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J’ai lu et beaucoup apprécié la lecture de « la vie est un tango ». Dans ce nouveau roman, nous sommes à Santa Clara et un crime vient d’être perpétué : Pedrusco, un cireur de chaussures a découvert un matin un corps atrocement mutilé et Léo va être chargé de l’enquête puisque cela se passe dans son quartier. Nous retrouvons donc notre commissaire, il vit toujours chez sa mère, est amoureux et continue de suivre ses amis d’enfance. Nous sommes en période spéciale et il est difficile de survivre sur l’Ile. Lunar Cardedo nous décrit Santa Clara et en particulier, un quartier populaire. Les habitants survivent et nous croisons de sacrés et touchants personnages : les femmes qui essaient de cuisiner avec ce qu’elles arrivent à trouver à l’épicerie et elles doivent faire preuve de sacrée ingéniosité. Il y a les petites magouilles, ou les plus grosses avec certains trafics. Il y a ceux qui ont réussi en trafiquant, en devenant proxénète et en abusant des femmes, des touristes.. A nouveau, cet auteur nous entraîne dan les quartiers populaires de Cuba et nous décrit de savoureux et touchants personnages. Le prétexte d’une enquête policière lui permet de nous décrire la vie quotidienne de cubains, qui essaient de survivre pendant cette période spéciale, difficile par le boycott mais aussi une fin de « règne » de Fidel Castro. Une belle traduction et un roman que je recommande car on est en totale empathie avec les personnages, qui malgré leur difficultés, leurs magouilles essaient de rester humains et solidaires.
Santa Clara à Cuba : cette ville est connue pour un des épisodes de la Révolution cubaine, c’est la ville où le Che avait mené l’une des premières attaques contre l’armée de Batista. Quand on visite cette ville, en tant que touristes, on voit le train décapité et on visite de mausolée du Che, héros national et international. Lorenzo Lunar est originaire de cette ville et écrit des romans policiers. Aucune référence à ce passé historique et révolutionnaire dans ce roman. Léo est un jeune inspecteur qui vient d’être muté dans sa ville natale et il retrouve le quartier de son enfance. Il connaît tout le monde et ce petit monde vit de petites magouilles, les jeunes filles vendent leur corps, des travellos vivotent de petits trafics et chacun connaît tout le monde et regarde avec indulgence les trafics de chacun. Lorenzo Lunar nous décrit la société cubaine et la situation de chacun dans cette société révolutionnaire mais qui subit la crise économique. Il décrit les paradoxes de cette société. Sur des airs de tango, Lorenzo Lunar nous décrit des personnages hauts en couleurs. Léo est l’archétype du détective, un homme seul, qui papillonne de femmes en femmes, qui vit chez sa mère, qui lui concocte avec les produits qu’elle trouve sur le marché, ses plats préférés. Il connaît tout le monde dans le quartier et surveille avec une certaine indulgence toutes les petites magouilles de chacun. Mais un jour, un cadavre est découvert dans le quartier et alors une enquête doit être menée. S’agit –il d’un simple trafic de lunettes de soleil !!! Lorenzo Lunar nous décrit avec succulence une palette de personnages attachants, décrit de manière très touchante sa ville. Santa Clara, le soir, et nous déambulons avec Léo dans la nuit cubaine, en suivant les fleuves de cette ville. Bien plus qu’un roman policier, ce roman est la description de la vie cubaine dans les quartiers populaires. N’hésitez pas à écouter la playslist en fin de livre pour savourer ce roman. Je rentre de voyage de Cuba et en fréquentant quelques librairies, j’ai trouvé des livres de Lorenzo Lunar. Un en particulier sur les maisons et le désir de chaque cubain de pouvoir possèder une maison. Ce livre n’est pas à proprement parler un roman mais plutôt un texte très poétique et je crois qu’il n’a pas encore été traduit en français. Lorenzo Lunar dit dans sa postface « C’est à Santa Clara que se déroulent la plupart de mes romans, au même titre que ma propre vie. Je ferme les yeux et je vois mes personnages déambuler dans ses rues. J’écoute les voisins me raconter leurs histoires. Ensuite, j’écris. Avec l’assurance de ne jamais tomber en panne d’inspiration ». Merci beaucoup à nanettevitamines d’avoir fait voyager ce roman, vive les livres voyageurs des copinautes.
Par ce temps de grande chaleur, un petit détour par Cuba me rafraichira !!
Léo Martin est un flic un peu désabusé, fermant les yeux sur les petits trafics, les putes vieillissantes ou tout juste sur le trottoir…. Enfin, tout ce qui fait la vie de ce quartier de Santa Clara à Cuba. Mais, là, il s’agit d’un trafic…. De lunettes de soleil. Cela pourrait prêter à rire dans ce pays ensoleillé, mais il y a des morts et là, Léo Martin ouvre les deux yeux pour découvrir la vérité. L’intrigue est mince et ne pensez pas trouver un thriller genre américain avec gros calibres, cadavres dans les placards, politiciens véreux….. Quoique pour les véreux, il y en a une grande collection dans ce livre.
Lorenzo Lunar nous offre une promenade dans sa ville natale. Plus qu’un polar, c’est un roman noir car la vie n’est pas facile à Santa Clara. C’est le système de la débrouille, un système D poussé. Le calambuco coule à flot continu dès le matin. La vie s’organise entre coupures de courant, petits trafics en tout genre, petits accommodements…. Il faut bien vivre car à Santa Clara, la vie n’y est pas facile. La capitale, les vitrines ouvertes sur les touristes sont loin.
Comme un tango, ce livre est sensuel. Comme le tango, Léo Martin a toujours l’air d’improviser, mais à la fin c’est toujours lui qui mène la danse. Il marche avec ses partenaires le temps d’une danse, d’une valse hésitation. Les autres le suivent sans savoir où il va et, des fois, lui non plus ne sait pas quelle direction prendre.
L’intrigue mince permet à Lorenzo Lunar de nous parler de son pays où il est bien connu, surtout très officiellement connu, que la drogue ne circule pas, que le pays est propre sur lui. Alors il nous fait visiter les dessous du pays, beaucoup moins blancs, plus corrompus, avec drogue et mauvais rhum. Le pays du désespoir, de la résignation (apparente ?) même si, comme l’a chanté Aznavour, la misère est moins pénible au soleil. Entre coupures journalières du courant, violence larvée, débrouille…
Les personnages sont hauts en couleur. Ainsi Moro qui fait la queue et vend ses places ; Olga, fille de pute, devenue pute elle-même ; Mayita, la pute qu’il a dans le corps et dans le cœur (quelles lignes enflammées sur Elle !) ; Luisa la compagne quasi officielle ; Gordillo l’indic….. sans oubier « Radio-trottoir ».
Oui, je sais, il y a dans ce texte beaucoup de fois le mot pute, mais c’est le mot que l’auteur emploie.
Un bon livre que j’ai pris grand plaisir à lire. Merci Nanette de l’avoir fait voyager jusque vers moi.
Dernières phrases de la postface de Lorenzo Lunar : « C’est à Santa Clara que se déroulent la plupart de mes romans, au même titre que ma propre vie. Je ferme les yeux et je vois mes personnages déambuler dans es rues. J’écoute les voisins me raconter leurs histoires. Ensuite j’écris. Avec l’assurance de ne jamais tomber en panne d’inspiration » Alors à bientôt de vous lire.
Après une ou deux rencontres ratées entre les éditions Asphalte et moi sans lien avec la qualité des livres qu'elles proposent, mais juste parce qu'ils ne me convenaient pas, en voici une belle, réussie. Je suis entré tout de suite dans ce roman noir et ne l'ai plus lâché jusqu'au bout : tout me va : le thème, le contexte géographique, l'écriture et le format condensé, 158 pages. Le thème : roman noir, policier sans violence, sans hémoglobine ou cadavre décrit avec minutie. Léo n'intervient que sur des petits trafics, ne voit pas tout ce qui se passe autour de lui, parce qu'il idéalise son quartier et qu'il vit sur ses souvenirs d'enfance. Il a été placé à ce poste de commissaire par un des cadres du parti, a été formé à La Havane puis est revenu travailler à Santa Clara. Son emploi n'est pas de tout repos, seul dans son quartier à en assurer la sécurité, qui lui a déjà valu la séparation d'avec Mariana et de ne plus beaucoup voir leur fille Yanet. Il est en train également de mettre en péril sa relation avec Luisa qui lui reproche ses absences et ne sait pas prendre de décisions quant à sa malsaine relation avec Mayita, la prostituée. Outre ces questionnements, Léo doit faire face à l'enquête demandée par son chef et va découvrir une facette de son quartier qu'il ne connaissait pas ou qu'il ne voulait pas voir. Cette enquête et la vie de Léo tiennent le lecteur jusqu'à la fin sans jamais d'ennui, d'envie de passer des pages, et lui permettent d'améliorer sa connaissance de Cuba. Le contexte géographique est finement décrit, on comprend aisément la difficulté de vivre dans un pays en crise dans lequel on ne peut pas toujours tout dire, dans lequel certains ne peuvent vivre que grâce aux trafics, au travail au noir, où la prostitution est quasiment le seul moyen pour certaines femmes de s'en sortir et de faire vivre leur famille. Fela, la mère de Léo est celle qui fait le lien entre l'avant 1959 et la vie actuelle sous Castro : les idéaux oubliés, la misère pour beaucoup : "Avant, une prostituée était mal vue. Sa famille la reniait. Elle devait oublier père, mère, frères et soeurs et faire sa vie seule, jusqu'à la fin. Maintenant, il faut voir avec quel toupet les mères racontent que leurs filles font le trottoir." (p.48), celle qui tente d'ouvrir les yeux de son fils sur l'état du pays, sur sa vie.
L'écriture est directe, va droit au but et s'attarde peu sur les descriptions des paysages et des personnages, tout juste sait-on qu'untel est dégingandé ou bien au contraire gras ou qu'unetelle a un beau cul et de grandes jambes (les prostituées qui traversent le livre sont les plus décrites). Les tourments de Léo sont écrits également franchement : "Parfois, je me dis que mon problème, c'est la peur. La peur peut être héréditaire. Oui, j'ai la trouille. La trouille depuis cette fameuse nuit où j'ai vu le corps de Pinky porté à bout de bras, dans la foule, atteint par le coup de poignard mortel d'un délinquant. J'ai peur de subir le même sort. Peur de crever. Et peur de tuer aussi, parce que je suis convaincu que cela peut arriver un de ces quatre. Il suffit d'une détente sur laquelle appuyer ou d'une prise de karaté." (p.41/42)
Pas de chichi dans le discours, le langage peut être cru, la violence est décrite, présente, quotidienne, celle des hommes frappant les femmes, celle des gens ne trouvant pas de quoi manger, celle des envieux de ceux ou celles qui "réussissent" fut-ce en vendant leurs charmes, ...
C'est un roman noir social duquel sort peu d'espoir, les personnages semblent résignés, désabusés, englués dans des vies difficiles, dans un pays qui ne bouge pas. On ne peut pas dire que Cuba soit à la pointe de la démocratie et que les Cubains vivent dans l'aisance, ce qui ressort très bien de ce livre. Un très bon roman noir dans la lignée de ce que j'ai pu lire de Leonardo Padura, avec un côté plus actuel notamment dans le langage ; vous auriez tort de passer à côté.
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