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Lire, retenir, recommencer à l’infini cette lecture sublime. « Souvenirs liquides » étoiles qui se bercent dans l’ombre des regards ébahis. L’offrande est humble, généreuse, modeste. Ces écrins d’éternité dont chaque syllabe épèle la courbure du monde, apothéose de ce qui ne se prononce pas. Instants figés dans le contemplatif. Les émois sont des rencontres heureuses. Le regain verbal amplifie ces chants murmurés, empruntés au balbutiement du jour. Ces poèmes épicuriens, hédonistes, authentiques, montrent la voie. Celle qui retient le diapason de l’existentiel en couronne de roi. Laisser une empreinte dans cette ère sincère. « Souvenirs liquides », entrelacs des instants qui forgent l’aura en robe de velours. Quartiers de pommes dont les grains s’épanchent pour un regain de la dernière soif. Ce livre est majestueux, beau à pleurer. Une heure de plénitude démultipliée qui s’éternise pour un autrement de transcendance. Il faut le lire doucement à l’instar d’un verre de lait gorgé de miel. Comme une fragilité qui se meurt de ce trop plein de gloire. Goûter le fruit parabolique. Coller son front contre la vitre givrée, retenir le geste grand et l’humilité qui se donne. « Souvenirs liquides » est un hymne à la poésie. Une clef qui ouvre les pâturages encore vierges des cris des hommes et des larmes des assoiffés. Je n’oublierai jamais les fleurs qu’il a semées en moi. « Forte rosée à la loupe du matin dans l’herbe rongée des chasses, des veilles- du balcon lancée une goutte d’absolue nudité enflerait, chuterait comme un couteau de mer. » « Souvenirs liquides » les quatre éléments, battements d’ailes des éphémères à l’orée du temps. Lumière qui se donne, subrepticement à pas de velours. Dans cet espace épiphanie des grandeurs, la poésie est une farandole aérienne. Un mouchoir plié en quatre, lisse dont le toucher est déjà de trop car trop beau, trop transcendant. Lire ces merveilles, marcher en funambule sur la courbe des mots. « Souvenirs liquides soleils d’avant, c’est simple quelque chose m’échappait- c’était moi l’assoiffé- ce grain de sel et ces désirs de vie neuve, brûlée de lumière. » Fermer les yeux, fusionner avec l’écho astral qui élève à la vie. Etreindre ces myriades, cette Babel en habit de dimanche. Les métaphores tourbillonnent, Phénix des sens et essences entrecroisés en gerbes de blé. Lire « Souvenirs liquides » c’est aussi s’arrêter avant le dernier mot. Craindre la soif de la finitude, le manque de l’après. « Souvenirs liquides », marées intérieures, ardoises existentielles qui ne s’effaceront jamais. François Turcot est un poète, un génie évident dont l’humilité est souveraine. Publié par Les majeures Editions La Peuplade .
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