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J'ai fait l'effort d'aller jusqu'au bout mais franchement, à par une nouvelle ou deux qui restent "comestibles" c'est absolument déroutant. Certaines nouvelles n'en sont même pas, beaucoup de références complètement obscures pour le commun des lecteurs... sûrement extrêmement trop intellectuel pour moi.
L'auteur est obsédé par les bibliothèques (les textes et les langages en tout genres), les labyrinthes, et autres choses qui apparaissent quasi dans chaque texte d'une façon ou d'une autre.
On a vraiment l'impression que ces textes sont réservés à des esprits supérieurs et du coup on se sent laissé de côté.
L’écrivain se promène comme dans un rêve (mot qui revient fréquemment) – parfois un cauchemar ( p 103) -, entrainant son lecteur ou sa lectrice avec lui dans un labyrinthe déroutant.
Le vertige des possibilités infinies rendent le chemin ardu, qu’une érudition avérée peut venir obscurcir encore.
À moins de se laisser emporter dans le dédale mental de l’auteur.
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Le maître argentin ébauche avec cette « Histoire universelle de l’infamie » son œuvre en prose. Comme il l’avoue lui-même avec modestie dans la préface à l’édition de 1954, ces histoires « représentent le jeu irresponsable d’un timide qui n’osa pas écrire des nouvelles et s’amusa à falsifier et à déformer (parfois sans aucune justification esthétique) des récits d’autrui ». Ce qu’il ne dit pas, et que le lecteur découvrira en lisant ces pages, c’est qu’il s’exerce avec habileté à la construction d’un récit, peaufinant sa prose qui donnera par la suite moult formidables nouvelles, et qu’il insère déjà dans ces premiers textes les thématiques et les effets de style qui lui sont chers, comme son goût de la mystification, sa méfiance envers les masques (qui travestissent la vérité sous de fallacieuses apparences), son plaisir à l’énumération, son art de décrire en quelques lignes et avec une justesse extrême une situation ou une action, son plaisir d’user de l’hypallage.
Avec, en outre, l’habituelle érudition de M. Borges, qui nous fera découvrir ici, entre autres, Hashim ibn Hakim, le prophète voilé, Arthur Orton alias Tom Castro, le faux fils revenu d’entre les morts, la légende de l’Ouest, Billy the Kid, ou encore le chef de gang de New York City Monk Eastman. Usant de fausses références, n’hésitant pas à bousculer les certitudes de son lecteur en le manipulant habilement avec une subtile ironie, et toujours avec la plus grande intelligence, il est à mes yeux indispensable de découvrir les textes de cette « Histoire universelle de l’infamie » si l’on veut mieux comprendre le talent littéraire du fameux bibliothécaire portègne.
Ce à quoi j’ajouterai, pour terminer, qu’à travers ce choix des bandits, des réprouvés, des êtres moralement condamnables, et sa façon de ne les dépeindre que par petites touches, on trouve aussi dans cet ouvrage d’universelles vérités sur la nature humaine. Même si M. Borges joue certainement de ce goût du public pour le sensationnel, et s’en amuse même, il sait aussi reconnaître et user de la puissance mélodramatique des destins qu’il a choisis, et des épisodes qu’il nous rapporte. En tous les cas, un plaisir immense de lecture, que je recommande vivement.
C'est la mort dans l'âme (j'en fait beaucoup, je sais... ) que j'abandonne la lecture de ce recueil de nouvelles du "Maître".
Daniel Pennac m'y autorise alors j'use de mon droit de ne pas finir un livre.
Pas un caprice mais là, c'est trop dur !
La lecture doit rester un plaisir pas une torture intellectuelle.
Vaincu au bout de 125 pages, ça reste honorable, non ?
Les références historiques, littéraires, philosophiques et tant d'autres ont eu raison de mon cerveau étroit et j'avoue avoir touché mes limites.
Borges est probablement un auteur majeur mais pour les esprits supérieurs, ce que je ne suis pas. *
Je rends les armes et laisse ce recueil de nouvelles ou la symbolique, le surréalisme prennent toute la place.
Une oeuvre pour les aficionados !
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