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Giulio Minghini

Giulio Minghini
A vingt-deux ans, Giulio Minghini quittait Ferrare et l'Italie pour Paris, afin de mener à terme ses études sur l'Internationale situationniste. Il y est resté. Son goût pour les objets littéraires insolites, les écrivains marginaux, les avant-gardes contrariées, lui donne une telle maîtrise ling... Voir plus
A vingt-deux ans, Giulio Minghini quittait Ferrare et l'Italie pour Paris, afin de mener à terme ses études sur l'Internationale situationniste. Il y est resté. Son goût pour les objets littéraires insolites, les écrivains marginaux, les avant-gardes contrariées, lui donne une telle maîtrise linguistique et culturelle du français qu'après un premier roman italien, il écrit Fake (Allia) dans sa langue d'adoption. Coup d'essai et coup de maître : burlesques et grinçantes, les mésaventures d'un don Juan pris au piège de ses propres filets de séduction électronique rencontrent le succès critique et public. Traducteur de Crevel, Simenon, Mac Orlan, conseiller éditorial auprès des Edizioni Adelphi, lecteur drogué à la poésie et bibliophile impénitent, il publie un deuxième roman, Coupes sombres (Le Seuil), où la rupture amoureuse, la vie onirique et la Grande Faucheuse convolent en noces shakespeariennes. L'½uvre de Giulio Minghini se place ainsi sous le signe de l'art du détournement, dans l'étonnante poupée russe des relations humaines où il sait si bien reconnaître l'éternelle comédie.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Fake » de Giulio Minghini aux éditions Allia

    Yv Pol sur Fake de Giulio Minghini

    Au début du livre, le narrateur, un Italien exilé à Paris, à la suite d'une rupture amoureuse, s'inscrit sur un site de rencontres. La suite est une accumulation de rendez-vous ou d'échecs avec des femmes, une sorte d'inventaire de son année amoureuse -ou plutôt sexuelle. Giulio Minghini évoque...
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    Au début du livre, le narrateur, un Italien exilé à Paris, à la suite d'une rupture amoureuse, s'inscrit sur un site de rencontres. La suite est une accumulation de rendez-vous ou d'échecs avec des femmes, une sorte d'inventaire de son année amoureuse -ou plutôt sexuelle. Giulio Minghini évoque -ou dénonce- le pseudo-intellectualisme des bobos parisiens, le milieu artistique de la capitale, et bien sûr les sites de rencontres. Je ne lui reproche pas ses propos, mais d'utiliser, pour les tenir, les ficelles qu'il dénonce : un savoir sûrement étendu, mais méprisant vis-à-vis des moins cultivés que lui. Tout au long du livre, on a le droit à des citations obscures, absconses et des commentaires pédants. Livre qui vous l'avez compris ne m'a pas plu, que j'ai même trouvé assez détestable.

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    Couverture du livre « Fake » de Giulio Minghini aux éditions Allia

    (M.) Dominique Léger sur Fake de Giulio Minghini

    Les sites de rencontre sont assimilés à un phénomène de société et leur succès dit la solitude dans laquelle la vie contemporaine plonge les habitants des pays développés. C’est au tournant du siècle que la révolution technologique a rencontré la réalité de cette solitude que l’urbanisation a...
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    Les sites de rencontre sont assimilés à un phénomène de société et leur succès dit la solitude dans laquelle la vie contemporaine plonge les habitants des pays développés. C’est au tournant du siècle que la révolution technologique a rencontré la réalité de cette solitude que l’urbanisation a activée à partir des années 50. Ainsi va la société et la littérature y trouve son compte.
    Giulio Minghini s’est emparé du sujet pour en faire son premier roman, prenant le parti d’un récit (à la première personne) cru et jusqu’au-boutiste : le narrateur tombe dans une longue addiction aux sites proposés sur le sujet (à d’autres substances, aussi), assomme le livre de dizaines de rencontres sexuelles sans lendemain (ce qui fait souvent penser qu’il est moins solitaire qu’obsédé par le sexe, un baiseur en langage moderne - on disait avant un coureur de jupons) et pousse la perversion du système (la sienne, aussi) à créer de faux (fake) personnages, de toute façon virtuels dans un premier temps. Les vrais faux donnent rendez-vous (dans un Paris jalonné de bonnes adresses) à des vrais qui sortent de leur virtualité électronique, vont au rendez-vous et ne trouvent personne, sous l’œil goguenard du narrateur (un vrai lapin, quoi). Il organise même le rencard de deux vrais faux, pour la beauté du geste, doublement virtuelle et sa délectation manipulatrice. Le tout sur fond de vie intellectuelle dérisoire, dans un univers de bobos, comme si le phénomène les concernait seuls.
    C’est une manière réaliste d’aborder la société du XXIe. D’autres auteurs s’y mettront, je leur souhaite de moins tremper leur plume dans l’encre de la caricature et de donner des faits une version moins désespérée, voire un poil plus romantique. Comme l’exprime la couverture c’est un roman noir et même l’Italie natale évoquée par le narrateur n’y échappe pas.

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