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Il y a beaucoup de critique sur sa vie et son livre ,j avais envie de le découvrir plus à fond ,en espérant comprendre son parcours de truant connu ,à voir si c est une bonne découverte bien sûr
Journaliste, écrivain et réalisateur de documentaires historiques et d’investigation, Jean-Charles Deniau n’hésite pas à mener des enquêtes sur des sujets qui dérangent, allant bien au-delà de la version officielle.
Dans La vérité sur la mort de Maurice Audin, il va tout au bout du mystère en rencontrant régulièrement le général Paul Aussaresses, l’homme qui a brisé le silence sur la torture durant la guerre d’Algérie. Cet homme à qui Jacques Chirac a enlevé la légion d’honneur, a 94 ans, est aveugle et vit en Alsace, aux côtés d’Elvire, son épouse, « une femme décidée et réfléchie » qui joue un rôle important dans la révélation de la vérité.
Commence alors un récit haletant, passionnant, documenté au possible car l’auteur ne veut rien laisser au hasard pour tenter de résoudre la dernière énigme de la guerre d’Algérie. Qui était Maurice Audin, cet homme dont deux places publiques, une à Alger et l’autre à Paris, rappellent la mémoire ? Ce jeune mathématicien, professeur à la fac d’Alger et militant communiste a été arrête à son domicile, le 11 juin 1957. Henri Alleg, autre militant communiste arrêté mais qui s’en sortira, le croise au centre de triage d’El Biar. On ne retrouvera plus aucune trace de Maurice Audin, victime, comme tant d’autres d’horribles tortures.
La thèse officielle parle d’évasion mais cela n’est pas possible et ne cadre pas avec les habitudes du moment. Pour nous permettre de bien comprendre la psychologie des principaux protagonistes, Jean-Charles Deniau décrit d’abord le parcours de son interlocuteur. Après s’être battu pour libérer la France de l’occupant nazi, il va développer une haine viscérale du communisme d’abord en réprimant les grèves dans les houillères du Nord, en 1947, puis en Indochine.
L’auteur n’oublie pas la vie politique, les promesses non tenues de Guy Mollet qui bascule dans une politique répressive et double les effectifs militaires en Algérie en y envoyant le contingent, c’est-à-dire les appelés faisant leur service militaire. La bataille d’Alger commence et le général Massu charge Aussaresses de l’action. Le 8 janvier 1957, celui-ci « savait que sa carrière militaire était fichue ».
Il faut lire ce livre pour découvrir tous les détails de cet engrenage de l’horreur mais une phrase a particulièrement retenu notre attention : « Je voudrais clairement mettre au jour la chaîne des responsabilités des civils –politiques et hauts fonctionnaires – et de la hiérarchie militaire qui ont poussé des soldats à se comporter en Algérie comme la Gestapo l’avait fait en France. »
Jean-Charles Deniau y parvient, réussissant même à rencontrer les derniers survivants de l’équipe dirigée par Aussaresses mais c’est avec ce dernier que se dénoue le mystère, avant qu’il avoue enfin : « Moi, je traîne une douleur qui ne me quitte jamais. »
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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