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"Or, pour celles et ceux qu'elle croise un jour, la guerre demeure sans retour" (extrait)
C'est album nous livre l'histoire d'une gueule cassée et de ses tourments intérieurs. Souvenirs heureux et cauchemars alternent et l'entrée dans la lecture n'est pas forcément évidente de prime abord. La narration devient plus claire au fur et à mesure que l'on avance dans le récit.
Julien Langlais connait son sujet et parvient à nous faire ressentir toute l'horreur et la souffrance qui traverse l'homme dans sa chair et dans son âme.
Graphiquement, c'est très réaliste et très conforme au style que l'on retrouve habituellement dans les bd traitant de la guerre. Presque trop. Cela en est presque "académique" et manque un peu d'originalité dans le trait.
Reste que dans une période assez tourmentée au niveau géopolitique, cette bd garde tout son sens. Il est toujours bon de ne pas oublier et de laisser trace.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions Soleil pour l'envoi
On ne reviendra pas sur le contenu de l’histoire vu les développements dans les précédentes chroniques
Par son processus narratif (Célestin sur son lit d’hôpital est assailli de flash de sa vie et la dégradation d’une photo de famille illustre celle de son état, …) et certains choix graphiques (un réalisme relatif, des choix de colorations, …), c’est un ouvrage qui peut dérouter certains ou, au contraire, parvenir à embarquer le lecteur malgré une histoire tristement classique.
J’ai trouvé l’ensemble de ce travail de Julien Langlais plutôt réussi avec une subtilité dans le processus narratif et un bon équilibre fonds / forme. Un jeune auteur qu’il va falloir suivre attentivement.
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Soleil et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Si cet album m'a un peu perdu en première lecture, une seconde m'a permis de mieux l'apprécier… J'ai été un peu dérouté par la chronologie déstructurée, et je dois dire qu'il m'a fallu lire le pitch de l'album après coup pour avoir le fin mot de l'histoire, tant je peinais parfois à distinguer ce qui relevait du rêve ou de la réalité dans ce qui nous est présenté dans cet album. Malgré ces quelques réticences, j'ai apprécié la lecture, et notamment les qualités de conteur de Julien Langlais, qui pour un premier album a déjà une bonne maîtrise de la mise en scène. Même si je me sentais a priori peu attiré par son style de dessin, je l'ai trouvé bien maîtrisé avec en particulier un joli travail sur les couleurs et la lumière. J'ai en revanche été un peu dérouté par les visages des personnages que je confondais parfois, sans parvenir à savoir si c'était un effet volontaire pour signifier la confusion dans les souvenirs de Célestin. L'album m'a plu par son approche originale de son sujet, l'histoire est émouvante et bien servie par la narration, pour un résultat bien meilleur que ne le laisse supposer la couverture peu engageante. C'est en tout cas un début prometteur pour ce jeune auteur.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
https://www.instagram.com/p/C3iWMdNNBXr/
Cette première œuvre de Julien Langlais a pour cadre la Grande Guerre. Encore un album de plus sur cette boucherie qu’elle fût me direz-vous. Certes mais ici pas de polémiques politiques ou militaires, c’est le témoignage intime d’un poilu grièvement blessé et traumatisé, comme tant d’autres, que nous livre l’auteur. Transporté à l’arrière, entre le vie et la mort, il est assailli par les violentes images de ce qu’il a vécu sur le front et par celles, lumineuses de sa vie d’avant. Il est également hanté par les fantômes des camarades qu’il n’a pas réussi à sauver et qui sont restés là-bas.
Nous nous retrouvons donc dans la peau de ce grand blessé, gueule cassée amputé d’une jambe. Il n’a plus aucune perspective hormis celle d’être un monstre et une charge pour sa jeune femme et son fils. S’entremêlent alors des séquences atroces, crues et sanguinolentes de batailles, les soins douloureux qu’il subit et les souvenirs heureux du temps passé. Le tout avec un dessin réaliste où l’hémoglobine se suffit à elle-même pour nous rappeler l’horreur de cette guerre meurtrière. Dessin qui au demeurant est magnifique et maîtrisé.
C’est dès 1914 que Célestin Desbois est mobilisé. Comme beaucoup de ses amis ce jour-là, il quitte sa jeune femme Mathilde, sur le quai de la gare pour monter dans le wagon qui l’emmène sur le front. Durant tout le trajet il se met en retrait et contemple la photo faite avec Mathilde et leur nouveau-né, se promettant, à son retour de rattraper le temps perdu. Nous le retrouvons ensuite sur le front, la bataille gronde, autour de lui, il voit ses amis tomber sous les bombardements et les balles ennemies. C’est en tentant de ramener l’un d’entre eux vers l’arrière qu’il est fauché à son tour. Lors de son évacuation, alors qu’il est inconscient sur une civière, sa photo, usée d’avoir été tant manipulée, tombe dans la boue du champs de bataille. Il se réveille longtemps après sous la tente d’un hôpital de fortune amputé d’une jambe, sa mâchoire inférieure a disparu ainsi qu’une partie de sa langue, incapable de parler et de se nourrir. Il va alors être transféré dans un hôpital à l’arrière.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Soleil pour cet envoi. »
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