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Hector Tobar

Hector Tobar
Fils d'immigrés guatémaltèques, Héctor Tobar est né à Los Angeles en 1963 où il vit toujours avec sa femme et leurs trois enfants. Journaliste au Los Angeles Times, couronné du prix Pulitzer en 1992 pour son travail sur les émeutes de L.A., Héctor Tobar est également auteur de deux romans. Encens... Voir plus
Fils d'immigrés guatémaltèques, Héctor Tobar est né à Los Angeles en 1963 où il vit toujours avec sa femme et leurs trois enfants. Journaliste au Los Angeles Times, couronné du prix Pulitzer en 1992 pour son travail sur les émeutes de L.A., Héctor Tobar est également auteur de deux romans. Encensé par la critique américaine, Printemps barbare est son premier ouvrage à paraître en France.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Printemps barbare » de Hector Tobar aux éditions 10/18

    voyages au fil des pages sur Printemps barbare de Hector Tobar

    Quand elle était étudiante aux Beaux-Arts à Mexico, Araceli rêvait de devenir artiste. Mais elle a dû déchanter, et quitter son pays pour les Etats-Unis et leur fameux rêve américain.

    Lequel n’est pas à la portée de tout le monde, et surtout pas celle d’une immigrée latino sans...
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    Quand elle était étudiante aux Beaux-Arts à Mexico, Araceli rêvait de devenir artiste. Mais elle a dû déchanter, et quitter son pays pour les Etats-Unis et leur fameux rêve américain.

    Lequel n’est pas à la portée de tout le monde, et surtout pas celle d’une immigrée latino sans papiers.

    Araceli se retrouve ainsi cuisinière dans une luxueuse villa de bobos près de Los Angeles. Mais ses employeurs, Maureen et Scott Torres, sont frappés par la crise économique et doivent licencier deux de leurs trois domestiques. Ils ne gardent qu’Araceli, qui doit désormais aussi s’occuper du ménage et des enfants, deux garçons de 8 et 11 ans, et une fillette encore bébé.

    Un soir, Scott et Maureen se disputent violemment, et quittent la maison, chacun de son côté (Maureen avec le bébé), sans savoir que l’autre est aussi parti, et sans prévenir les garçons ni Araceli.

    Laquelle se retrouve donc seule avec les deux garçons, sans instructions, sans rien comprendre à la situation, et sans parvenir à contacter les parents injoignables.

    Au bout de quelques jours de panique, d’inquiétude et de colère d’être ainsi abandonnée, Araceli décide d’emmener les garçons chez leur grand-père à Los Angeles, sans autre indication qu’une adresse au dos d’une vieille photo.

    Et les voilà partis pour une aventure en bus et métro à travers la ville, de sa banlieue chic aux quartiers les plus défavorisés en passant par les ponts qui abritent les SDF. Les enfants, à la remorque d’Araceli, découvrent un monde dont ils ignoraient tout dans leur cocon fait de quartiers sécurisés, d’écoles privées, d’activités créatives et de personnel de maison. Pour Araceli, cet environnement est plus familier, mais cela ne lui évite pas de devoir résoudre un fameux jeu de piste pour retrouver le grand-père.

    Et bien sûr, pendant ce temps, Maureen et Scott finissent par rentrer chez eux, et découvrent la maison vide. Ils ne tarderont pas à accuser Araceli d’avoir enlevé leurs enfants.

    Dans l’ahurissant emballement médiatico-politico-judiciaire qui s’ensuit, Araceli prendra pleinement conscience de la précarité de sa condition d’immigrée, et des fractures sociales qui divisent les USA.

    A travers cette histoire, l’auteur dénonce le sort de ces esclaves modernes que sont les immigrés latinos clandestins aux Etats-Unis. D’une plume acide, il décrit une société cloisonnée entre étrangers qui ont quitté leur misère nationale pour tenter leur chance chez l’Oncle Sam, et les Américains « pure souche » qui voudraient faire déguerpir ces « profiteurs » de l’autre côté du Rio Grande. Avec, entre ces deux catégories, ceux qui trouvent que ces travailleurs bon marché et durs à la tâche leur sont tout de même bien utiles.

    Psychologique et sociologique, « Printemps barbare » est un roman virulent et minutieux qui porte un regard sans concession et d’une rare acuité sur une société où règlent le racisme ordinaire, l’indifférence, l’incompréhension et le repli sur soi.