Tove Jansson dresse le portrait de femmes indépendantes, libérées par leur amour...
Tove Jansson dresse le portrait de femmes indépendantes, libérées par leur amour...
Catastrophe dans la vallée des Moomins submergée par une gigantesque vague ! La famille n’a d’autre choix que de se réfugier au dernier étage de leur maison. Et quand l’eau finit par les atteindre, ils ne doivent leur salut qu’à une étrange maison flottante. Voguant sur les flots, ils prennent possession des lieux, même si leur nouvelle demeure est bien étrange. L’explication viendra d’Emma, une souris grincheuse qui leur dit qu’il s’agit là d’un théâtre ! Si les Moomins et leurs amis ne savent pas de quoi il s’agit, très vite le papa se lance dans l’écriture d’une pièce dramatique qui, maman Moomin en est sûre, guidera Moomin le troll vers sa famille. Car, comble du malheur, son fils et sa meilleure amie, la demoiselle Snorque, ont été séparés du reste de la bande et se retrouvent seuls dans la nature.
Bienvenue dans le monde merveilleux des Moomins ! Des trolls blancs aux formes généreuses, nés de l’imagination de la finlandaise Tove Jansson qui a su créer un univers enchanté, naïf et doux. On entre dans le monde de la solidarité, la bienveillance, l’entraide, le respect de la différence sans toutefois tomber dans la niaiserie. Les Moomins et leurs amis ne sont pas parfaits. Les voisins cancanent et critiquent, les enfants font des bêtises, les sœurs se disputent, les parents sévissent.
Subtil mélange entre les tracas du quotidien, les nouvelles découvertes et la fantaisie, ce roman jeunesse est un condensé de magie et de poésie qui ne pourra que plaire aux petits comme aux grands. Une parenthèse enchantée.
Un kaléidoscope de nouvelles qui excelle d’intensité cardinale.
« Voyages sans bagages », les miscellanées entre mélancolie, réalisme et nostalgie.
Partir sans bagages aucun, tout est en intériorité, risque et attente.
Les vies à l’instar de murmures, de bruits sourds. Le manque comme une autres solitude, sans bagages.
Toutes sont de sens et d’interpellations. Conscientes des souffrances comme des frustrations, tout recommencer, autrement.
« Et comme disent les anciens : quand les hirondelles partent, cela signifie que la maison n’est plus heureuse . Et une hirondelle ne fait pas le printemps. »
On aime le regard de Tove Jansson, qui observe et octroie l’acuité boréale et les ombres signifiantes.
Elle connaît le passage, ce qu’une inertie cache. Les quêtes comme un aller sans retour. Les révélations d’existences, irrésistibles et tristes.
« Le voyage allait être très long. Pur l’instant, il en était à son enfance incomprise. »
Au delà des fenêtres des fragments qui enlèvent leur masque, la dignité d’un jour présent où tout doit changer. Un voyage initiatique et formateur. Les traductions de ces êtres qui déambulent dans ce livre de grande beauté intérieure.
« L’autre jour, j’ai trouvé les premières fleurs printanières qu bord du chemin, mais elles n’ont pas voulu tenir. »
Le défi de contrer l’adversité. L’immersion dans les philosophies tragiques et grandioses de capacité.
Ce texte est magistral et empreint d’humanité.
Comme un homme de dos, le pardessus tremblant de pluie, et son ombre à l’instar d’une boussole pour demain. On entend la corne de brume. Le génie des compréhensions des vastes voyages spéculatifs. Les destinées singulières, ferventes et fiévreuses, en fraude d’espérance.
Ici, tout s’articule et prend sens. La virtuosité des voyages sans bagages. Un texte sans fin, comme une lumière noire. La puissance langagière de Tove Jansson et son aura d’écriture mondialement réputée.
On aime les fragments, les tendresses et les solitudes, les détresses et les joies. Ce livre est une musique qui acclame l’humain dans tous ses paradoxes.
« Et il se recroquevilla sur les planches, tout contre Tom et tous les deux s’endormirent aussitôt. »
Vertigineux d’humilité et de sagesse, « Voyages sans bagages » est l’autobiographie de la vie.
Haut les cœurs !
Traduit à la perfection du suédois (Finlande), par Catherine Renaud. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
Entre un père sculpteur et une mère illustratrice, l'enfance de Tove Jansson, née en Finlande au début du XXème siècle, est peuplée d'animaux, d'événements magiques et féériques.
Les séjours au bord de la mer sont peuplés d'aventures en bateau, de tempête où la mer monte jusqu'à les faire se réfugier au fond de grottes peuplées d'animaux fantastiques ...
Pendant l'hiver, la neige tombe et ensevelit leur maison, mais blottie dans sa cabane de couvertures, au creux des bras de sa mère, il n'existe aucun endroit plus sur au monde ...
Quant à l'atelier, il est peuplé des créatures magiques sculptées par son père, belles et grandes dames au x longs doigts, si fragiles lorsqu'en argile ou plâtre, elles attendent le marbre qui les protégera mais les fera partir vers des musées.
Cette enfance a nourri Tove Jansson devenue une grande auteur et illustratrice de livres pour enfants, créatrice des Moumines.
Cette autobiographie est extrêmement poétique et onirique nous emporte dans l'imaginaire d'une petite fille, entourée d'adultes et d'animaux, qui se crée son propre monde avec quelques coquillages, plumes d'oiseaux et cailloux glanés sur les plages.
Un très beau moment de lecture ...
S’il est un livre à retenir dans l’ancestral silence.
S’il est un livre piédestal de la littérature.
S’il est un livre souverain, invincible.
Ce livre, le voici : « La fille du sculpteur » de Tove Jansson, traduit du suédois par Catherine Renaud.
L’olympien au garde-à-vous dans l’ampleur d’une écoute spéculative, « La fille du sculpteur » est un classique à l’aube-née.
On aime cette voix enfantine conter l’heure sacrée de sa vie passée sur une île celle de Nyttisholmen dans l’archipel de Porvoo. Rarement un livre a une telle grâce. Dans cette capacité hors norme d’octroyer au lecteur le chemin labyrinthique vers sa propre intériorité. Ce récit est une fleur éternelle.
« Ensuite grand-père et grand-mère ont construit une grande maison avec un toit mansardé, de nombreuses pièces, fleurs et arbres, jusqu’à ce que la prairie devienne un jardin d’Éden. » « En vérité, en vérité, je te le dis, a déclaré Karin. Les élus seront toujours couronnés. »
Cette fillette qui s’éveille dans un antre privilégié est l’espace même de nos espérances. L’île de l’archipel de Porvoo :
« C’était comme un aquarium brillant dans la nuit, c’était la mangeoire de Bethléem ou la plus grande émeraude du monde. » « Et alors mon iceberg s’est éloigné de moi en glissant doucement. »
Temps de règne, quintessence, l’enfant observe, touchante et intuitive. Florinna (c’est son prénom) tient en main le plus beau parchemin pour s’émanciper, l’art en diapason.
« Maman dessinait chaque jour dans la véranda et envoyait ses illustrations à Borgà par le bateau qui vendait des harengs. » « Papa l’a regardée, puis est allé inspecter le hangar à bateaux. Pour finir, il s’est rendu en ville récupérer sa selle de sculpteur, sa caisse d’argile, les armatures de fer et tous ses outils à modeler. »
Florinna s’épanouit. Éveil formateur, paraboles, cette fillette approuve le langage d’un imaginaire exalté. Tove Jansson dépeint plus qu’une famille, une île, mais les mouvements et les contre-chants, les merveilles de la création et l’amour encerclant cette idiosyncrasie regain et salvatrice. A l’instar d’un respect pour les uns et les autres et, dans cette joie pleine, l’aube façonnée de ses mains se renouvelle subrepticement.
« Les samedis, Fanny était la personne la plus importante de toute la baie, et c’est pour cela qu’elle chantait pour elle-même avec une voix monotone et aiguë. » « Les hiboux ont volé et les lutins ont traversé la scène. »
Voyez cette intrinsèque trame, cette écriture flamboyante et posée qui m’a bouleversée et fait pleurer sous la sève de beauté absolue. Assignée à cet espace-monde où Florinna gravite, marche après marche l’apothéose des sculptures symboliques : « de grandes femmes blanches ». Ce qui est délicieux, c’est l’imprévisibilité des regards de cette enfant poète et perspicace. Cette constance d’élévation, la satisfaction de ressentir le glacé de la pierre à tailler. Métaphorique sens à fleur de main. Une créature à édifier pour le champ du monde.
« Les sculptures de papa se déplaçaient doucement autour de nous dans la lumière du feu. »
Écriture millénaire, Porvoo essentialiste, ce texte magistral est le modèle même du summum vital. Retenir cet hédonisme chantant, cette enfant lumineuse.
« Mieux vaut ne pas trop y penser, mais dès que possible tout régler avec une bonne action. » « Je veux dire, n’importe qui peut laisser s’échapper le danger, mais l’astuce consiste alors à le déplacer. »
Transcendant, bleu nuit, solaire, « La fille du sculpteur » est culte. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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