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Je remercie Gilles Voirin et sa maison d'édition Nombre7 pour l'envoi de son livre et de la confiance ainsi accordée.
Je reste quelque dubitative sur ce roman... Inclassable pour moi (mais pas négativement), atypique par son contenu et sa construction..
Owen nous livre ici son histoire de vie, faite de flash backs et de retours dans le présent. Au début du roman, Owen m'a paru être un homme stable, sur de lui et de ses choix. Mais au fil des pages, des souvenirs, des aveux livrés, je me suis aperçue de la faiblesse de cette carapace jusqu'à arriver à le voir comme un enfant perdu, en mal et en quête d'amour et de réalisation. Il a dû toujours se construire seul, personnage étrange (a-t-il des troubles autistiques ?? je me suis posée la question), ayant peu d'amis réels. Par contre, les mots sont ses amis!
Au fil du livre, il nous définit divers mots qui ont un réel et profond sens pour lui, tels Famille, Amitié, Pleutre, Drap...
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman atypique car je ne comprenais pas où voulait en venir son auteur. Mais finalement je me suis laissée prendre dans ce jeu de découvertes littéraires, qui a comme un goût de Bernard Pivot et de Mme Gilbert (RTL). L'auteur fait également beaucoup de renvois à des références littéraires, musicales, cinématographiques. Il m'a fait quitter ma zone de confort, d'où mon balancement... Mais ce livre est très bien écrit, on sent que Gilles Voirin a pesé chaque mot afin d'apporter une construction cohérente à cet ouvrage. J'ai noté quelques définitions de ce roman initiatique....
Un grand merci à Gilles Voirin, l’auteur, pour sa confiance ainsi qu’aux éditions Nombre7.
J’ai adoré ce roman qui se dévore. Au fil des pages, je rêvais de rencontrer Owen, cet homme si intelligent, si singulier, si attachant.
C’est une magnifique histoire, pleine d’espoir, de rencontres fortuites mais non hasardeuses. Owen a su faire de ses faiblesses une force et de ses failles des opportunités. Il a très vite compris que personne ne l’attendait et qu’il ne pourrait compter que sur lui-même.
Dès son plus jeune âge, Owen fait preuve d’une intelligence particulière. Il sait prendre du recul sur ce qu’il vit et surtout, très vite il se rend compte qu’il ne recevra en héritage qu’une culture familiale basée sur des préceptes de mode féminine.
L’histoire est très bien écrite car on suit le parcours de vie de ce petit garçon qui passe par les différentes étapes de la vie jusqu’à devenir un homme accompli. On comprend ses questionnements en rapport avec sa vie.
J’avais l’impression de lire mon propre cheminement. Il ne s’est pas matérialisé de la même manière mais les conclusions sont les mêmes. Cependant, Owen dispose d’une cette force de rayonnement et transmet autour de lui sa positivité et ses croyances en la vie.
Un vrai message d’espoir à mettre entre toutes les mains.
» Dans la chambre 720 de la Clinique Saint-Joseph, en septembre 1966, une femme qui rêvait d’avoir une fille qui se prénommerait Isabelle accouche d’un garçon, pour lequel elle refusa de choisir un prénom : énorme déception. »
Il y a des histoires de vie qui commencent avec tous les voyants au rouge, mais dont la quête de sens inaltérable lui apporte une valeur inattendue.
Je remercie l’auteur Gilles Voirin et Nombre 7 éditions pour l’envoi de ce premier roman » Les mots d’Owen « publié en ce début d’année 2020.
Le 1er août 2018, Owen la cinquantaine, se trouve à Katmandou lorsqu’il reçoit un message de sa meilleure amie Juliette.
p. 211 : » Parfois, la vie réserve des surprises, dans le bon sens du terme. Selon Owen, il fallait ni les chercher ni les fuir, simplement les accueillir. «
Owen et Juliette se connaissent depuis les années lycée. Instantanément, une complicité naît entre ces deux adolescents. De père inconnu, vivant seul avec une mère détachée, égocentrique et souvent absente, Owen se réfugie très tôt dans les livres.
p. 118 : » Pour moi, la littérature, c’est de l’émotion, c’est de la liberté, c’est de l’oxygène. C’est la vie, tu peux comprendre ça ? «
A défaut de trouver sécurité et réconfort auprès de sa mère et ses demi-frères et sœurs retirés de la garde de celle-ci, Owen est un élève brillant et rigoureux.
p. 149 : » Sa mère lui avait administré un poison à libération prolongée. Maintenant, c’était à lui de trouver son propre antidote. «
D’un naturel empathique et de bonne composition, Owen décide d’entreprendre des études de sociologie, grâce aux conseils avisés de Juliette.
p. 26 : » En effet, très tôt, Owen se questionna sur le sens de la vie, sur ses hypothétiques possibles et devenirs, et pour finir sur l’intérêt même de sa propre vie. «
De ses premières années de vie difficiles où trouver sa place au sein d’une famille qui n’en est pas une, Owen gardera inexorablement des insomnies qu’aucun remède ne soulagera.
p. 124 : » Il n’avait pas été livré avec, ce qu’il appelait » l’option sommeil ». C’était comme l’option « bonheur », ou l’option « papa ». Trois options qui n’étaient pas de série. «
Aucun remède, si ce n’est ce rêve. Un rêve pudique. Un rêve salvateur.
p. 98 : » Owen avait les mots pour parler de son rêve le plus profond, mais ils restaient toujours à l’intérieur de lui. Impossible de les faire sortir, de les verbaliser à haute voix. Il y avait toujours un blocage, comme un barrage infranchissable entre les mots qui séjournaient dans la tête et ceux qui pouvaient sortir de sa bouche. »
D’une écriture fluide, ce roman bouleversant est le récit d’un homme qui semble heureux, équilibré et établi. Mais au fur et à mesure de la lecture, le voile se lève et on retrouve un petit garçon qui cherche une place. Sa place. La littérature comme arme de résilience. Quand du pire, certaines personnes ont la faculté d’en ressortir le meilleur, n’est-ce pas la plus belle des revanches possible ?
Dès les premières citations, je suis transportée dans une bulle de douceur qui tranche, quelques lignes plus loin, avec le portrait d’Owen, un jeune garçon impavide et pleutre. Il vit une enfance silencieuse, solitaire et parfois, gênante. Des mots ternes, tristes, durs pour décrire un contexte de vie routinier forgé par un mal-être grandissant. Je découvre comme une âme manquante dans le corps du petit Owen, un corps qui semble allergique au bonheur, au plaisir et, à l’insouciance.
« Owen était un être d’émotions, plus ou moins refoulées, plus ou moins exprimées. Plutôt plus que moins. (…) Owen savait les entendre, les écouter, les identifier, les clarifier, les apprivoiser, les apaiser et, les faire évoluer lorsque cela était pertinent ».
Puis, apparait rapidement une mère, pour compléter ce tableau chaotique. Une mère qui y va au culot en toutes circonstances. Je lis ces lignes et je suis le témoin silencieux d’une attitude que je trouve révoltante, tant au niveau du rejet que de l’abandon qu’elle offre à son fils en signe d’un pseudo amour. Naît en moi un sentiment dépressif et un mal de ventre annonçant l’écœurement.
Je quitte ce paysage sombre pour partir en voyage avec Owen. Ses réflexions sur le sens de la vie me permettront un peu plus tard de cheminer intérieurement et, de me rendre compte que je ne profite pas assez de la vie et de l’instant présent, ce qui me perturbe un peu… Guidée par le dictionnaire d’Owen (temps de définitions au grès de la lecture qui n’interfèrent pas avec la chronologie du récit), procédé que je n’ai rencontré nulle part ailleurs, j’avance vers mon inconscient. Un parcours initiatique que je choisi de traverser avec un verre de Martini, magnifiques souvenirs personnelles et vivants.
Oublier l’espace d’une gorgée les soucis de la vie pour se recentrer sur son rêve, voilà ce que m’enseigne Owen. Arriver à faire entrer sa propre pierre dans son propre bocal. Ma lecture s’emballe lorsque Owen ouvre les yeux, enfin une bouffée d’oxygène, je respire à nouveau sereinement. Des rencontres du hasard nous sont généreusement servies, ce qui rend ma lecture plus que délicieuse. Des jets d’émotions sous forme de monologue viennent me donner le coup d’adrénaline manquant. J’ai apprécié la culture générale d’Owen et son envie d’apprendre. J’ai également apprécié les réflexions qu’il nous livre sur l’apprentissage et la littérature. Tout ces éléments ont un ton d’aventure ce qui permet selon moi, de faire du livre de Gilles VOIRIN, mon livre-guide incontournable au cours d’une vie où naît ce que j’aime à penser être une forme de résilience. Vous n’aurez besoin que du livre, de votre pierre et de votre bocal.
« Si tu te fais plaisir, les autres prendront du plaisir, si tu es sûr de toi, le reste suivra, mais si tu doutes, les autres douteront ».
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