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Hans Fallada appartient à ce que le monde de la critique littéraire allemand a appelé la Trummerliteratur ,littéralement la littérature des ruines .Dans Le Cauchemar, il décrit le difficile après-guerre que traverse le Docteur Doll, écrivain de son état , qui est désigné par l’occupant russe comme maire par intérim de son village .Alma, son épouse, et lui-même sont contraints de fuir vers Berlin , ville dévastée , en proie à la désorganisation, au marché noir, livrée à la règle du chacun pour soi. Ce roman, qui fait souvent penser au Voyage au bout de la nuit de Céline, par ses descriptions de la souffrance humaine en milieu hospitalier et par la détresse de ses personnages, en proie à une grande déréliction morale, pose les grandes questions auxquelles l’Allemagne eut à répondre après la guerre. Celle de la culpabilité, évoquée par le philosophe Karl Jaspers dans son ouvrage die Schuldfrage, bien improprement traduit par La culpabilité allemande, tient une place essentielle dans le roman :
« Lui, Doll, était un Allemand, et il savait, du moins en théorie, que depuis la prise du pouvoir par les nazis, que depuis la persécution des Juifs, ce nom d’Allemagne avait de jour en jour perdu de son éclat et de sa réputation ! On ne nous le pardonnera jamais ! Pour cela, nous devrons tous payer un jour ! »
Les séquelles que provoquent les douze années d’un pouvoir totalitaire et barbare sur l’état moral du peuple allemand sont très bien évoquées quant à leur conséquence sur la vie individuelle des citoyens allemands : « Ils allaient devoir rester vides et nus, et avec les mensonges qu’on leur avait serinés une vie durant comme les plus profondes vérités et les plus grandes sagesses, disparaîtrait aussi ce qu’ils possédaient encor d’amour et de haine, de souvenirs et d’estime d’eux-mêmes de dignité ? »
Même s’il apparaît en retrait de Seul dans Berlin, un peu plus marqué par quelque longueur, Le Cauchemar mérite d’être découvert comme un roman important de l’après-guerre, n’ayant pas été disponible depuis plus de soixante ans, selon les indications de l’éditeur.
Dans la campagne allemande, dans l'immédiat après-guerre, le couple Doll accueille avec espoir les troupes russes, contrairement au reste du village, terrorisé par ces « envahisseurs ».
Herr Doll est un écrivain d'un certain âge, sa femme, jeune et riche, est veuve d'un premier mari. Du fait de son statut d'intellectuel, et comme il s'est toujours tenu à l'écart des nazis, Herr Doll est désigné par les Russes pour devenir maire par intérim. Mais cette nouvelle fonction plonge les Doll dans la dépression, tant ils seront confrontés à la bassesse et à la mesquinerie des villageois.
Leur retour à Berlin, si longtemps espéré, ne se passe pas comme prévu. Tout n'y est que ruines et désolation. Les Doll sombrent dans une addiction à la morphine et devront s'accrocher à chaque étincelle d'humanité pour se reconstruire au milieu des décombres.
Une lecture oppressante, dure, dense, qui ne laisse pas indifférent.
Ce livre raconte des vies de gens ordinaires qui par la force des événements montrent des qualités hors du commun ou au contraire laissent libre cours à leurs plus méchants instincts.
Ce n’est pas un livre de héros, mais un livre qui témoigne de la force de caractère et de l’obstination de certains au milieu du chaos, de l’absurdité, de l’innommable.
Un livre fort, un hommage poignant à ces héros anonymes qui ont essayé de changer le cours des choses.
Un livre coup de cœur, qui questionne, à lire absolument.
lu par Th!erry & Elysabeth
L’auteur décrit le quotidien d’un immeuble modeste de la rue Jablonski à Berlin, du triomphe du Reich en 1940, aux bombardements intenses des alliés et à la défaite du Nazisme.
Malgré la terreur, les exactions de la Gestapo, l’embrigadement forcé et la propagande permanente, un couple d’ouvriers modeste défie le régime.
Inspiré d’un fait réel relaté au mémorial de la résistance allemande à Berlin, ce livre montre que des citoyens ordinaires ont engagé leur vie contre la dictature et pour la liberté au mépris du danger.
Grande fresque populaire où se côtoient lâcheté et courage, soumission et révolte…Bouleversant d’humanité.
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