Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, j’avais bien aimé le premier tome de cette série magnifiquement illustrée par son scénariste de dessinateur Jean-Yves Delitte. Cette fois, comme bien trop souvent avec les nombreux diptyques qui paraissent ces temps-ci, je suis moins emballé.
Certes, les personnages et leur psychologie sont toujours aussi bien travaillés, certes, c’est toujours très beau à regarder, notamment les scènes de batailles navales et autres double-pages montrant des voiliers d’un autre temps fendre fièrement des flot agités sous des ciels chargés, mais côté scénario je trouve cela un peu léger. Accessoirement, pour en plus, arriver à une fin téléphonée qu’un enfant de 47 ans comme moi avait subodorée dès le début…
Au final, cette série reste graphiquement un bel objet qui n’hésite pas à verser un peu dans le gore pour traduire la violence de la piraterie et, plus généralement, de la vie sur les flots au XVIIIème siècle. C’est déjà pas mal…
La Buse, c'est le surnom d'Olivier Levasseur. Un type devenu pirate sur le tard, la paix nouvelle ne permettant plus d'exercer ses talents de combattant en mer.
1721, Le gars est plutôt à la retraite mais un autre pirate, Taylor, lui propose une dernière prise, énorme: Le Nossa Senhora do Cabo, navire amiral de la marine portugaise chargé en or et pierres précieuses mais délesté de ses canons.
C'est le début de cette aventure en 2 tomes. Jean-Yves Delitte est un spécialiste du genre, il a à son actif de nombreux albums liés à sa passion pour la mer. On ne sera donc pas surpris de le voir s'emparer de cette histoire inspirée de faits réels autour d'un personnage ayant bel et bien existé.
Et il n'est pas surprenant non plus de voir des scènes maritimes magnifiques, des bateaux superbes et des combats acharnés. Le trait est noir, les personnages ont des bonnes gueules de fripouilles et tout le travail graphique place l'ambiance du côté du roman d'aventures chargé d'embruns.
Il me faudra attendre la suite et fin du diptyque pour me prononcer. L'année a été assez chargée en albums de pirates de qualité ("La République du Crâne" et "1629, les naufragés du Jakarta" en premier lieu) et la comparaison est difficile. Cet album plaira sans nulle doute aux fans du genre qui connaissent l'auteur pour sa maitrise du genre.
Prix de la Marine 2009
L’histoire commence par le 5 septembre 1781 avec la victoire de Chesapeake. Bataille décisive de la guerre d’indépendance des Etats-Unis.
Deux mois plus tard à Fort Lupin, Monsieur De La Touche se met au service du gardiennage de l’Hermione en cale pour travaux.
« L'amirauté veut faire gagner à cette corvette de précieux nœuds en doublant sa carène avec des feuilles de cuivre. Ces messieurs de la haute n'aiment plus s'entendre dire que les vaisseaux anglais sont plus fins marcheurs et que les nôtres sont doublés d'huitres ! »
Jean-Yves Delite nous livre de belles planches sur le travail des charpentiers de la Marine. Et la rumeur courre qu’un certain La Fayette devrait y prendre ses quartiers, vous savez « ce noble qui soutient les rebelles aux Amériques. »
Des intrigues se nouent dans ces lieux où les fortifications de Vauban ont fleuri et la mer souvent déchaînée.
Qui dit intrigues dit rendez-vous secrets et dans ses paysages battus par les vents et ses vieilles pierres qui en ont vu d’autres, cela va bon train.
Le graphisme est magnifique, avec ces personnages qui ont des gueules, ces rues pavées, ces frégates qui font rêver.
C’est un pan de l’Histoire qui s’ouvre sous les yeux du lecteur.
« Je suis persuadé que ces maudits Français fomentent quelque chose…Cette frégate gardée par une escouade de fusiliers et ce Lafayette dans la région… »
Si vous voulez vivre cette histoire, cette BD vous offre une peinture de l’époque et un rendu historique réaliste, de l’aventure à bord ou à quai.
J’adore ce format XXL qui s’ouvre comme le vent gonfle les voiles.
Black Crow raconte « La conspiration pour la liberté. »
©Chantal Lafon
Si ma critique de "Lepante" avait été plus qu'élogieuse, celle de "Chesapeake" le sera beaucoup moins.
À première vue, tous les éléments qui m'avaient séduit sont bien présents : préambule, dossier documentaire, des dessins magnifiques signés Douchka Delitte - la fille de Jean-Yves Delitte ? - et un écrin soigné. Et pourtant, cela ne passe pas ! Est-ce le fait qu'il s'agisse d'une collaboration entre Glénat et le Musée National de la Marine ? Je ne sais pas, mais en tout cas, ces similitudes entre les deux albums sonnent un peu trop formaté à mon goût, des similitudes qui se retrouvent tant dans le fond que dans la forme. Comme dans "Lépante", "Chesapeake" propose de raconter l'histoire par le "petit bout de la lorgnette". Comme dans "Lépante", la bataille navale n'a droit qu'à quelques pages. Comme dans "Lépante", la dite bataille se décline en double-page. Je comprends évidemment l'importance historique de cette série, mais il ne faut pas oublier, à mon sens, qu'il s'agit avant tout de vulgarisation et que les lecteurs de ces albums sont assurément plus bédéphiles qu'historiens.
Avec le recul, je me dis que si j'avais lu "Chesapeake" en premier, je n'aurais sans doute pas eu le même ressenti, que mon jugement est peut-être un peu sévère mais le but d'une série n'est-il pas de conserver l'intérêt du lecteur d'un album à l'autre ?
Je ne peux nier que j'ai appris des faits intéressants sur cette bataille, sur le contexte qui s'y rapporte, mais je ne sais pas, à ce stade, si je lirai d'autres albums de cette série - comme je l'avais sous-entendu dans mon billet sur "Lépante" - tant celui-ci a émoussé mon enthousiasme initial.
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