Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
« La Mort Immortelle » est le troisième et dernier volet de la trilogie Trisolarienne commencée avec « Le Problème à Trois Corps ». Cet énorme pavé de plus de 900 pages met un point final à une épopée de science-fiction ultra dense, qui aura commencé pendant la Révolution Culturelle chinoise pour se terminer très au-delà du temps et de l’espace. Le premier tome mettait la civilisation humaine devant la révélation d’une invasion extra-terrestre prochaine, il soulevait toutes les problématiques sociales, politiques, militaires, psychologiques, religieuses et sociologiques que cette révélation provoquait sur Terre. Le deuxième tome, « La Forêt Sombre », marquait l’heure de la riposte avec l’ambitieux programme « Colmateur » et réussissait (spoiler) à établir une sorte de pacte de non-agression mutuel entre la Terre et Trisolaris. Au moment où commence « La Mort Immortelle », la dissuasion est une réussite qui a, en quelque sorte, fait baisser la garde aux Terriens. Ce denier tome débute par un chapitre totalement décalé pendant le siège de Constantinople en 1453, le lien avec le reste de l’histoire ne sera que vaguement suggéré et cette ouverture étrange nous met dans le bain d’un roman qui n’aura de cesse de nous déconcerter. Le livre se découpe en grandes parties qui correspondent à des ères humaines et qui va nous emmener très (trop?) loin dans le temps et l’espace. Le récit est régulièrement entrecoupé de chroniques dites du « hors temps » qui sont des sortes de chroniques informatives générales censées nous faire prendre un peu de recul vis à vis des personnages et de leurs aventures. Jusqu’à 100 pages de la fin, le récit est assez intelligible, et on suit le programme parallèle à celui des colmateurs, qui consiste à envoyer un « humain » infiltrer la flotte trisolarienne. Cette bouteille à la mer s’avérera au final bien plus décisive qu’on ne l’imagine. Tout cela se suit sans déplaisir et sans difficultés, en dépit des longueurs et du style parfois particulier de l’auteur, mélange étonnant entre le lyrisme et le jargon scientifique. Il y a des passages un peu superflus, trop longs et un peu rébarbatifs mais on peut s’accrocher aux autres passages, tout à fait intéressants et bien menés. Mais à partir de l’épisode dit du « post it », il m’a été difficile de ne pas décrocher. Il y a à ingurgiter beaucoup trop de théories quantiques, d’univers parallèles (ou imbriqués, je ne sais pas trop), de notions d’astrophysique pour la littéraire que je suis ! Les 100 dernières pages sont interminables, parfois incompréhensibles, souvent indigestes. En réalité, à mes yeux, l’œuvre perd gravement en intérêt à partir du moment où l’intrigue quitte la Terre. J’ai subi cette fin interminable et absconse, mais je veux juger l’œuvre dans son intégralité. Pris en globalité, cette trilogie aura été pour moi le premier vrai voyage dans l’univers de la science-fiction et j’y ai trouvé, notamment dans le premier mais surtout le deuxième tome (« La Forêt Sombre ») pas mal de sujets à réflexion. Cette trilogie culte n’a pas fini de hanter ma mémoire de lectrice !
Qu’il est compliqué de chroniquer un roman dont l’intrigue est si dense et qui s’étale sur plusieurs centaines d’années ! « La Forêt Sombre » de Liu Cixin est le deuxième volet de la trilogie de science fiction « Le Problème à Trois Corps ». Si pour le premier volume, j’avais l’adaptation de Netflix en guise de béquille pour ne pas me perdre dans l’immensité de cette narration, cette fois-ci je suis seule avec mon roman. A l’image du tout premier chapitre (qui consiste en un entretien entre deux personnes dans un cimetière, vu d’une fourmi qui gambade que une pierre tombale), le roman est parfois déroutant, souvent passionnant, quelquefois ennuyeux de longueurs et d’envolées lyriques. A la fin du premier tome, le monde comprenait qu’une civilisation extra-terrestre allait débarquer sur Terre dans 400 ans, avec des intentions insondables. Le second volume commence lorsque les terriens commencent à digérer la nouvelle et à s’organiser pour les « accueillir ». Parmi les âmes humaines, certains veulent les accueillir tel des Dieux, d’autres veulent fuir et abandonner la Terre aux Trisolariens et d’autres encore préparent la riposte. C’est autour de cette riposte que s’articule le roman. « La Forêt Sombre », c’est en quelque sorte l’art de la Guerre transposé au niveau spatial. 4 personnes sont désignés pour préparer dans le secret de leur esprit (à cause des intellectrons, voir le tome précédent) une riposte éventuelle, et les moyens à leur dispositions sont illimités. Ils seront appelé les « Colmateurs » et parmi eux se trouve Luo Ji, un scientifique chinois dilettante et rêveur désigné à son corps défendant. C’est le moins entreprenant et le plus égoïste des 4 mais c’est lui, le héros de ce deuxième tome. Toute la premier partie du roman se situe de nos jours et tourne (plus ou moins, il y a pas mal de digression et un nombre important de personnages) autour de cette éventuelle riposte. Toute la seconde partie se déroule 200 ans plus tard et Luo Ji est toujours là, puisqu’il a hiberné. Cette partie là, qui tient cette fois-ci beaucoup de la science fiction, décrit les premiers affrontements. J’ai trouvé ce deuxième opus moins complexe à lire, certains passages (notamment la « gouttelette » et ses conséquences) sont même fascinants de créativité. Même s’il y a encore beaucoup de longueurs et de digressions, il y en a bien moins que dans le premier tome : pas de scène sur Trisolaris, peu de scène dans le jeu video de l’OTT (= ceux qui veulent accueillir les Trisolariens comme des Dieux). J’ai beaucoup aimé tout le jeu des « Colmateurs » et des « Fissureurs », tous les passages dans l’espace, dans les vaisseaux terriens. Les scènes de diplomatie ne m’ont pas dérangé. Je regrette juste le temps perdu avec les rêveries de Luo Ji sur sa « femme idéale », interminable et qui ne semble pas apporter grand chose à la saga. Reste l’impression que cette trilogie est monstrueuse d’ambition. Liu Cixin fait par part belle à son pays dans l’aventure terrienne contre Trisolaris, c’est un peu normal et en tant qu’occidental, on doit faire avec. Après tout, les américains font la même chose sans arrêt, ils sauvent le monde à eux seul. Pour une fois que cela se passe à l’autre bout de la petite planète bleue, il faut en prendre son parti, surtout que je ne sens pas dans ce tome là (contrairement au précédent, reconnaissons-le) une tendance idéologique sous-jacente. Je ne suis pas une grande habituée de la SF mais je dois dire qu’il est difficile de résister, en tant que lecteur, à l’attraction de cette immense fresque aussi originale qu’ambitieuse, et aussi pertinente qu’inventive.
Le roman qui inspire une duologie ciné chinoise "The Wandering Earth" vu sur Netflix puis canal+ pour les film de 2019 et la suite de 2023.
Terre errante est une courte nouvelle de SF d'anticipation, un hard SF passionnant où l'humanité confrontée à un destin tragique.
Planéte mourante, Culpabilité, Espace, Espoir.
Un tableau obscure et coloré.
"la souffrance, la peur, toutes ces sensations, elles n'existent que lorsqu'on est vivant. Quand on meurt il n'y a plus rien que du noir. Plus rien que du noir..il vaut mieux vivre, tu ne crois pas ?"
Film avec Wu Jing (Wolf Warrior, la bataille du lac Changjin et En Eaux très troubles)
En pleine Révolution Culturelle Chinoise, une jeune scientifique en cours de rééducation est affectée dans une base ultra secrète du nord de la Chine. Là, sur la « Cote Rouge », un gigantesque radar scrute le cosmos à la recherche de signes de vie extra terrestre. C’est là que Ye Wenjie, armée de ses grandes connaissances universitaires, décide de tenter une expérience : se servir du soleil comme antenne relais pour envoyer à son tour un message cosmique. Et un jour, bien longtemps après, la réponse arrive. Ye Wenjie commet alors l’irréparable.
Je ne lis pas souvent de science-fiction, mais je me suis laissé tenter par le premier tome de la trilogie de Liu Cixin, encouragée par son adaptation Netflix. Je me rends compte à présent que l’adaptation s’est quand même pas mal éloignée du roman ! La première chose que l’on comprend avec « Le Problème à Trois Corps », c’est qu’en tant que non scientifique, il va sacrément falloir s’accrocher ! Ici, on est davantage dans la science que dans la fiction : accélérateur de particule, physique quantique, proton, théorie de la relativité, on ne va pas se raconter d’histoire, il y a des passages entiers qui m’ont quasiment échappé en dépit de mes efforts de concentration. Mais je crois qu’il ne faut pas hésiter à prendre un peu de recul quand cela devient trop pointu pour rester dans le roman, qui nous offre aussi des réflexions sociologiques, politiques, historiques forts intéressantes et plutôt bien vues. Le roman se déroule en alternance dans le passé et le présent. Les chapitres sur la Révolution Culturelle et ses excès sont intéressants, instructifs et édifiants. Les chapitres du présent sont plus ardus car seuls les 30 dernières pages nous donnent les clefs pour bien comprendre ce qui se joue : une vague de suicide parmi les meilleurs scientifiques du monde, un jeu vidéo très élaboré où il est question d’une planète en proie au chaos à cause de 3 soleils, un groupe d’intellectuels regroupés dans une secte divisée en trois sous-groupes, etc. Là, je me dis que j’ai été bien inspirée de voir la série avant de lire le roman, grâce à cela au moins je suis restée à flot ! C’est une œuvre indéniablement ambitieuse, très dense et pas forcément facile d’accès. Mais je comprends le succès qui est la sienne, elle est pointue, spectaculaire (particulièrement dans ses dernières pages) et si les personnages ne nous sont pas immédiatement sympathiques, cela vient d’abord du petit fossé culturel entre la Chine et l’Occident qui fait qu’on n’est pas forcement familier avec leur mode de pensée et leur attitudes. Mais l’alchimie finit par prendre, et la fin du premier tome, plus claire, plus synthétique, nous remet au clair tout ce qu’on avait un peu de mal à cerner. Le roman pourrait éventuellement se lire seul, avec un fin un peu ouverte (mais frustrante) dont on pourrait se contenter. Mais bien malin qui pourrait prévoir comment les choses vont tourner dans les deux tomes suivants, sur Terre comme sur Trisolaris, cette planète aride, en proie au chaos climatique permanent et à la tyrannie politique : quel monde va infuser l’autre ? L’Homme sera-t-il résilient, combatif ou bien se laissera-t-(il emporter par ses passions tristes ? La suite bientôt…
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