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400 pages d’une extrême intensité, 400 pages qui se dévorent d’une traite – on a besoin de savoir si Valérie va réussir à se reconstruire -, 400 pages où le lecteur est interpelé par la façon dont la violence peut faire irruption, subitement, dans le quotidien, happé par le fait que l’on n’est en sécurité nulle part…
Dès les premières pages, on est entrainé dans l’histoire. L’alternance des temps se fait de façon fluide, entre l’enfance – heureuse et gâtée – de Valérie, les moments du passé vécus avec Nick, le présent d’une famille qui se déchire devant les conséquences du crime, l’attitude des lycéens qui tentent de faire comme si rien ne s’était produit. Et puis il y a le futur : comment se projeter, comment s’autoriser à avoir un avenir, comment tourner la page ? Tout cela est fait sans éluder la question de fond qui nous tord les tripes : même si Valérie n’a pas appuyé sur la détente, a-t-elle une part de responsabilité dans cette tuerie ?
Autour d’un sujet brûlant – les tueries de ce type qui ont eu lieu aux États-Unis ces dernières années, et qui nous laissent toujours en état de sidération -, l’auteur a su déployer une histoire qui nous touche au plus profond, parce qu’elle questionne la culpabilité de ceux qui restent… d’autant que, soyons honnêtes : qui de nous n’a pas ressenti, un jour, une bouffée de haine, une envie de meurtre, l’envie de désigner du doigt celui ou celle dont on aimerait être débarrassé ? Cela fait-il de nous des meurtriers en puissance ?
Cinq mots me viennent à l’esprit en refermant ce livre : étonnant – puissant – poignant – passionnant – envoûtant. Ce livre mérite amplement les éloges qu’il reçoit ! Il n’y a aucune fausse note, c’est un des livres parfaits que ma bibliothèque à l’honneur de compter sur ses étagères !
Après avoir lu l'excellent "Hate List", je suis tombée par hasard sur cet autre roman de Jennifer Brown à la médiathèque. Stupeur ! Joie ! Ni une ni deux, je l'ai embarqué avec moi, direction un moment livresque sous ma couette ! Va-t-il être à la hauteur du précédent roman ? Et bien, je dis oui ! Pensant lire le récit sur le passage d'une tornade, j'ai totalement était prise au dépourvu. En se focalisant sur l'après, l'auteure surprend une fois de plus le lecteur avec une histoire dramatique élevé par une plume sensible. Car pour Jersey, personnage principal, la tornade n'est que le début de la catastrophe. En perdant des êtres chers, celle-ci est envoyée par son beau-père chez son père biologique...qu'elle n'a jamais connu ! Du travail de deuil s'accumule la perte des repères et la violence des sentiments. Bouleversant, ce roman traduit une émotivité à fleur de peau dont on ne peut sortir indemne.
Un jour banal pour Jersey, seize ans. Sa mère conduit sa pénible petite sœur Marine à son cours de danse tandis qu'elle est de corvée de dîner. Soudain, sans prévenir, une tornade d'une rare violence s'abat sur la ville d'Elizabeth, détruisant tout sur son passage. Se réfugiant au sous-sol, Jersey ne se doute pas un instant des conséquences de la catastrophe sur sa vie future. Perdue au milieu des décombres, rien ne semble avoir survécu ou presque. Comment vont sa mère et sa sœur ? En retrouvant Ronnie son beau-père quelques jours plus tard, Jersey est confrontée à la triste réalité : les deux êtres qui comptaient le plus pour elle sont morts. Bouleversé et incapable de surmonter la douleur, Ronnie prend une décision radicale : confier Jersey à son père biologique habitant Caster City et avec lequel elle n'a jamais eu de contact.
De ce drame adolescent, je ne m'attendais pas à ça ! En imaginant un huis-clos angoissant, j'étais complètement à côté de la plaque et tant mieux, car en passant avec rapidité sur la tornade, Jennifer Brown m'a de nouveau surprise. Déstabilisée par cette approche, je l'ai été encore plus par la suite. Échapper à une tornade, ok. Perdre sa mère et sa sœur, je commence à avoir le cœur qui chavire, mais se retrouver du jour au lendemain dans une famille inconnue sensée être la sienne, là il coule tout net.
De l'impuissance de l’héroïne, le sentiment d'empathie est totale. Avec minutie, l'auteur nous plonge dans la longue et douloureuse spirale du deuil, mais surtout de la reconstruction. Comment faire son deuil lorsqu'on n'assiste pas au funérailles ? Comment aller de l'avant quand on perd absolument tous ses repères ? De la perte, le brouillard s'épaissit autour de Jersey.
D'un pincement au cœur, on assiste à la lente descente aux enfers de la jeune fille. Ébranlée face à l'incompréhension du comportement de son beau-père, je n'en ai pas moins été par l'accueil réservé par la famille paternelle. Composée de grands-parents, d'une tante et ses rejetons ainsi que de son propre père, belle-mère et demi-sœurs, si Jersey a vécu jusqu'ici une vie heureuse, le passé s'invitant, va changer la donne. Absolument immonde et exécrable, cette famille va remettre en doute l'image de la mère de Jersey...
Poignant, ce récit m'a touché par la maturité de son écriture. Loin d'être un roman adolescent lambda, il questionne tout en provoquant de fortes émotions. Passant des larmes à la colère, j'en suis ressortie remuée tant par l'histoire que par la description affective puissante de la romancière.
Dans le saisissement le plus total, un thé noir Betjeman & Barton "Eden Rose", aux intenses notes florales, se complétera avec aisance aux fraises tagada pour une lecture efficace.
http://bookncook.over-blog.com/2018/05/tornade-jennifer-brown.html
Alors que quelques mois plus tôt Valérie tentait d'empêcher son petit-ami, Nick, de tuer un a un des élèves de leur lycée notés sur une liste, aujourd'hui le temps de la rentrée est venue. Touchée à la jambe, elle se relève doucement de sa blessure sans parvenir à guérir le traumatisme psychologique. Car Valérie a tout pour culpabiliser. C'est elle qui a rédiger cette fameuse liste de la haine en y notant un par un les élèves et les profs qu'elle haïssait. Comment surmonter ce sentiment ? Comment affronter tous ces regards accusateurs même au sein de sa propre famille ? Valérie n'a pas appuyé sur la gâchette néanmoins, n'est-elle pas autant responsable ? Troublant d'actualité, Hate List bouscule l'idée que l'on se fait d'une tuerie, de la reconstruction physique, mais surtout psychologique. Bouscule l'idée de celui que l'on désigne comme responsable comme celle des victimes. Bien écrit et intelligemment mené, Jennifer Brown m'a embarqué dans ce monde où tout n'est jamais blanc ou noir.
Avec son petit-ami Nick, Valérie file le parfait amour adolescent si ce n'est qu'ils soient régulièrement harcelés par certains de leurs camarades de lycée. En dressant une liste pour s'amuser de tous ceux qu'elle hait, elle ne se doutait pas que cette fameuse liste devienne l'objet de ses cauchemars. Commandité par Nick, c'est dans la cafétéria du lycée que le drame prend la forme d'une fusillade froide et sanglante. Touchée à la jambe en tentant de s'interposer, Valérie assiste au suicide de son petit-ami. Accusée de complicité et désormais blanchie, Valérie ne parvient tout de même pas à comprendre comment une telle chose a pu arriver. L'heure d'affronter les regards commence lors de son retour au lycée...
En se focalisant sur les victimes et non sur le tueur, Jennifer Brown effectue un travail psychologique fouillé. A l'aide de flash-back avant et pendant tuerie, elle tente d'expliquer l'indicible sans jamais juger. Au contraire, à travers sa protagoniste, elle amène à un certain degré de réflexion sur le poids des conventions sociales, surtout pendant l'âge charnier de l'adolescence. Ainsi, Valérie décrit avec justesse le harcèlement scolaire et la marginalisation. La fusillade est le reflet intérieur d'un malaise adolescent face à une vie de famille chaotique, des rivalités et jalousies infondées dont découle une violence morale.
Sans aucune once de clichés la romancière n'utilise en aucun cas le voyeurisme, mais écrit avec sensibilité le cri de détresse qu'une telle situation impose. J'ai beaucoup aimé le questionnement intérieur de Valérie et cette culpabilité qui la maintient dans une sorte de léthargie. L'inversement des rôles de certaines victimes blessées au cours de la fusillade. L'environnement familial de Valérie propice à l'acharnement. Je dois dire que cet excellent livre jeunesse ne porte pas uniquement sur la souffrance, mais aussi sur le pardon. L'importance de pardonner aux autres, mais surtout à soi-même comme laisse présager une fin pleine d'espoir.
Un vrai coup de cœur pour ce livre dévoré en deux jours. Juste, parfois cruel mais toujours sincère, ce roman ne détourne pas le regard et affronte la vérité avec une brillante lucidité.
Pour accompagner ce livre, me demandez-vous ? Une part de forêt-noire et une tisane "Lovely Night" Kusmi tea pour apaiser les tensions devraient faire l'affaire !
http://bookncook.over-blog.com/2018/03/hate-list.html
Hate list est mon gros coup de coeur de ce mois-ci.
C'est l'histoire de Valérie, jeune et heureuse de vivre une super histoire d'amour avec Nick.
Jusqu'au jour où...Nick tire sur tous ses élèves et profs qui sont sur cette fameuse liste. Cette liste faite par Nick et Valérie où apparaissent tous les noms des personnes qu'ils détestent ou qui leur ont fait du mal c'est pourquoi Valérie va être accusé à tort d'être la complice de Nick qui c'est suicidé. Valérie a été blessée pendant cette tuerie.
A partir de ce jour, elle va devoir se reconstruire, que ce soit physiquement mais surtout moralement.
J'ai même cru à plusieurs moments qu'elle allait essayer de se suicider, mais non, c'est une jeune battante, forte. Pourtant elle n' a pas été aidée, son père la rejette, sa mère croit en sa culpabilité.
Mais voilà, il faut retourner au lycée. Cela va être très dur de revoir ses anciens amis, les personnes blessées, ....
Je me suis attaché dès le départ au personnage de Valérie, cette fille forte. On a envie de la serrer fort dans ces bras. Cette histoire m'a pris à la gorge car je me disais et si c'était mon fils qui aurait fait ça ou alors si c'était ma fille, je ne voudrais pas réagir comme les parents de Valérie.
Je vous recommande ce roman poignant, glaçant mais remarquable.
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