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Soixante-neuf tiroir - Goran Petrovic
Un vrai conteur !
Un homme mystérieux propose de rémunérer très cher Adam, un jeune en fin d’études pour la traduction d’un livre précieux relié d’un maroquin de l’auteur Anastase S. Branitza.
Adam va faire appel à son ami Stévan Kousmouk de la Bibliothèque nationale pour rechercher des informations sur cet homme méconnu.
Leur enquête dévoilera qu’un journaliste a lu le livre et parle d’une œuvre écrite par un jeune auteur et de six cents pages d’ennui qu’il qualifie d’écrivaillon. Ce livre relate une longue description végétale ; une nature omniprésente et sans dialogues.
Adam va croiser, avec un certain trouble des personnages ressemblants à ceux du livre. Il va découvrir l’œuvre d’une vie, l’amour pour une femme.
Ce roman est assez singulier, mais c’est la forme du livre, son histoire, son écriture qui fait un ensemble harmonieux dans une progression qui va nous happer. Il est peut-être dommage qu’en fin de livre, la géopolitique vienne casser cette histoire si troublante, si attachante, mais on n’en tiendra pas rigueur, car elle apporte une connaissance historique de l’ex-Yougoslavie et les amoureux des livres, les bibliothécaires, les conteurs d’histoire retiendront l’amour pour l’histoire.
Goran Petrovic a effectué des études de lettres et a été un temps bibliothécaire. L’auteur écrit un livre, un roman dont on voit qu’il est imprégné de ce monde qui ne le quitte plus.
L’auteur insère entre les chapitres une page de lecture originale qui va, sous une forme poétique, donner une avancée au chapitre du roman. Un roman vraiment à découvrir et à ne pas mettre dans un tiroir.
Un roman étonnant tout d'abord dans sa forme : " des images verbales s'associent à des narrations et, celles ci, à leur tour, s'amplifient et s'enrichissent de leur contrepoints en images"
Pour être plus claire, chaque chapitre est suivi de notes qui viennent compléter un mot ou un expression pour en éclairer le sens dans son contexte historique le plus souvent puis un encadré qui décrit une oeuvre picturale.
Il faut un certain temps pour s'habituer à ses "coupures" et garder ne tête le fil de l'histoire.
Puis vient le style, très poétique et aux images décalées :
"Les jets d'eau de centaines de voix humaines s'animent, les gouttes de rires étincelants éclatent."
Pour conclure un ensemble déconcertant mais d'une grande douceur et humanité : voyage céleste ??
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