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Je remercie Jennifer pour cette nouvelle lecture, dans le cadre de notre partenariat. Ce qui m'a d'abord attiré c'est cette couverture. Un côté un peu ancien, avec une église qui donne des frissons sans vraiment comprendre pourquoi. Et puis la dernière phrase du résumé qui, je dois l'avouer, m'a fait penser aux apocalypses de Sunnydale.
Été 1982, une chaleur étouffante dans cette petite ville de Hartland qui a les rues désertes en pleine journée. Pas totalement désertes, un homme tout en noir se présente devant la maison de Marc Miller, un vieil homme qui a du mal à accepter les gens d'une manière générale et encore plus des étrangers. Cet homme en noir, c'est le nouveau révérend qui vient prendre ses fonctions, suite au décès du précédent. Si Marc ne le sent pas, sa femme Martha tombe littéralement sous le charme, comme la plupart des habitants. Thomas Garrett est un orateur hors pair, il arrive à soulever des foules avec ses mots. Pourtant, il n'y a pas que Marc qui a du mal avec, la femme du maire voit des choses bien étranges. Hallucinations à cause de son traitement à moins que ce ne soit qu'une triste réalité ? La petite ville semble reprendre vie de puis l'arrivée de ce révérend, mais quelque chose de sombre attend son heure pour revenir.
« Et elle fut horrifiée. La silhouette noire se tenait juchée sur l'une d'entre elles. Elle l'a fixait, d'un regard perçant et terrifiant, se faufilant jusqu'au plus profond de son être. Elle se sentit prise d'un malaise indescriptible. La sensation monstrueuse que quelqu'un ou quelque chose, à cet instant, violait l'intimité de son âme. Helen se leva subitement, faisant grincer le banc, interrompit ses voisins. Edward, surpris, l'attrapa par le bras :
_ Helen ? Que se passe-t-il ?
_ Mais tu ne vois donc pas ? Il y a quelque chose dans cette église... »
Je me frotte les mains juste avant d'écrire ma chronique. C'est tout à fait le type de livre que j'affectionne particulièrement, surtout en cette période. Ne cherchez pas, je suis tout le contraire de la plupart des gens. Bref, dès le départ, l'auteur a su mettre un je-ne-sais-quoi de malsain dans ses premières lignes. Une aura traîne dans les parages, mettant mal à l'aise sans qu'il n'y ait de cadavres (pour l'instant). Le début du livre nous présente les personnages les uns après les autres, histoire de bien s'attacher à certains (Vous suivez où je veux en venir ?) Nous les voyons dans leur généralité, leur quotidien. Ainsi nous apprenons qu'une jeune femme est revenue de ses études pour aider sa mère depuis plus d'un an, car elle est hospitalisée et que son frère de 15 ans se retrouve seul. Nous voyons ce que "donne" l'arrivée du révérend dans cette petite ville. La façon dont les gens vivent sous cette chaleur étouffante. et puis il y a des détails qui arrivent tranquillement. Des ombres avec des yeux rouges ? Des lumières dans un champ ? Est-ce qu'il va y avoir une soucoupe volante ? Je n'ai pas pu m'en empêcher sur ce coup-là !
L'histoire du révérend qui débarque et qui s'amuse avec les habitants est comme un petit gout de déjà vu, mais, car il y a un mais, l'auteur a su le mettre en place, en plein milieu sans passer par lui. Je m'explique, nous avons la vision des habitants de ce personnage et c'est ce que j'ai beaucoup aimé. L'auteur ne se contente pas de faire vivre un personnage malsain, mais un ensemble de personnage qui ne voit pas forcément le mal lorsqu'il est devant lui. La femme du maire, Helen prend des médicaments, suite à la disparition tragique de son fils. Il s'est tout simplement évaporé en un claquement de doigt sans qu'elle et son mari ne sache où il est passé. Ce n'est pas le seul point qui titille le lecteur. Une petite fille, Mary, débarque à l’hôpital car son père a tué sa mère à coup de hache (tant qu'à faire hein, c'est un instrument qui fait moins de bruit, et puis pour un bucheron, c'est l'arme idéal pour découper du sapin, ou des gens !) Dans ce même hôpital, la mère de Linnéa y est "internée" pour dépression. La mort de cette femme reste un mystère, jusqu'à ce que l'on découvre ce qui s'est produit.
« Des gens couraient en tout sens... Plusieurs corps mutilés jonchaient le sol et une fumée noire, épaisse, empêchait toute visibilité. Une épouvantable puanteur de chairs brûlées se répandait dans l'air. Plusieurs voitures étaient accidentées. L'une d'entre elles avait carrément foncé dans la vitrine du Mountrail Pub. »
Le récit ne manque pas d'événements qui se suivent. Nous palpons bien qu'il y a quelque chose de désagréable, comme cette poussière qui ne peut partir pour défaut de pluie depuis des jours entiers. Nous cherchons le lien entre chaque, essayons de comprendre. Nous savons qu'il va se produire un gros événement. Quelque chose est là, présent, caché dans un recoin sombre pour jaillir à la lumière des feux. Plus nous avançons dans le texte et plus il y a des bouleversements. Le suspense est tatillon, il cherche à s'insinuer sous la peau. Et puis c'est l'hécatombe. Une apocalypse ? C'est bien cela, il ne pleut pas des hommes, mais des cadavres. Plus cela va et plus cela s’accélère, emportant avec un peu plus de sanglant.
Concernant les personnages, on s'attache, on s'attache, grrrr, je montre les dents, l'auteur nous les dépeints comme abattu, fort, fier, tout un panel de qualificatif plus ou moins gentillet. Et puis paf ! Le couperet tombe, les masques s'envolent pour montrer le vrai visage. Aurions-nous réagit de la même façon ? Qu'aurions-nous fait ? La fuite est-elle possible ? Les choix de Linnéa sont douloureux, nécessaire peut-être, mais ce sont les siens. Qui serions-nous pour la juger ? Comme ce rappel presque 100 ans avant où Hartland faisait encore la chasse aux sorcières ? En plein vingtième siècle ? Une petite bourgade qui a dû oublier d'avancer... Dans tous les cas je ne regretterais pas tous les personnages. Certains sont importants, d'autres un peu moins. Il y a le médecin Robert Craine et Mona Steele l'infirmière, le shérif Plummer et son fils, Glenn le frère de Linnéa, Nathan. Ce dernier n'est pas de cette ville, c'est un ancien étudiant qui a connu Linnéa et devenu journaliste... Lui c'est un cas que j'apprécie beaucoup, bien fêlé dans son type !
« Souvent, les éléments les plus improbables sont en réalité connectés entre eux, rajouta Nathan. Ils s'imbriquent parfaitement, comme les pièces d'un puzzle que l'on aurait disséminés. Crois-en mon expérience de journaliste. Après ce à quoi nous avons été confrontés l'autre nuit, je suis intimement persuadé qu'il y a quelque chose derrière tout cela. »
Le livre peut se suffire à lui-même avec ce final. Une partie de l'histoire est clôturée. Pourtant il reste des éléments que j'ai envie de connaître. Je me fais ma propre idée sur la suite. Peut-être que je me tromperais ou non, dans tous les cas je lirais le tome 2 avec grand plaisir.
http://chroniqueslivresques.eklablog.com/hartland-tome-1-les-portes-de-l-enfer-guillaume-lenoir-a154226186
Vous avez aimé le film « Massacre à la tronçonneuse » ? Ici, l'ambiance instaurée par l'auteur m'y a fait énormément penser. Tous deux se déroulant aux Etats-Unis par un été caniculaire et dans une atmosphère plus qu'angoissante où nous avons envie de crier aux personnages « FUYEZ ! ». Ce roman reflète très bien ce climat oppressant et c'est pour moi le point fort de cette saga.
La chronologie est également bien travaillée, chaque date est précisée au début des chapitres, comme un fil conducteur. Les nombreux retours dans le passé sont ainsi bien gérés, à aucun moment je ne suis retrouvée perdue dans l'histoire. Ceux-ci nous aident à comprendre le pourquoi du comment et le dénouement arrive alors petit à petit.
Chaque chapitre nous donne également le point de vue d'un des personnages. Cette lecture intercalée permet d'en apprendre plus sur la vie de chacun et donc de nous attacher à eux plus facilement. Pour ma part, la vie de la femme du maire m'a énormément touchée et a été pour moi le personnage le plus percutant.
Par contre, j'ai trouvé le scénario un peu trop simple. Chaque étape est prévisible et le dénouement a été, pour moi, sans surprise. du coup, la peur et les frissons n'étaient pas toujours au rendez-vous. le schéma narratif d'un bon livre d'horreur est peut-être un peu trop respecté…
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