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J’ai découvert Françoise Houdart avec « Tu signais Ernst K », c’était en 2005.
Depuis, dès que se profile la signature de Françoise Houdart, je n’ai aucune hésitation et jamais je n’ai été déçue.
Ainsi donc, je reviens de la bibliothèque avec, dans ma moisson « Les profonds chemins », après avoir parcouru brièvement la quatrième de couverture.
Au moment d’entamer ma lecture, je découvre donc avec un certain agacement que j’ai entre les mains une biographie romancée d’un peintre dont j’ignore tout, je m’y lance quand même et en refermant la dernière page, je remercie l’auteure pour cette découverte que je pense prolonger : ce roman me donne envie de découvrir l’œuvre de monsieur Regnart et de me balader dans la région qui l’a inspiré, tout comme, précédemment Bastida a suscité chez moi l’envie de découvrir le Périgord.
Les premières pages évoquent de manière très poétique la disparition de Victor Regnart, celui que cet ouvrage évoque et dont il nous invite à suivre les pas.
Je suis envoûtée, je prends la route.
Cette fiction biographique est d’abord images et poésie, elle charme et enchante.
Elle est témoin aussi : d’un lieu, d’une époque, d’un contexte social que je me suis plue à redécouvrir via les mots de Françoise Houdart et les yeux de monsieur Regnart.
Elle est découverte du parcours, de l’œuvre et des engagements de monsieur Regnart , maître du XXeme siècle, méconnu dont la portée est malheureusement restée régionale.
J’ai pris plaisir à découvrir l’œuvre, je connais Elouges et sa région pour y avoir travaillée, j’ai apprécié les descriptions de ces lieux, la sensibilité aux faits sociaux qui s’y déroule à cette époque ; les mines et la vie aux fonds ont profondément marqué cette région et le peintre Regnart semble en être un témoin privilégié.
Françoise Houdart a choisi de donner voix à l’artiste, elle rend hommage à son humilité, aux lumières dont il a su parer ses toiles. Elle fait vivre aussi ses personnages, nous donnant ainsi à lire ce que les toiles peuvent nous donner à voir.
Ce roman a valu à Françoise Houdart le Prix Charles Plisnier de Littérature française 2014.
Lara vit en Slovénie depuis 35 ans. Sarah vit toujours en Belgique. Elle décide d’aller la rejoindre.
Lorsqu’elles se retrouvent, tout doute s’éteint et la parole va délier toutes les émotions enfouies, les dits et les non-dits entre ces 2 amis.
La parole et la découverte des lieux de la vie vécue pendant ces 35 années va tisser un nouvel espace de complicité, de partage, de sincérité.
« A la seconde même où nous nous sommes trouvées face à face dans le hall des arrivées de l'aéroport , à l'instant où nos mains se sont rejointes , nous savions que le temps n'avait pas compté . »
L’amitié est un joyau précieux et celle qui nous est contée nous en montre le cheminement.
Si vous avez une amie chère, une amie de longue date, sachez que ce livre vous remuera.
La plume de Françoise Houdart sert particulièrement ce récit : intimiste sans être intrusive, elle sait révéler ce qui se tisse entre les êtres et les douleurs des humains qui se déchirent.
Je n’avais pas lu « La vie, couleur saison » je vais le faire pour compléter certaines zones d’ombre, comme une petite question qui persiste après avoir refermé « l’amie slovène » mais que s’était-il donc passé avant ?
Curieux récit que celui-là, récit d’une femme qui attend l’amour et son amoureux et qui l’imagine, le fantasme.
Récit construit autour de la quête de cet amour mais pas seulement.
Récit d’une femme qui se dit, s’écrit dans cette vaine recherche.
Le style est flamboyant, concis, les chapitres sont courts, le livre n’est guère épais et, en même temps, l’ambiance se construit graduellement, le lecteur est pris en otage.
On y devine les propos émouvants d’une femme...discrète, effacée, en souffrance…qui trouve son refuge dans ses rêveries
Ce livre est un cri…poétique.
J’ai tellement aimé ma grand-mère que toutes les histoires de grand-mère me font pleurer (je pense notamment à La grand-mère de Jade qui m’avait mise dans un état épouvantable).
Retour à Domme est avant tout l’histoire d’un homme qui, à un moment de sa vie, part à la rencontre de sa grand-mère désormais disparue.
Il se souvient qu’enfant, alors qu’elle lui lisait un livre, il entendit un choc contre la baie vitrée de la véranda : c’était un rouge-gorge, mort. Immédiatement, elle lui mentit : non, il est juste assommé, on va le mettre dans une petite boîte et il va repartir tout seul. L’enfant se réveille après sa sieste, l’oiseau n’est plus là. Regarde, il est retourné dans son nid tout en haut du cerisier, lui dit sa grand-mère Si l’on est attentif, on peut même l’entendre chanter. L’enfant fit semblant de croire aux belles histoires mais il ne fut pas dupe et se cacha pour pleurer…
Et puis, un jour, c’est au tour de la grand-mère de prendre son envol. Avant de mourir, elle raconte à son petit-fils devenu grand qu’autrefois, elle a été une aventurière, une fugueuse, elle avait un amant dans le Périgord, une région qu’elle aime tant. C’était une femme libre. Mais l’amant est mort depuis longtemps et maintenant, c’est son tour à elle d’aller, comme elle le dit, « siffler sur la plus basse branche du cerisier ».
Alors, des années plus tard, quand Oscar reprend conscience sur une petite route de campagne périgourdine, il ne comprend pas ce qui s’est passé. Il semble avoir perdu connaissance, mais pourquoi ? Quel choc a-t-il subi ? A-t-il causé un accident, renversé quelqu’un ?
« Eh ben, Garçon, faudrait quand même bouger d’ici » entend-il, découvrant un vieil homme, Jeanloup, qui lui propose d’aller boire un café à La Renardière. Encore hébété, il le suit et découvre un hameau au milieu de nulle part, un « trou perdu qui se remplit de vide et de silence ». D’ailleurs, « qui serait assez insensé ou farfelu pour décider de venir vivre ici en totale immersion dans le rien, l’immense, le silence du ciel et des hommes ? »
Le paysage est merveilleux, le vin n’en parlons pas (Bergerac, Rosette, Pécharmant, Monbazillac…), quant à Emilia et son mari, c’est comme s’ils l’avaient adopté !
Alors, il reste.
Un soir, il leur montre une photo de sa grand-mère. Le paysage, derrière, « c’est Domme ! » s’exclame Jeanloup. Quant à Emilia, elle remarque des vers inscrits au dos de la photo: « Je n’étais qu’un regard parmi ceux des oiseaux dans la paix de la nuit ».
Etrange, il est encore question d’oiseau… Pure coïncidence ? Peut-être pas… Oscar se dit que ce sont des signes, qu’il faut les suivre, ils mèneront bien quelque part, c’est certain…
Mais où cela va-t-il l’entraîner ?
Des fils se tissent entre présent et passé.
Qui était sa grand-mère, cette femme qui a osé mépriser les convenances pour rejoindre l’homme qu’elle aimait, qui s’est envolée vers lui et vers une terre qu’elle admirait et qu’elle avait faite sienne ? Qui l’a connue ? Qui pourrait lui en parler ?
Qui sont Emilia et Jeanloup, ces gens dont il a croisé le chemin, qui l’ont si généreusement accueilli et qui semblent vouloir étouffer leurs souffrances, leurs mystères enfouis ?
Que cachent-ils ?
Et lui, Oscar, qui est-il vraiment ce « solitaire maniaque, cet amoureux occasionnel » qui ne s’attache à personne et meurt à petit feu dans son entreprise de logistique internationale ?
Un très beau texte poétique dans lequel pullulent les « bruyères mauves » et les « vieux prunelliers fourmillant d’insectes assoiffés » et, la nuit, dans « la parfaite immobilité du monde…, une chouette effraie traverse le silence. » Fermons les yeux et laissons-nous porter…
Alors, comme par magie, les mots de la grand-mère prendront tout leur sens…
Ecoutons-les, ayons confiance et voyons où ils vont nous mener…
http://lireaulit.blogspot.fr/
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