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Jose Hernandez

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    Couverture du livre « Che : une vie révolutionnaire » de Jose Hernandez et Jon Lee Anderson aux éditions Vuibert

    Jean-Paul Degache sur Che : une vie révolutionnaire de Jose Hernandez - Jon Lee Anderson

    Il fallait que cette BD historique impressionnante, émouvante, essentielle, soit rééditée par les éditions Vuibert, trois ans après sa première publication. C’est chose faite.
    La lecture de CHE. Une vie révolutionnaire va bien au-delà des faits historiques plus ou moins connus. C’est une...
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    Il fallait que cette BD historique impressionnante, émouvante, essentielle, soit rééditée par les éditions Vuibert, trois ans après sa première publication. C’est chose faite.
    La lecture de CHE. Une vie révolutionnaire va bien au-delà des faits historiques plus ou moins connus. C’est une plongée dans la vie, dans le parcours d’un homme qui aurait dû être un médecin argentin assez ordinaire et qui est devenu une icône pour tous ceux qui rêvent d’abattre l’impérialisme américain, en prenant les armes et en donnant sa vie pour les autres.
    C’est le roman de Jon Lee Anderson paru en 1997 (CHE. A Revolucionary Life) qui a inspiré le dessinateur mexicain José Hernández. Publié d’abord en trois volumes au Mexique, voilà ce roman graphique regroupé dans un seul et même livre par les éditions Vuibert, une très belle réalisation.
    CHE, une vie révolutionnaire respecte, bien sûr, les trois grandes partie de la vie d’Ernesto Guevara : Le Docteur Guevara ; Les années de Cuba et Le sacrifice nécessaire. Cela n’empêche pas quelques flashs anticipés ou d’utiles retours en arrière car raconter la vie d’un tel homme de manière impartiale est très délicate. Il ne faut pas oublier que ce révolutionnaire a tué des gens mais a aussi donné sa vie pour que le peuple se libère de ceux qui l’exploitent.
    Jon Lee Anderson a choisi de débuter son récit en 1952 laissant de côté ce que celui qui deviendra le Che a raconté dans ses carnets de Voyage à motocyclette Latinoamericana, épopée réalisée avec Alberto Granada. Cette fois, c’est pour un nouveau départ, toujours dans cette Amérique latine mais en train cette fois, avec Calica (Carlos Ferrer). Ils partent de Buenos Aires le 7 juillet 1953 juste après qu’Ernesto ait obtenu son doctorat en médecine. Ce même mois de juillet, à La Havane les frères Castro et leurs hommes attaquent la caserne de la Moncada et c’est un échec : 48 morts, 29 blessés.
    Le décor est planté, les pages sont sombres, les visages très expressifs et souvent beaux. Je croise Frida Kahlo dans une manif, à Mexico, contre les « assassins gringos », chouette portrait. Puis c’est la rencontre entre Fidel Castro et le Che dans la discrétion la plus totale. Les deux hommes se plaisent et c’est le début d’une folle épopée bien montrée au fil des pages sans occulter les ratés, les moments de doute pour cet homme, pas Cubain, jeune, intelligent, sûr de lui, audacieux et surtout prêt à mourir pour cette île des Caraïbes.
    Cette histoire fourmille de détails, d’événements, de confrontations armées, de résultats tangibles, d’intimité familiale aussi et c’est une lecture passionnante bonifiée par la qualité de ces pages aux couleurs ocres, brunes, très belles.
    Ernesto est très lié à sa mère à qui il écrit régulièrement. Ces documents, comme les articles de presse ou les textes de tracts sont reproduits fidèlement – texte français en surimpression - permettent de soutenir la véracité d’un récit toujours captivant. Cette histoire, je la connais partiellement mais la lecture de CHE, une vie révolutionnaire remet les choses en place avec dates et lieux bien identifiés. José Hernández est un fameux dessinateur. Il signe d’ailleurs certaines pages exemptes de texte, comme de vrais tableaux.
    Cuba, la Sierra Maestra avec cette terrible confrontation entre le Che et un homme qui se repent, un traitre qui demande la mort mais supplie, pleure, veut que l’on s’occupe de ses enfants alors qu’Ernesto reste inflexible.
    Bien sûr, je ne peux omettre de parler de Santa Clara, le dernier bastion de la défense de Batista où 3 000 hommes sont déjà et qui attend le renfort de 2 000 soldats plus un train chargé d’armes et de munitions. Sur place, dans cette ville, impossible de ne pas être ému par ces wagons blindés que le Che, aidé par 340 guérilleros seulement, a fait dérailler, signant ainsi la fin de la dictature.
    Ce mausolée, où se trouvent les restes du Che ainsi que ceux de ses camarades abattus en Bolivie, n’a pu être érigé qu’en 1997 car Barrientos, le président bolivien ayant donné l’ordre d’abattre le Che, avait fait ensevelir les corps dans une fosse commune afin qu’ils disparaissent définitivement. Cela est bien raconté dans la troisième partie : Le sacrifice nécessaire.
    Entre février 1965 et le 9 octobre 1967, à La Higuera (Bolivie), le Che passe par Le Caire, Dar es Salaam (Tanzanie), le Congo, revient à La Havane pour finir son parcours, son épopée tragique en Bolivie. Mon propos n’est pas de raconter tout cela. Le roman graphique s’en charge et omet sûrement certains événements mais cette dernière lettre signée « Papá » reste un grand moment car le Che, sous la menace de celui qui va l’abattre, écrit à ses enfants : Hidita, Aldeita, Camilo, Celia et Ernesto dont la photo est reproduite. Il leur demande de « ressentir profondément toute injustice ». Que sont devenus ces gosses ? Cela serait intéressant de le savoir… Révolutionnaires comme le leur demande leur père ? Pas sûr.
    https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com

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