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La série Fées des Sixties nous plonge dans un univers proche de nos années 60 - sa musique, ses looks... Ses fées. Oui, les fées existent, certaines se cachent même parmi les Hommes et cela n'est pas au goût de tout le monde.
Dans cette société où s'affrontent les pros et les antifées, on ne peut s'empêcher de faire de nombreux parallèles avec notre réalité.
Avec ce deuxième album – qui peut se lire indépendamment des autres – ce sont les espoirs et les rêves de la jeune fée Anann qui sont mis à mal par un monde loin des contes et de sa forêt. On suit donc l'arrivée de la fée à Manchester, alors que d'inquiétantes disparitions agitent la ville. Le ton sombre de l'histoire marque d'autant plus qu'il se déroule dans l'univers habituellement nostalgique et réconfortant des sixties.
À travers l'enquête et les personnages, les auteurs explorent la plus vieille peur humaine, malheureusement toujours si actuelle, celle des autres.
Je suis passé complètement à côté de cette histoire. Je pense que je m'attendais à autre chose.
Je pensais lire un récit d'anticipation, dans un futur vraiment technologique, avec une vraie fracture sociale et une grande tension. C'est ainsi que j'avais compris le pitch.
Finalement le futur est presque d'actualité, le sujet aussi. Je n'ai pas senti de tension en dehors de quelques pages lors de l'assaut des skinheads. Et je ne suis pas convaincu du dernier acte, un happy end poétique qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
Visuellement, on passe de planches vraiment très belles à d'autres cases au trait grossier et approximatif.
Cette bd n'est pas mauvaise, loin de là. Elle n'est juste pas à mon goût.
La bande dessinée "Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh nous plonge dans les tourments de l'adolescence et de la découverte de soi à travers l'histoire de Clémentine, une jeune fille en quête d'identité. J'ai été captivée par la sincérité déchirante des complexités de cette période de transition, en évoquant des émotions universelles. J'ai découvert tout d'abord le film « La vie d'Adèle » qui m'a bousculée, intriguée, retournée, et j'ai découvert la BD bien plus tard, mais avide d'en savoir plus.
Clémentine, adolescente perdue et en quête de sa propre vérité, va faire une rencontre qui transformera sa vie : Emma, une étudiante aux cheveux bleus des beaux-arts. Cette rencontre perturbe, remue, mais finalement donne un sens à la vie de Clémentine. L'amour, le désir, la croissance personnelle, tout cela se dévoile dans ce récit, avec une simplicité déconcertante pour parler des relations humaines et des complexités de l'amour. Car cela embaume tout du long l'humanité, le réel, le palpable, le vrai.
L'une des forces de "Le bleu est une couleur chaude" réside dans sa capacité à rendre tangibles les émotions de ses personnages. Les illustrations délicates et les "blancs" introspectifs permettent de ressentir profondément les émotions des personnages et de s'immerger dans leur histoire. Il n'y a pas besoin de grand discours. On se plonge dans les yeux d'Emma ou de Clémentine, et on sait, on comprend.
J'ai aimé son authenticité sans faille. Les personnages ne sont pas des stéréotypes, mais des êtres humains complexes et réels, avec leurs joies, leurs peines, et leurs questionnements. Il n'y a ni moquerie ni exagération, seulement une palette riche d'émotions et de nuances. C'est la vraie vie, avec ce qu'elle a d'inconstant, de pernicieux, de douloureux, de joyeux. C'est un récit hypnotique qui prend aux tripes. Il exprime du respect, de la candeur et de la pudeur dans l'impudeur des émotions humaines. Cette bande dessinée est une expérience émotionnelle profonde qui touche.
Enfin, il est intéressant de noter que la fin de la bande dessinée m'a impacté de façon significative par rapport à ma perception du film "La Vie d'Adèle". Cette différence d'interprétation souligne le pouvoir des adaptations cinématographiques de façonner la manière dont nous percevons une histoire. Et que d'émotions, dans la BD ou dans le film, j'ai terminé de façon interdite, j'ai mis du temps à relever la tête, à les sortir de ma tête…
En bref : "Le bleu est une couleur chaude" est poignant, la BD explore les facettes de l'adolescence, de l'amour et de la découverte de soi. Avec sa représentation réaliste des relations humaines et ses émotions, elle modifie les frontières du genre pour toucher le cœur de tous ceux qui la lisent. C'est un témoignage vibrant de la puissance de l'art pour capturer la vérité de l'expérience humaine. Je n'y suis pas restée indifférente, et je n'y ai pas trouvé de défaut. Tout était à mon goût, de l'histoire aux dessins, en passant par le bouleversement émotionnel auquel cela m'a conduit ! Et c'est ce que j'aime !
Mon ange de bleu
Bleu du ciel
Bleu des rivières
Source de vie
" Le bleu est une couleur chaude " est une bande dessinée de Julie Maroh, publiée aux Editions Glénat en 2013, aux multiples récompenses.
Abdellatif Kechiche l'a d'ailleurs adapté pour le cinéma cette même année, sous le titre " La vie d'Adèle ", film qui a reçu la Palme d'or au Festival de Cannes.
Ce livre n'est pas le récit d'une simple histoire d'amour. Il est le récit d'une histoire d'amour entre deux femmes, envers et contre tous.
L'histoire se déroule dans les années 2000, dans le nord de la France. Juste avant de mourir, Clémentine a fait à ses parents une unique requête : que son journal intime revienne à Emma...
Le jour de ses seize ans, Clémentine reçoit un journal intime. Entourée par une famille aimante et traditionnelle, sa vie n'a jusqu'ici pas vraiment nécessitée de consigner ses états d'âme dans un carnet. A seize, on flirte avec les garçons, comme toute jeune adolescente qui se doit. Elle va donc entamer une relation avec Thomas. Un jour, en se promenant dans la rue, elle croise une jeune femme... aux cheveux bleus. Leurs regards se croisent, c'est un véritable coup de foudre.
Incapable de franchir le cap avec Thomas, leur relation reste platonique. Alors le jour où il devient plus insistant, elle y met un terme.
Pour lui changer les idées, son meilleur ami Valentin, qui a déjà embrassé un garçon, l'emmène dans une boîte gay. Et là, elle l'aperçoit. Cette fille aux cheveux bleus, accompagnée de sa petite amie.
p. 52 : " Je n'arrive plus à ressentir. J'ai l'impression de transporter de la lumière dans mes veines. Tout ce qui m'arrive a un prénom... Emma, elle s'appelle Emma. "
Elles vont se revoir souvent, très régulièrement même. Et Clémentine va ressentir au plus profond d'elle des sentiments qu'elle va d'abord repousser, formatée par une éducation et une société d'une grande intolérance. Mais elle ne peut pas lutter, c'est plus fort qu'elle, plus fort que la raison.
p. 32 : " Mais la nuit... souvent, je ne peux pas empêcher certains rêves de s'emparer de moi. Je n'ai plus envie de les repousser. "
Son ami Valentin lui explique alors qu'elle se rendra malheureuse si elle renie son attirance pour Emma.
p. 39 : " Ta vision de l'amour semble bien réduite et fermée. C'est pour ça que tu n'as pas compris ce que Aude mettait dans ce baiser. Il n'existe pas de frontière strictement dessinée et immuable entre amitié et désir amoureux. "
Emma, quant à elle, a déjà parcouru ce chemin il y a plusieurs années. Elle comprend cette colère contre soi-même.
p. 76 : " Je m'acharnais tellement à lutter contre moi-même, contre mes désirs, que je n'arrivais plus à avoir prise sur ma peur et ma colère, et c'est pour cela que j'étais aussi violente. Ma mère a commencé à comprendre. C'est elle qui est venue vers moi pour en parler, jamais je n'aurais osé faire le premier pas. Elle voulait simplement que je sois heureuse et que je m'accepte en tant que personne. On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux, et notre conception du bonheur s'impose à nous-même selon notre vécu... "
Clémentine ne veut plus être la simple amie d'Emma. Elle ne peut plus lutter contre son attirance ni ses sentiments. Pourtant en couple, Emma cède également. Elles sentent toutes les deux qu'elles sont en train de vivre une histoire d'amour unique, une véritable osmose.
p. 125 : " ... Je t'aime passionnément... et je t'aime paisiblement... peut-être est-ce cela l'amour éternel, ce mélange de paix et de feu. "
Les parents de Clémentine ne voient rien venir et acceptent en toute innocence qu'Emma vienne parfois dormir chez eux. Mais un jour ils les surprennent. Leur réaction est sans appel. Elles sont mises à la porte.
p. 132 : " Depuis cette nuit de mes 17 ans où je me suis retrouvée à la porte de ma propre maison, cette nuit où mon père défiguré par la colère m'a déclaré : " Si tu pars avec elle, tu n'es plus ma fille"... mon esprit est rarement en paix. Et je vais avoir 30 ans. "
Désormais Clémentine va devoir assumer au grand jour. Elles s'installent ensemble, Emma engagée et militante pour les droits LGBT, et Clém, plus discrète, devient enseignante.
Mais le destin va ébranler leur idylle, tragiquement.
p. 15 : " Si j'avais su que le temps nous manquerait, ... je ne l'aurais pas gaspillé à ce moment-là. "
Tant que les livres auront le pouvoir de faire réfléchir et faire évoluer les mentalités, même les plus étroites, alors je garderai espoir... Ce livre est une ode à l'amour d'abord, mais une ode à la tolérance surtout. Les histoires d'amour homosexuelles m'émeuvent plus particulièrement car elles prennent racine dans une lutte pour exister. Une lutte contre les préjugés. Une lutte contre la société. Une lutte contre l'ignorance.
p. 153 : " Mais mon amour, tu m'as déjà sauvée d'un monde établi sur des préjugés et des morales absurdes, pour m'aider à m'accomplir entièrement. "
L'amour n'est pas un choix, il nous tombe dessus sans crier gare, et il doit être exempt de tout jugement.
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