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De Kafka, il sera très peu question dans ce roman. Mais est-ce un roman dans lequel l’auteure intervient pour raconter comment elle a contacté ses sources ?
Car Magdalena PLATZOVA part de l’histoire vraie de Felice Bauer qui a été deux fois fiancée au célèbre écrivain, avant de se marier avec un autre.
Chaque chapitre raconte une époque de sa vie après son mariage avec Moritz Marasse avec qui elle aura deux enfants.
Mais l’auteure change les noms de certaines personnes, notamment ceux des enfants de Felice.
Il m’a été difficile de suivre Felice, son fils et l’auteure dans cet écrit qui se veut un roman. Et je n’ai pas ressenti d’empathie pour cette femme qui m’est resté lointaine.
J’ai eu de la peine pour son fils qui est toujours en colère contre l’éditeur à qui sa mère a vendu les lettres de Franz pour 8 000 dollars. Lettres qui se sont vendus plus tard en salle des ventes plus de 900 000 dollars.
Mon passage préféré a été celui sur la traductrice des lettres (611 au total) qui était obligé de boire pour supporter certaines lettres qui lui mettaient l’estomac en vrac.
J’ai aimé que Felice conservent les lettres dans une boîte à chaussures Bata.
J’ai découvert l’existence de Wilhelm Reich et son concept de l’Orgone (l’énergie de la Vie).
Mais j’ai trouvé dommage que l’auteure n’ai pas eu un fil directeur plus fort.
L’image que je retiendrai :
Sur ses plus belles photos, Felice porte une robe bleu foncé avec un collier de corail rouge.
https://alexmotamots.fr/la-vie-apres-kafka-magdalena-platzova/
Friedl Dicker-Brandeis. Ce nom est celui d’une artiste, morte au camp de concentration de Terezin. Une artiste surtout connue pour avoir aidé les enfants internés dans ce camp grâce à l’art. Comme une façon de prolonger l’enfance au milieu de l’indicible.
Magdaléna Platzová a fait le choix de raconter la vie de cette femme en la romançant. En racontant l’histoire, non pas de Friedl, mais de Berta. Les grandes lignes de leurs histoires sont les mêmes, mais la liberté est plus grande pour combler les vides.
L’histoire de Berta intéresse des cinéastes israéliens qui rencontrent Kristyna, vieille femme tchèque qui a bien connu Berta avant sa déportation.
C’est ainsi que l’histoire et l’Histoire se mêlent, que les fils du présent se tissent à ceux du passé…
Voilà un roman qui m’aura donné du fil à retordre. Sa construction est complexe et j’ai mis du temps, parfois, à m’y retrouver.
Pour autant, il offre une belle plongée dans le milieu artistique du vingtième siècle, notamment au sein de l’école du Bauhaus. Ce roman est aussi une réflexion sur l’art, ce qu’il signifie et comment l’exprimer.
Le saut d’Aaron est également le roman de la culpabilité d’avoir trahi ou d’avoir survécu.
Ce livre est un bel hommage à une artiste qui a tant doutée d’elle, qui a eu l’impression de gâcher sa vie mais qui au final, à l’endroit le plus abject, a réussi à transmettre cette passion qui l’a tant animée.
L'idée de mettre en lumière la vie de Friedl Dicker-Brandeis m'a fait découvrir cette artiste sous les traits de Berta Altmann. J'ai suivi son cheminement jusqu'au camp de Terezin avec intérêt.
Mais la seconde histoire entre Milena et Aaron, plus simple histoire d'amour, m'a paru rajoutée inutilement.
Ce qui m'a surtout gêné, dans ce roman, c'est le style factuel de l'auteure : il fait ça... elle fait ça....
Dommage.
Une citation :
Sautez le pas. Ayez le courage d'être aimée avec tous les risques que cela comporte. Il faut avoir du courage pour le bonheur, alors ayez-le. (p.185)
Librement inspiré de la vie de la peintre Friedl Dicker-Brandeis, Le saut d’Aaron est un roman exigeant par sa narration non linéaire et ses références artistiques.
J’avoue être passé un peu à côté. Le destin de cette femme dans les années 30, entre Autriche, Allemagne et Tchéquie ne manque pourtant pas d’intérêt. C’est clairement le traitement choisi par l’autrice qui n’a pas su susciter mon enthousiasme.
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