Quand nos lecteurs participent aux salons littéraires Retrouvez leur reportage : Lire en Poche à Gradignan, la fête du livre au Château du Clos de Vougeot, La Fête du livre de Merlieux, Lisle Noir, les vendanges du Polar,
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Ma chronique : Voilà un bien joli titre, en apesanteur, qui invite à la rêverie, illustré par la citation de Baudelaire en introduction.
Ces jeunes femmes sur l'aile d'un avion sont des pionnières : Les premières convoyeuses de l'air.
Karine Lebert aime peindre des destins de femmes, destins souvent hors du commun .
Si elle alterne les époques, en évoquant le passé et invitant le présent, il n'en reste pas moins qu'un lien relie ses héroïnes.
Ses écrits sont souvent très documentés.
Ici Élisa est convoyeuse de l'air entre 1930 et 1954, c'est-à-dire " Infirmière Pilote Secouriste de l'Air.
Plus tard, sa fille et sa petite fille seront hôtesses de l'air.
Élisa est libre et déterminée, passionnée par son métier, mais elle a dû l'interrompre durant les années de guerre.
Une rencontre ambiguë avec Willem, soldat allemand dont le régiment occupait la propriété de ses parents à Étretat, aura
des conséquences sur sa vie future.
Elle reprend ses vols en 1945, toujours bienveillante avec les personnes qu'elle accompagne, souvent dans des conditions extrêmes.
Il ne fait pas toujours beau près des nuages, certains vols touchent l'enfer.
Elle rapatrie les rescapés des camps nazis et plus tard les blessés de la guerre d'Indochine.
Mais Élisa vit surtout une histoire d'amour secrète, une liaison épisodique avec Alex, un bel anglais mystérieux journaliste politique.
Tous deux aiment le continent Africain.
Il possède une magnifique maison près de Brazzaville qui rappelle la ferme africaine de Karen Blixen .
Pour leur travail, ils se retrouvent dans les airs aussi bien pour Calcutta qu'au Congo, ou derrière le rideau de fer.
Cet amour va-t-il tenir ou faire naufrage ?
Qui est cette petite fille Violette que Lisa veut adopter ? Le lecteur est intrigué.
La vie d’Élisa est plus riche, plus mouvementée que celle de sa fille Audrey si sage ou de Lilly sa petite fille si fragile.
Si ces dernières éprouvent une grande admiration envers Élisa, elles sont surprises, voire incrédules puis bouleversées
en apprenant les secrets qui ont à la fois embelli et pesé sur sa vie.
Mais silence...on évoque les secrets de famille qu'en chuchotant.
À la fin des années 70 Élisa exhume les ombres du passé et leur avoue l'incroyable issue de son histoire.
Le lecteur sera tout autant stupéfait par ce dénouement inattendu.
Roman intéressant illustrant le destin d'une femme passionnée qui a marqué sa descendance.
Trois générations de femmes hôtesses de l'air.
La grand-mère, Elisa était convoyeuse de l'air dans les années 40.
Puis Audrey, la fille et enfin Lily reprendront la suite en devenant hôtesses de l'air.
Histoire fort intéressante, d'autant qu'un secret de famille entoure la vie d'Elisa.
Le côté pénible c'est les incessants sauts dans le temps.
J'ai toujours beaucoup de mal à m'y faire.
Quoiqu'il en soit, le livre est parfaitement documenté.
C'est un livre sur des femmes fortes et libres.
Une belle romance historique qui suscite l'intérêt.
Genre : Roman historique
Avis : EXALTANT
Entre Afrique et Europe, passé et présent, un roman qui fait voyager…
Karine Lebert est une romancière dont les livres m’apportent toujours un plaisir infini car il ne se limite pas à la lecture mais comble mon goût de toujours en apprendre plus sur la vie, l’histoire, la géographie, etc. Avec ce dernier roman de 432 pages, elle y réussit encore plus que d’habitude.
Élisa, Audrey et Lilly sont trois femmes hôtesses de l’air qui chacune, à leur manière et à leur époque, ont partagé leur amour du ciel et des nuages mais aussi leurs propres vies. Élisa a connu un photographe anglais et a vécu une passion torride avec lui durant leurs escales du bout du monde. Audrey et Lilly, elles, ont compris qu’il y avait un mystère autour d’Elisa et elles ont cherché à l’élucider. Y parviendront-elles ? L’unité familiale sera-t-elle au rendez- vous ?
Je ne vous parlerai guère de l’intrigue car je risquerai d’en dire plus que nécessaire ; je vous dirai seulement que le mystère qui plane autour d’Elisa est assez épais pour qu’il installe un suspense chaleureux tout au long du livre. Ces trois femmes passionnées par leur travail sont aussi tenaces l’une que l’autre, et elles vont chercher, chacune à leur façon, à démêler les fils du passé. Un passé qui nous fait remonter le temps de 1945 aux années 2000, quelques décennies riches en occasions de se dévouer aux autres comme le leur enseigne leur devoir.
Le désir de mettre les personnages dans des situations délicates, de leur faire porter des messages, est sous-jacent et intéressant.
L’Europe et l’Afrique servent de toile de fond aux évènements terribles de l’Histoire ; guerre de 39/45 puis celle d’Indochine ; ces pays nous révèlent aussi leurs secrets tant en matière culinaire (ex : tangawisi, mikaté, liboke) que paysagère (ex : Eglise Notre-Dame à Etretat, Parc National d’Odzala-kakoua en République du Congo). Combien de temps de recherche pour tous ces détails qui donnent de la consistance à cette histoire d’amour entre ciel et terre…
L’écriture de la romancière est fluide mais rigoureuse et maîtrisée, suscitant une émotion intime très personnelle. Je vous conseille de mettre ce beau roman dans votre valise, il est idéal pour goûter des jours heureux loin de son quotidien.
Je remercie Karine Lebert qui me fait le plaisir de me suivre, ainsi que les Presses de la Cité avec #NetGalleyFrance, pour le SP de #Enlacerlecieletlesnuages.
Quand une réédition cause les mêmes émotions…
C’est le cinquième roman de Karine Lebert lu en peu de temps et ce que je comprends, c’est que le fond historique, ici à nouveau la seconde guerre mondiale, sert à nous immerger au plus près de ce qu’ont vécu les personnes en ces temps d’horreur quotidienne. Une façon intelligente de marquer les esprits.
1940, Margaux, 4 ans, veut récupérer son chien bloqué dans la voiture laissée sur place par sa famille afin de se protéger des bombardements. Clémence, jeune femme dépressive, la voit et la recueille. Mais que veut-elle vraiment ? Emportée sur la route de l’exode, Margaux ne sait plus qui elle est et lutte pour garder ses souvenirs sans se mettre en danger. Si jeune et si raisonnable déjà, sera-t-elle armée pour survivre et retrouver ses parents ?
La tension est grande tout au long du récit et le personnage principal, une enfant, nous tient en haleine par sa maîtrise des situations et sa capacité à se fondre dans l’horreur ambiante. Traverser la France sous les balles ou les bombes, cacher ses souvenirs, devenir une autre fait de cette enfant une héroïne que l’on n’attendait pas.
C’est toute la force et le talent de la romancière que de nous faire vivre une épopée au jour le jour tout en dépeignant, sans s’attarder, les horreurs de la guerre et des camps. Tout est dit dans les détails des descriptions ou des échanges entre les personnages.
Cayeux-sur-mer, la Côte de Nacre, les souterrains de la ville de Caen nous sont montrés en toile de fond ; les messages subliminaux, eux, nous sont instillés au travers de passages tels que ceux sur les « compromissions et l’impuissance des Français ».
Sans avoir l’air d’y toucher, la romancière nous fait une leçon d’histoire parlant à notre cœur plus qu’à notre goût du savoir. Un travail de mémoire que je salue car nous savons tous que ce qui nous émeut a de grandes chances de rester en nous. C’est le mérite de ces romans très accessibles, lus facilement, et riches d’enseignements qui nous rappellent que l’avenir doit se nourrir du passé.
Je remercie De Borée Editions et Centre France Livres pour leur confiance ; dix ans après sa première parution, ce roman a bien sa place dans les Essentiels.
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