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Dans ce roman, on suit une jeune trentenaire qui a une vie classique sauf que …
Chez eux, dans ce monde dystopique, les valeurs liées à la nourriture et au sexe sont inversées. du coup, on apprend qu'ils ne cuisinent plus et ne partagent plus de repas en commun. En matière de cuisine, tout relève de l'intime alors que le sexe lui, est partout.
Un roman à la première personne dans lequel on suit le cheminement de l'héroïne vers sa libération. Un roman qui dénonce les tabous sur la sexualité. Un roman d'apprentissage.
Pour moi, un excellent premier roman et une autrice que je suivrai sans doute !
"Dès que sa bouche fut pleine, elle sut qu'elle n'oublierait jamais le goût, le plaisir, la puissance de cet instant, et que jamais, même si l'occasion se présentait un jour, même si quelqu'un était d'accord pour l'écouter, elle ne trouverait les mots pour en parler" (p. 166)
C'est peut-être le meilleur passage du livre dans le style et le contenu. Bien qu'ayant tout goûté, je n'ai pas du tout apprécié la saveur d'ensemble.
Le livre ne décolle pas, le style est terriblement plat avec quelques phrases éparses qui, parfois, sortent de l'ordinaire. Aucun plaisir, aucune sensation que ce soit liée à la sensualité alimentaire ou sexuelle. J'ai cru abandonner la lecture à plusieurs reprises car ça ne va nulle part, c'est stéréotypé :
- Bertrand, l'homme méchant derrière son apparence avec toutes les phrases et les attitudes attendues,
- Laurent l'homme à imiter qui demande le consentement bien appuyé "C'est pour jouir, mais avec la langue. Du chocolat. Tu veux bien que je mette du chocolat dans ta bouche, Laetitia?" en miroir de Bertand qui lui enfourne de force du saumon dans la bouche.
- Laetitia, la blanche colombe qui tente de s'émanciper
Ce livre ressemble a un exercice de style pour coller, comme une bonne élève appliquée, les images sexuelles sur l'alimentaire. L'autrice part du principe que le sexe est tabou dans nos sociétés mais déjà ce postulat presque christique est hors propos alors que l'idée de départ est fantastique.
Finalement, quelqu'un a dû lui dire : tu n'as pas d'intrigue à part un copier-coller maladroit nourriture-sexe et hop, elle dégaine à la fin la violence faite aux femmes notamment psychologique et sexuelle. C'est, pour le coup, très clair et violent mais ça tombe complètement comme un cheveu sur la soupe.
Ce livre est une déception.
Le pitch était intéressant : une société dans laquelle on ne mange que des barres sustentives sans goût, mais on s'invite pour coucher ensemble : le sexe a remplacé le repas.
Certes, c'est bien vu et l'auteure transforme chaque situation à l'avenant.
Bien sûr, ceux qui cuisine et mange des aliments sont mal vu.
Mais c'est un exercice de style et le récit ne m'a pas emporté.
Tant pis.
« Dès que sa bouche fut pleine, elle sut qu’elle n’oublierait jamais le goût, le plaisir, la puissance de cet instant, et que jamais, même si l’occasion se présentait un jour, même si quelqu’un était d’accord pour l’écouter, elle ne trouverait les mots pour en parler ».
Chaque appartement, maison a au moins une banquette avec un beau drap dessus. Dans le monde de Juliette Oury, il y a inversement des valeurs et, c’est truculent, original et plaisant à lire
Lætitia et Bertrand sont en couple, un couple bien tiède, un peu fade. Oui, chaque matin Bertrand « honore » Lætitia, presque sur injonction : « Depuis quelques années les experts considéraient le rapport matinier, en ce qu’il rompait la chasteté de la nuit, le meilleur pour le métabolisme »… Tanpis si Lætitia n’a pas très envie, Bertrand suit à la lettre les recommandations « Il baisait donc équilibré , ne s’autorisant que peu d’écarts » Pour lui, ce sont « des exercices de gainage » !!! Passons au p'tit déj : une barre sans odeur ni saveur. « Barres sustensives pour adultes. Protéines complètes et supplément vitaminique. Goût neutre. Suffisant à la survie humaine. Fabriquées en France »
Voilà, j’entre dans le vif du sujet, d’autant que la radio annonce, dans le livre, qu’une certaine Reine Claude « une souteneuse célèbre pour avoir dirigé pendant près de vingt ans un réseau de cuisine clandestine ». Les forces de l’ordre ont retrouvé « Des ustensiles, des vivres et de nombreuses photographies … ainsi qu’une collection très importante de recettes dactylographiées ou manuscrites ». Oh, mon dieu, mon dieu, quelle histoire.
Cette histoire va déclencher, chez Lætitia un souvenir d’enfance, le goût des mûres « Elle se rappelait avec violence l’acidité douce des mûres, leur goût, la piqûre du sucre sur la langue, les grains rocailleux qui crissaient sous la cent, la nouveauté absolue de ces sensations et l’envie qu’elles durent toujours ». Ce méfait là lui avait valu la colère de ses parents.
L’envie est toujours présente, confirmée lorsqu’elle achète une pomme et la mange crue et elle a aimé même si elle se sent coupable… Un petit plaisir solitaire coupable !!!
Un soir, Bertrand lui fait une surprise de roi, pense t-il, des morceaux de saumon achetés en contrebande. La surprise a fait flop « J’aurais plutôt imaginé autre chose, pour manger ensemble, peut-être en cuisinant et peut-être avec des ingrédients plus… moins… enfin avec des légumes ou des fruits par exemple ? ». Oui le plaisir des préliminaires, cuisiner à deux… Mais, bon, il ne comprend pas et va jusqu’à ouvrir de force la bouche de sa femme. « Son pouce passa sur sa bouche, puis insista sur son menton. Il voulait ouvrir la bouche de Lætitia. Elle résista . Il dit Ouvre. Elle fit non de la tête. Il répété : Ouvre. Elle ouvrit la bouche. Il poussa un râle ». Il l’a dominée.
Enfin, elle saute le pas et s’inscrit à une cours de cuisine et là…. La découverte du plaisir de cuisiner, du plaisir du défendu et puis, c’est si bon. Ce plaisir, elle le partage avec les autres cuisiniers et Laurent, son collègue de travail qui a sauté le pas depuis longtemps. Son premier plat ? Une ratatouille « Elle faucha du bout de sa fourchette un morceau d’aubergine gris sombre, mou et luisant, et un petit cube de courgette brunie. D’une main tremblante, le yeux rivés sur ses légumes d’où montait en dansant une fumée transparente, elle les porta à sa bouche »
Jeffe Jenny, la cuisinière a une théorie qui me rappelle quelque chose, et vous ? « La domination des hommes dans le dans le système patriarcal, était enracinée dans leur jalousie, dans leur terreur à l’égard de la capacité des femmes à nourrir le genre humain. »
Un des participants, Barbe Mousse, leur parle de ses applications où l’on pouvait trouver des photos suggestives telle « une main indolemment posée sur un manche de casserole, une fourchette à la bouche, une serviette au coin des lèvre ». Même trouver quelqu’un avec qui bouffer en moins de dix minutes, des fois tarifé, des fois non.
Le même Barbe Rousse l’invite à déguster quelque chose chez lui. Confiante, elle y va et… Elle se fait gaver sans son consentement. Il l’a prise par surprise, ceinturée et contrainte, un viol alimentaire « Purée, quel pied, dit-il sans relâcher Lætitia. Qu’est-ce que tu es bonne, tu sais. Je te ferais bouffer des montagnes de piment, si c’était plus facile à trouver ». Oui, elle a été imprudente, et elle s’est fait gaver. Bertrand veut qu’elle porte plainte contre ses « fils de cuisinière », mais « tu es sûre que tu ne leur avais pas montré tes dents, même sans faire exprès, en les croisant ? »
Dans ce livre, la baise quasi obligatoire est insipide et le vocabulaire en est plat alors que, lorsque l’autrice parle de cuisine, de goût, il y a de la jouissance, des couleurs, des odeurs, du plaisir.
Juliette Oury renverse les rôles. Ici, la censure est culinaire. Tu peux montrer tes fesses, mais pas tes dents. Ce faisant, elle dénonce les tabous qui sont les nôtres quant à la
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