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De temps en temps, quand le lecteur a de la chance, il tombe sur un roman qui fera complètement exploser ses attentes narratives. « Trust » est de ces livres qui perturbent la routine, qui refusent de satisfaire les conventions, se plaisent à rendre ardue la critique, de ces livres qui éconduisent la catégorisation facile.
Défiant notre conception de ce que le récit devrait être, Hernan Diaz révèle tout son génie.
De quoi parle ce roman ? D'argent bien évidemment (le titre l'indique) mais surtout de fiction. Tout est fiction.
L'argent est fiction. Il a la capacité de plier la réalité en fonction de nos erreurs afin qu'elles cessent d'être erreur.
Nos vies sont fictions. Elles finissent par n'être que des fictions, écrites ou orales, que d'autres fabriquent.
Il faut bien sûr se laisser porter pour apprécier ce roman. Si tu ne veux pas quitter tes charentaises autant ne pas te lancer. Mais putain que c'est intelligent ! En disant cela, je ne voudrais pas donner l'impression qu'il y a une difficulté de lecture. La structure narrative désarçonnante n'empêche pas que l'on tourne les pages avec avidité. On n'est pas face à un exercice de style mais bien face à un grand roman américain. Un Pulitzer 1000 fois mérité.
Waouh quel scénario ficelé.
En 4 parties qui peuvent sembler décousues pour mieux captiver le lecteur, nous suivons le destin d'un financier brillant et de l'énigme autour de son épouse : qui fut-elle vraiment ?
4 angles différents pour raconter la puissance de l'argent, la grande dépression, le racisme anti-italien, l'émergence de l'anarchisme, le cynisme et, au fond, une grande solitude.
4 points de vue sur l'autojustification, l'image qu'on veut laisser de soi, l'abus de pouvoir, le peu d'empathie et finalement un manque de bonheur et d'amour.
Tout cela va s'assembler par briques jusqu'aux toutes dernières pages pour lever le voile sur Mildred.
Un style envoutant pour rendre le récit énigmatique et captivant.
J'ai été séduite par l'écriture et par la narration de ce roman.
En 1929, les États-Unis sont frappés par une crise financière aux répercussions mondiales.
Pourtant, tous les investisseurs américains ne se retrouvèrent pas ruinés. Un homme a, notamment, réussi à anticiper le chaos boursier, faisant ainsi fructifier sa fortune déjà colossale.
Sa femme, philanthrope, passionnée d’arts et de littérature décide, quant à elle, de faire profiter de cette manne d’argent les artistes et personnes dans le besoin.
Pourtant, les illusions sont trompeuses et plus les hommes ont du pouvoir, plus ils souhaitent tordre la réalité pour qu’elle convienne à leurs souhaits.
Ce roman offre une plongée dans cette Amérique des financiers, où les fortunes se font et se défont à toute vitesse.
Mais bien davantage qu’une peinture réussie de cette époque, ce roman offre une structure assez atypique.
En dévoiler davantage reviendrait à gâcher une partie du roman. Je dirai simplement qu’il faut surmonter pas mal de longueurs et arriver au bout du récit pour comprendre là où voulait nous emmener l’auteur.
Si j’ai apprécié être bernée par Hernan Diaz, je n’ai pas complètement été emballée. C’est une lecture intéressante mais qui souffrait de longueurs à certains moments.
Trust d’Hernan Diaz est-il un bon livre ? Oui, aucun doute à ce sujet. Est-ce qu’il m’a plu ? Non, j’ai toujours du mal avec les exploits littéraires qui paraissent avoir été conçus en tant que tels. La construction, comme dans la vie réelle, ne dévoile pas tout. Elle est remarquable. Les thèmes sont nombreux et se révèlent peu à peu. Le livre est long, demande des efforts. À cause de la forme, et ce n’est pas ce que je préfère.
Benjamin Rask est un homme réservé, qui a connu une enfance privilégiée. Adulte, il devient richissime. Il a épousé Hélène, qui a passé presque toute sa vie en Europe, aussi réservée que lui.
Andrew Bevel écrit un livre pour rétablir une vérité. Le point commun entre les deux hommes : ils se sont enrichis pendant la crise de 1929.
Les deux cents premières pages, sans aucun dialogue, n’ont rien de captivant. Où l’auteur veut-il en venir ? Le livre s’anime dans la troisième partie. Certaines choses se précisent, d’autres mystères apparaissent.
La dernière partie dévoile le mystère de la richesse insolente gagnée pendant la crise de 1929, enfin… dévoile… Je crois avoir compris, mais ce n’est pas simple.
Les deux thèmes principaux du livre :
— L’enrichissement par la finance, avec quelques belles diatribes contre cette méthode, dans la bouche d’un anarchiste.
— On ne parvient jamais à connaître quelqu’un, fût-il un proche.
Les quatre narrateurs révèlent une partie de la vérité, mais une vérité toujours biaisée. Peut-être faudrait-il le relire pour traquer similitudes et différences ?
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