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Marianne est incarcérée dans une prison pour femmes, accusée d’avoir assassiné son mari David. La jeune femme, une femme comme toutes les autres, clame son innocence et n’a jamais imaginé avoir à vivre cela et encore moins, devenir mère en prison.
De sa cellule qu’elle partage avec une autre, à la cour de promenade puis aux quartiers des mères/enfants, une descente aux enfers pour Marianne.
Promiscuité, violence, désespoir vont l’accompagner durant tous ces mois d’enfermement, tenables parce que si l’on gratte un peu, quelques étincelles d’humanité survivent encore dans ce monde où l’amitié et la solidarité se mérite. Sa lumière sera son bébé, sa fille chérie, dernier souvenir de son amour pour David et d’une vie passée.
Une belle évocation de la vie carcérale et de la maternité en prison. Une image des prisons françaises que je me garderai bien de commenter, chacun(e) en pensera ce qu’il souhaitera en penser.
La maman que je suis a d’autant plus été sensible au chagrin de cette mère, à ses questionnements quant à l’avenir de son enfant, ses inquiétudes de maman d’un nouveau-né cherchant la respiration de son petit dans le noir, le tout dépeint avec beaucoup de sensibilité par l’autrice.
J’ai retrouvé dans ce nouveau roman, pour adultes cette fois, sa plume que j’ai tant appréciée, parfois brutale et incisive qui dit bien les émotions et les sentiments intenses, sensible aussi qui sait trouver les mots justes.
Un beau coup de cœur pour ce roman que je vous recommande très très très chaleureusement.
Enfermée pour une raison qu’elle nie, la narratrice découvre l’univers désespérant de la prison, la saleté, les cohabitions incontournables, la violence, la solitude. Puis brutalement, elle se rend compte qu’elle est enceinte. L’angoisse se mêle à l’espoir et modifie sa perception de l’enfermement, provisoire mais dans une attente interminable du procès.
La méfiance est de règle dans cet univers sans pitié mais l’amitié peut aussi devenir une valeur sûre. Ses compagnes d’infortune sont là pour l’initier, lui apprendre la prudence et la soutenir dans son parcours.
Ce roman met l’accent sur le vécu carcéral, et particulièrement la situation des femmes enceintes, qui bénéficient pour quelques semaines de conditions privilégiées. Mais l’amélioration du bien-être est aussi un compte à rebours terrible, jusqu’à la séparation inévitable de la mère et de l’enfant au bout de dix huit mois.
Marianne ne bénéficie pas de soutien familial ou amical, mais la correspondance assidue avec Adrien, fait évoluer les échanges épistolaires en lien solide, un relais éventuel pour confier son enfant.
Illustration du drame que peuvent vivre les détenues, sans préjuger de la cause de leur incarcération, le roman met en avant la douleur de la séparation inéluctable.
Premier roman émouvant.
336 pages Plon 3 février 2022
Marianne est en détention provisoire en attendant son procès. Sa vie a basculé du jour au lendemain. Son mari est mort. Elle se retrouve plus seule que jamais dans cet univers froid et humiliant. Privée de liberté, elle raconte le quotidien dans une prison pour femme. Puis elle découvre qu’elle est enceinte. Elle hésite un court instant et décide de garder le bébé. Une décision qui va donner un nouveau sens à sa vie et l’égayer pour un certain temps, car elle sait que son enfant lui sera retiré à ses 18 mois. Elle n’a plus de contact avec sa famille, à qui confiera-t-elle son enfant pendant sa détention ?
Elle débute une correspondance avec une personne via une association. Ces lettres sont une bouffée d’oxygène pour elle. L’écriture lui fait du bien.
Un premier roman sensible et très émouvant où on ressent que Laurie Cohen s’est beaucoup documenté sur le sujet. L’enfermement et les émotions ressentis par Marianne sont bien décrits. On découvre au fur et à mesure l’histoire de cette jeune femme et pourquoi elle est en prison. Les phrases sont courtes, les paragraphes espacés, la lecture s’enchaîne agréablement. J’ai beaucoup aimé l’insertion des lettres dans le roman. Je vous mets au défi de ne pas verser une larme vers la fin du livre !
Merci à Laurie Cohen et aux éditions Plon pour l’envoi de ce roman éligible au Prix Orange du Livre 2022. Il ne figure pas dans la sélection car le choix est rude. Ce n’est pas un coup de cœur pour moi mais j’ai passé un très bon moment de lecture en sa compagnie.
Ma lecture commence par l’admiration d’une jolie couverture, l’ombre d’une petite fille, tête baissée sur fond de ciel bleu et herbes folles, derrière une fenêtre à carreaux. Le roman de Laurie Cohen, "Hors des murs" me fait déjà de l’œil. Et, comme souvent ou toujours, je n’ai rien lu de l’histoire, ni commentaires, ni quatrième de couverture.
"Quand j’ai traversé la cour de la maison d’arrêt, j’ai guetté le ciel. Ce trou de bleu entre les murs de pierre…Et puis j’ai traversé ce long couloir. On m’a ordonné de me déshabiller. On m’a fouillée intégralement…". Là, forcément, je comprends le sens du titre… sauf qu’on est, pour l’instant, entre les murs. La narratrice s’appelle Marianne, elle menait une vie tranquille auprès de son mari David, retirée dans une campagne silencieuse. Aujourd’hui, elle est menottée, devenue un numéro, enfermée. Elle clame son innocence mais personne ne veut l’entendre. Et puis, elle apprend qu’elle est enceinte…Je préfère ne pas aller trop loin, ne pas dévoiler l’important, vous laisser découvrir au fil des pages le destin de cette femme.
J’ai lu ce roman avec avidité. Souvent tentée d’aller à la dernière page pour connaître la fin, j’ai résisté. J’ai pris, je le reconnais, fait et cause pour cette jeune femme. Je me suis mise à sa place, ai ressenti, je pense, les mêmes affres, vécu les mêmes tourments. L’auteure n’utilise pas une écriture ampoulée mais les mots sonnent juste, chaque sentiment, chaque émotion sont parfaitement rendus. Le rythme est vif, les chapitres courts et les paragraphes encore davantage, les phrases claquent. Elle nous plonge, en apnée, dans l’univers carcéral féminin : la saleté des cellules, la promiscuité, l’agressivité, l’ennui… Sans pathos, sans jugement, elle dit les journées, les codétenues, les amitiés qui se créent dans l’adversité, le sas heureux du quartier mère/enfant, véritable semblant de liberté. Elle parle des visiteurs de prison, un lien avec l’extérieur.
Pas de voyeurisme dans ce récit mais une réflexion sur la culpabilité, sur les lenteurs de la justice, l’attente interminable des procès, tout cela truffé de retours en arrière, de retours dans la vraie vie, celle d’avant, la liberté, le bonheur.
Très maîtrisé, cet ouvrage, d’une extrême sensibilité m’a tenue en haleine de bout en bout.
Roman éligible au Prix Orange du Livre 2022
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