cette histoire elliptique et singulière, emporté par la poésie des mots et la maturité des propos. Le contraste entre la beauté du style et la violence de l’histoire est troublante. Le lyrisme de ce roman nous fait vivre les expériences dans notre chair, et les incursions oniriques complètent cet univers poétique.
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