Quelle famille incroyable que cette famille Meyerhoff. Le récit fait pas un gamin est parfois surréaliste. Le père : médecin dans un hôpital psychiatrique; la mère et les 3 garcons de cette famille sont aussi improbables que les patients de cet hôpital psychiatrique dans lequel vit cette famille. L'imagination débordante du narrateur en fait un roman fantaisiste dans les descriptions des pathologies, drôle malgré l'horreur décrite.
quelle sensibilité, quelle tendresse entre les membres de cette famille. Les liens très forts entre l'auteur et son
père sont authentiques et émouvants.
Joachim Meyerhoff a été élevé fort naturellement parmi les «fous». Il a en effet passé son enfance dans la clinique psychiatrique Hesterberg, que dirigeait son père, en Allemagne. Ce sont donc les jeunes patients de son père que Joachim croisait dans les allées de la clinique. Le livre est passionnant, et souvent bouleversant, car on y découvre la sensibilité extrême des enfants internés. Et on est émus par la profonde et chaleureuse humanité du père de Joachim, si respectueux de ses jeunes patients. En découvrant ce livre autobiographique (qui a connu un immense succès en Allemagne), on ne peut s'empêcher de penser à Carl-Gustav Jung, psychiatre suisse (né en 1875), génial inventeur de la psychologie des profondeurs. Jung prenait très au sérieux les rêves de ses patients et a souvent réussi à sortir ces derniers de la camisole chimique, par une écoute aimante et bienveillante. En essayant de comprendre le sens profond des rêves (ou des fantasmes) des patients, Jung, connu également pour sa profonde humanité, arrivait à rétablir un lien entre les troubles des pensionnaires internés en psychiatrie, et la réalité (la «normalité»). Quel soulagement pour les familles quand leur entourage, leurs proches pouvaient échapper aux terribles médicaments, détruisant littéralement les âmes. Joachim Meyerhoff (qui est aujourd'hui un célèbre comédien en Allemagne) a su trouver le ton juste pour parler tendrement (avec drôlerie aussi) de ses parents, de ses frères et de ses jeunes amis internés en psychiatrie. Comme Jung, comme le professeur Meyerhoff, on a de l'empathie, de l'amour pour ces enfants si éloignés de certaines «normes». Oui il y a de l'amour dans cette autobiographie. Et comme chacun sait, l'amour guérit.
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