Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
"On s'imagine pas à quel point les gens peuvent être ingrats par rapport à tout ce qu'on fait pour eux."
Les Kaijus ont disparu, les sentais sont désœuvrés.
Broyés par le capitalisme, ils se retrouvent obligés d'accepter les tâches dont personne ne veut, du ménage, aux petites arrestations, en passant par la surveillance de magasin. Une ubérisation totale, de la profession des anciens héros, qui se retrouvent notés sur une application et reçoivent plus de coups que de revenus. Dans l'ombre de leurs illustres aînés, combattants des monstres mythiques, la désillusion est accablante.
Nous suivons un groupe de cinq sentais, aux aspirations et aux caractères très différents. Ils sont particulièrement attachants, car imparfaits et bien loin des héros auxquels on pourrait s'attendre. Ces personnalités ambiguës se retrouvent davantage contraintes d'affronter le monde impitoyable du travail et le passage à la vie d'adulte, que les monstres mythiques de leur enfance.
Graphiquement, c'est une véritable réussite, avec des dessins expressifs, délicats, et vivants dont le noir et blanc et rehaussé par l'apparition des cultissimes couleurs des sentais. Cela nous permet de reconnaître rapidement les personnages lorsqu'ils sont en costume, et donne une touche d'originalité dans ce récit aux allures de manga. J'en ai pris plein les yeux et j'ai vraiment hâte de découvrir la suite !
Et toi, de quelle couleur sera ton costume ?
Avec « Frontier » nous découvrons une Terre pillée de ses dernières ressources si bien que l’humanité se tourne maintenant vers l’espace et la colonisation des planètes au-delà de notre système solaire afin d’en piller également les ressources.
Trois destinées vont se croiser dans cette ruée vers l’or : Ji-soo, la scientifique passionnée par l’histoire de l’univers, qui, après avoir passé 7 ans sur la conception d’une sonde spatiale à la pointe de la technologie, voit son projet détourné par une société d’exploitation de minerais, Camina la mercenaire, véritable machine de guerre, qui, après l’amputation d’un bras va devoir changer de vie, enfin Alex, un mineur né dans l’espace qui n’a jamais connu la Terre.
Ce récit spatial raconte le parcours tumultueux de ce trio qui voit son quotidien bouleversé par le fait de devoir vivre dans un nouveau monde. Tout commencera par leur fuite au moment où ils remettent en question leur choix de vie dans un système aliénant auquel ils avaient fini par s’habituer, puis leur exil avant qu’ils ne trouvent leur place dans une communauté marginale, écologique et pacifique.
C’est une histoire de conquête spatiale et de recherche scientifique se heurtant à une surexploitation commerciale et bassement mercantile des ressources naturelles.
Ce récit questionne sur une nouvelle humanité qui n’est plus terrestre mais stellaire. Il est une projection de notre monde dont on a épuisé les ressources et où la cupidité a remplacé la conscience écologique.
J’avoue que cet album ne m’a pas particulièrement interpelée à sa sortie. J’avais du mal avec ces personnages adultes représentés comme des enfants en grenouillères. Mais au vu de son palmarès : Prix Landerneau de la BD 2023, Coup de cœur du Festival Quai des Bulles 2023, Prix Eco fauve Raja du Festival d’Angoulême 2024, j’ai décidé de dépasser cet apriori et j’ai bien fait. On s’attache très rapidement à ses petits personnages aux rondeurs généralisées et aux proportions étranges. Le scénario captivant qui aborde des thématiques très sérieuses ( l’écologie, la pollution terrestre et spatiale, le pillage des ressources, l’exploitation des travailleurs) et l’environnement extrêmement bien détaillé et précis font que cette BD grouillante de vie est complètement immersive et addictive.
Cette épopée dans l’Univers nous fait traverser des mondes aux ambiances différentes et vivre dans des stations spatiales plus vraies que nature. On est happé par l’intrigue et par ces petits personnages qui luttent pour trouver leur vraie place dans l’immensité de l’Univers.
Le graphisme plaisant, dynamique, plein de précision , avec une multiplicité de détails, demande une seconde lecture pour en apprécier toutes les subtilités.
Une scientifique a son projet de recherche lié à l'espace. Quand les problèmes de budget rencontrent un intérêt industriel, qu’advient-il au projet et à l’équipe scientifique ? Jusqu’à quel point on peut vouloir poursuivre sa recherche quand on n’est plus d'accord avec le nouvel angle donné par les financeurs ?
C’est le point de départ de frontier. Notre scientifique va prendre une décision assez radicale, décision qui va nous mener sur une station orbitale avec tout un univers à découvrir. On découvre un vase clos avec du petit personnel pas hyper bien traité mais coincé sur ce vaisseau. Entre amitiés, aventures, rébellion… les thèmes abordés sont variés. C’est une histoire complète où j'ai vraiment aimé les réflexions sur la recherche, l’éthique et comment les deux s’imbriquent. Un projet de recherche c'est un peu le bébé du chercheur. C’est compliqué à lâcher mais jusqu’où a-t-on le droit pour continuer ? J’aime beaucoup la façon dont c'est traité et les nuances qui apparaissent peu à peu. Du côté plus social et sociétal, les thèmes abordés aussi sont variés : l'espace, la colonisation, l'écologie, l'exploitation des ressources et des humains, le capitalisme…Jusqu'où peut-on aller dans un système capitaliste ? Jusqu'où peut-on manipuler les gens et les exploiter ? Quels sont les marges de manœuvre possible ? C’est un super mélange qui entraine une certaine complexité mais qui se lit tout seul. Tout est toujours très bien amené. Les amitiés qui se mettent en place sont vraiment chouettes et intéressante. Les dessins sont très très doux ce qui crée un excellent contraste avec l’univers pas très glorieux. Dans ce graphique, on exploite des planètes, on exploite des gens, on détruit la biodiversité, l'environnement, l'écologie. Tout est même au chaos mais avec des coloris très douces, pastels C’est une superbe découverte.
Les Sentaïs ont sauvé le monde des Kaijus, ces monstres géants qui devastaient le monde.
Depuis, ils n'ont plus qu'une utilité dérisoire, petits vigiles de supermarché ou redresseurs de torts du quotidien.
La Sentaï Force s'est uberisée, fournissant des jobs d'appoint à tous les étudiants du coin.
Héloïse, sortant du lycée, a postulé pour un job en tenue colorée, même si cela risque de lui causer quelques déconvenues.
Son ami Warren, lui, n'en a pas besoin mais va la suivre pour d'autres raisons. Ils vont rejoindre la coloc de Sofia, Nikki et Satoshi, ce dernier étant le seul à pratiquer ce job par vocation.
Car il voue une obsession tenace à la disparition des Kaijus...
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En bonne gamine des 80's, Bioman ou autres Power Rangers font partie de mes souvenirs télévisuels et jeux de cour de récrée.
Vous connaissez les Sentaïs ? Ces équipes de héros en tenues colorées combattant des monstres de la taille d'un building et venant toujours à finir en Super Sentaï en se combinant en un robot de la même démesure !
Prémices des effets spéciaux japonnais (si je dis Godzilla, là ça vous parle, oui ?), c'est toute une époque et toute une génération qui sera en éveil.
Bablet et Singlin sont visiblement deux fans, et leur hommage au genre est, comme à leurs habitudes respectives, absolument brillant !
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Entre critique de mœurs et sociétale, aventure, sentiments et intrigue, ils livrent à eux deux un 1er tome d'une trilogie qui s'annonce déjà être du lourd !
Persos attachants, univers ficelé et immersif, intrigues personnelles et générales, Mathieu Bablet s'est retroussé les manches pour que le lecteur reste pendu aux pages d'une énergie débridée !
Guillaume Singelin a lui aussi sorti l'artillerie lourde, nous offrant une bombe en noir et blanc ou seuls les costumes des sentaïs sont en couleurs.
Ça fourmille de détails, ça bagarre sec, bref, du bonheur !
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Un hommage donc, et pas des moindres, où on retrouve tous les codes du genre, emmené par de jeunes héros/loosers qui vont nous embarquer à leurs côtés.
Pas question de bouder ce plaisir !
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...