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Découvrir par hasard la nouvelle "Sylvie" de Gérard de Nerval a été une véritable révélation pour moi en tant que lecteur peu familier avec les écrivains romantiques. Dès les premières lignes, j'ai été captivé par le style et la musicalité de l'écriture de Nerval. Chaque phrase semblait être un poème en soi, créant une atmosphère envoûtante qui m'a transporté dans l'univers nostalgique et mélancolique du narrateur.
Ce personnage, vivant dans le passé et se perdant dans ses souvenirs, m'a profondément touché. On ressent de la "pitié" pour cet être en proie à ses émotions et à ses souvenirs, au point de négliger la réalité qui l'entoure. Gérard de Nerval parvient avec brio à exprimer cette dualité entre la beauté des souvenirs et la tristesse de ne pas pouvoir vivre pleinement dans le présent.
Au-delà de l'histoire elle-même, "Sylvie" évoque la puissance du temps et des souvenirs dans nos vies. L'auteur nous invite à réfléchir sur la manière dont nos expériences passées influencent notre perception du présent et notre capacité à saisir le bonheur. La nouvelle résonne avec une pertinence intemporelle, nous rappelant que nous pouvons tous être en quête de sens et d'émotions dans le dédale de nos souvenirs, et ce que cela peut provoquer de trop vivre dans le passé.
"Sylvie" est finalement une œuvre qui va bien au-delà de son époque et de son genre littéraire et qui est moins "poussiéreuse" que je ne l'avais imaginé. Elle nous plonge dans un monde de sensations et de réflexions où la musicalité des mots se mêle à la profondeur des émotions. Gérard de Nerval nous invite à contempler notre propre rapport au temps, aux souvenirs et à la vie, tout en nous laissant emportés par la mélodie envoûtante de son récit."
"Aurélia", "Voyage en Orient", "Les filles du feu", voilà autant d'oeuvres pleines d'élégance et de charme où Gérard de Nerval s'est souvent mis tout entier. On a loué sa prose claire à la belle fluidité qui constitue un modèle de langue et dont le lecteur aujourd'hui encore peut tirer d'inépuisables bonheurs.
Avec "Les Chimères", Nerval se souvient qu'il est poète, et quel poète ! A la suite des exquises odelettes et de quelques morceaux de choix écrits d'une plume ravissante, il aborde soudain un monde nouveau fait de visions et de hantises. Au fond des brumes mêmes de l'inconscient, le vers nervalien gagne en densité et en profondeur. Là, dans la mélancolie d'une mémoire aiguisée, flottent les réminiscences du rêve. Et c'est alors que Nerval compose ces énigmatiques sonnets que Proust admirait tant, des sonnets lourds du poids de leur mystère, sourdement lumineux, comme refermés sur eux-mêmes, riches de symboles et de secrets.
Par un phénomène d'aimantation, les images oniriques jetées sur le papier ont la force d'une liaison atomique.
Trois mots indétachables, presque soudés, donnent le ton :
"Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,"
Sonnent ensuite deux alexandrins à la suprême beauté :
"Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie."
"El Desdichado" ouvre le bal sous la forme d'une "biographie rêvée et poétique", mais la suite est du même niveau.
Nerval, esprit fin, délicat, et "honnête homme" s'il en fut, nous entraîne ici dans un ailleurs fascinant où tout devient possible à condition d'y croire. Les nombreuses références mythologiques qui émaillent ses vers sont subtilement fondues dans le creuset de l'art. Devant nous s'ouvrent les portes du subconscient, ce lieu au sein duquel tout un univers idéalisé trouve sa cristallisation. Il est difficile d'imaginer une écriture plus ferme et plus dense. Les perturbations psychiques auxquelles Nerval était en proie, loin de l'amenuiser, contribuent sans conteste au rayonnement de l'oeuvre, et "Les Chimères" conservent par delà les années leur épaisseur cabalistique, leur profondeur inégalée.
Entre les rivages de la folie et les calmes eaux de la raison, la magie en fait ne cesse jamais d'opérer, comme si balancé de part et d'autre le poète avait su instinctivement quel était le point d'équilibre susceptible de les réconcilier puis de les unir en un chant qui les transcenderait.
Nerval sans doute devait depuis longtemps porter en lui l'alphabet mystérieux de tels songes avant qu'un puissant déclic en fixât pour l'éternité l'inaltérable splendeur.
Tragique fin ! Il fut retrouvé pendu, oublié des hommes, par une glaciale nuit d'hiver.
https://www.accents-poetiques-editions.com/produit/la-blessure-des-mots/
Les poèmes de Gérard de Nerval sont constellés de symboles et imprégnés d'une sensibilité mystique. Les vers dorés sont un hymne à l'esprit universel.
un moment très agréable !
la nouvelle est écrite de façon a être lire très rapidement
lecture que je conseille
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