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Tome 2/3 trilogie psychiatrique
Il y a quelques années, j'ai lu le tome 1 : Régis.
Patient dans un hôpital psychiatrique. Dans ce tome, on suit son infirmière dans sa descente aux enfers ... C'est vachement originale comme lecture ! j'ai adooooré me plonger dans cette histoire perverse où nous même, lecteurs, on frôle la folie !! Je n'ai plus qu'à me procurer le tome 3 : Dolores. Je suis curieuse de savoir comment l'auteur clôture cette saga innovatrice !
Attention quelques scènes de ce livre sont très très violentes ! A ne pas mettre entre toutes les mains !
Ah ce Régis ! Cela faisait un moment que je voulais le découvrir ! C’est chose faite et je n’ai pas été déçue !
La couverture au départ y était pour beaucoup, au passage chapeau l’artiste, car elle est tellement intrigante qu’on ne peut qu’être attiré ! Je me suis prise à imaginer Régis, bien avant d’avoir acheté le livre ! Ce pyjama, ce crâne…. Régis prenait vie dans mon imaginaire et à partir de ce moment là, je ne pensais qu’à lui ! Bon je n’ai résister que quelques jours pour l’acheter, mais je ne me suis lancée dans sa lecture que plusieurs mois après!
Je vous invite à découvrir la bande son que l’auteur a imaginé pour Régis.
Le récit débute au moment des attentats de Paris le 13 novembre 2015, dans cette ambiance morose … Quelques retours en arrière pour nous permettre de découvrir ce personnage torturé, qui devient attachant, même s’il n’est pas un enfant de coeur.
32 ans, a passé presque toute se vie en hôpital psychiatrique. Sous ses dehors d’enfant torturé qui s’évade grâce à la musique et la littérature, il reste néanmoins un être violent et psychotique.
Bizarrement, on s’attache à ce personnage tourmenté. Régis se sent bien seul face à ses démons et ses pulsions…
L’auteur met un point d’honneur à évoquer le rôle du corps soignant dans cet univers psychiatrique, qui pour ne pas sombrer eux-même se doivent de mettre une barrière et se détacher complètement de leur sentiments. On sent bien là, que l’auteur, connait ce milieu et ce domaine, la manière dont il l’évoque est très personnelle et très réaliste.
L’ami intime de Régis est bien le seul être « normal », c’est son ami de longue date avec qui il partage ses goûts musicaux et littéraires.
Au début, j’ai eu du mal à comprendre cette alternance de chapitre et petit à petit la lumière s’est faite et là j’ai compris toute l’horreur des sentiments de Régis, qui n’aspire qu’à se fuir et à fuir son passé. Mais il est constamment remis devant sa maladie, devant les horreurs commises ainsi que les horreurs qu’il a subi par un prédateur, dangereux manipulateur, assoiffé de vengeance…
La noirceur de l’âme humaine est exploitée, explorée, jusqu’au vertige final !
J’ai quitté Régis, toute chamboulée, émue, troublée, bref ce livre ne m’a pas laissé indifférente !
Ce roman est un véritable tour de force. Préparez-vous à plonger dans un univers unique.
Une trilogie abyssale… trois romans, des nouvelles en bonus qui éclairent les personnages, les liens qu’ils entretiennent et complètent merveilleusement bien ce texte d’une beauté rare, malgré le sujet difficile, traité délicatement, en finesse, celui de la folie. La folie sous toutes ses facettes, en fil conducteur : la folie des schizophrènes, mais aussi celle, moins extrême (parfois) mais tout aussi dangereuse, de tous les jours, celle des enfants délaissés, des familles dysfonctionnelles, des attentats, de la montée des extrémismes, des non-choix environnementaux, de l’abandon, du manque d’amour, de la détresse extrême… Cet ouvrage, à l’écriture ciselée, vraie et poétique, exprime avant tout la déshumanisation et la détresse des patients comme celle des soignants et nous montre à quel point la différence entre les uns et les autres peut, éventuellement, être limitée, et qu’ainsi l’on peut se retrouver de l’autre côté du miroir, à force de frustrations et de solitude, ce mal parmi les maux.
Trois livres en un, trois livres qui s’interpénètrent, s’imbriquent et s’éclairent, tour à tour, dans une alternance de points de vue, de coups de projecteurs, passionnante, qui nous fait voyager (au secours) au plus profond de la noirceur de l’âme humaine. Une étude du Mal sous toutes ses formes et surtout de ses causes, de sa naissance. Un cri. Puissant. Celui de ceux qui n’ont pas voix au chapitre, les délaissés, laissés pour compte, les enfermés…
Les personnages, réalistes et crédibles, nous touchent et nous interpellent. Tous ou presque sont rongés par un passé qui les annihile, indéniablement, ou par une culpabilité qui ronge et fait passer de l’autre côté du miroir tels des Alice modernes. Des vies gâchées…
Un ouvrage parsemé d’art sous toutes ses formes : illustré par les superbes et effrayantes peintures de Laurent Fièvre, par la musique, omniprésente, entêtante, noire, engendrant comportements atypiques et questionnements. Un tout au service de la dénonciation. Des extraits de penseurs et auteurs servent admirablement le texte. Métaphores, allitérations, personnifications, références christiques... Un style parfois sombre, direct, froid, à l’aune du sujet traité, implacable, cru. Une œuvre en symétrie, un ballet surréaliste sur la différence et la difficulté d’exister face au mépris, à la solitude, à l’ingratitude, l’incompréhension, l’impuissance, la misère, face aux manques de toutes sortes.
« Mais du sens, Régis en prospectait, en incubait, en trouvait dans les mots, parfois. »
Un épilogue sous forme de mise en abyme avec des extraits de l’un des livres de la trilogie, un clin d’œil à Brian Merrant.
Un ouvrage que j’ai lu en même temps que je relisais Death of a salesman d’Arthur Miller que j’enseigne en ce moment en terminale. Des allers-retours entre ces deux textes sur la folie, deux textes qui s’éclairent tour à tour ! Des textes sur la réalité et l’illusion, sur l’illusion de la stabilité, sur « la vie en morceaux ». Deux textes dans lesquels l’hubris des personnages, Willy Loman dans Death of a salesman, celle de la plupart des personnages de la trilogie (en particulier l’Anar et Léonard) cause leur perte et leur aliénation.
Une trilogie magistrale, qui n’a rien de manichéen, qui vous fera réfléchir sur toutes les questions de notre époque, qui vous emportera dans vos retranchements les plus intimes, qui vous touchera comme peu de livres l’ont fait et qui vous laissera seul, finalement KO.
Une ode (étrangement) à la liberté, à l’absurdité, à l’Humanité, dans un monde particulièrement violent. Un ouvrage qui ne tombe jamais dans le pathos avec un savant dosage de réalisme et de violence sur autrui et sur soi-même. Un engrenage, un sens du destin, un livre, en conclusion, implacable !
Régis.
Je me souviendrai longtemps de ce drôle de livre.
Je parlerai d'un thriller s'il faut des mots pour qualifier cet ouvrage. de poésie romanesque. de musique de la souffrance.
Un anti-héros malade.
Régis.
Malade mental. Mental malade.
Je n'ai jamais rien lu de tel. Déstabilisant au départ puis on part pour un sacré voyage psychiatrique.
Nous pénétrons la tête de Régis et lisons/ressentons le mal-être du héros et sa perception « malade » du monde qui l'entoure.
Régis aime les mots et ça se voit. La lecture au début peut paraître exigeante car le vocabulaire est riche, précis, parfois technique.
Un mot sur le jusqu'auboutisme de l'auteur. Autoédité, il pousse le vice à proposer sur youtube une playlist musicale en complète adéquation avec son histoire. Une manière d'entrer encore plus profondément dans les méandres de l'esprit de Régis. La couverture est juste également parfaitement choisie, oeuvre inquiétante de Laurent Fièvre.
A croire que les maisons d'édition traditionnelles ont peu d'oser le talent. Moi, perso, je me suis acheté déjà acheté les deux derniers tomes de cette trilogie si puissamment débutée.
Il m'aura manqué une lueur d'espoir. C'est noir, très noir.
Mais on parle là d'une oeuvre.
Une vraie.
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