"Parole de libraire" spécial jeunesse avec Khatleen, de la librairie Le Divan Jeunesse, découvrez les coups de coeur des ados du club de lecture
Dans ce "Parole de libraire" spécial jeunesse présenté par Khatleen, de la librairie Le Divan Jeunesse, découvrez les coups de cœur des ados du club de lecture. Léonore, 14 ans, nous présente "Animale" de Victor Dixen (Pôle fiction) :...
"Parole de libraire" spécial jeunesse avec Khatleen, de la librairie Le Divan Jeunesse, découvrez les coups de coeur des ados du club de lecture
Un jour estival, Adèle, 27 ans, subit des sifflements d'un homme en ville. En répliquant, elle se fait gifler publiquement.
Joachim, étudiant, Myriam, une adolescente de 12 ans, et Virginie, une professeure d'anglais dans la cinquantaine sont témoins de l'incident qui laisse en eux une marque indélébile.
Virginie filme l'agression depuis son balcon et décide de la partager sur les réseaux sociaux pour dénoncer cet acte intolérable.
Un roman engagé et féministe, spécialement destiné pour les adolescents, expose la réalité du harcèlement que subissent les femmes dans la rue, à l'école et sur les réseaux sociaux, ainsi que les répercussions de ces agressions sur les victimes.
Ce texte aborde les effets nocifs des médias sociaux et de l'anonymat, encourageant la propagation de la haine, de la violence et des menaces. Les autorités et les personnes victimes se retrouvent fréquemment impuissantes face à ces comportements abominables en ligne.
Des sujets percutants, malheureusement plus que jamais d'actualité dans notre société.
Une histoire contemporaine, composée de chapitres courts et de points de vue alternés. L'écriture moderne et fluide de l'autrice est vivante et particulièrement plaisante à lire.
Un livre à partager auprès de tous, des jeunes aux adultes, avec le souhait de transformer les mentalités et de sensibiliser les autorités et la société à l'importance de reconnaître les actes de violence perpétrés dans les espaces publics.
Briser le silence avec l'espoir qu'un jour, chaque femme puisse avoir de la liberté de choisir sa tenue et de sortir en toute sécurité.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
Nous sommes à Paris, sur la Place du Marché, en fin d'après-midi, à une heure d'affluence, les terrasses sont bondées. Adèle, en robe jaune, est sifflée puis giflée violemment car elle n'a pas répondu aux sollicitations d'un homme pressant qui s'enfuit. Trois personnes ont assisté, de façon plus ou moins directe, à cette agression qui va bouleverser leur vie et celle d'Adèle, les obligeant à s'interroger.
* Virginie, 55 ans, professeur d'anglais a filmé la scène de son balcon et la poste sur les réseaux sociaux en floutant le visage d'Adèle qui ne veut pas porter plainte
* Myriam, 12 ans, élève de Virginie qui veut agir en s'habillant de façon provocante pour dire que les femmes ont le droit de porter les vêtements qu'elles veulent sans devenir des proies, que la rue est à tout le monde.
* Joaquim, 20 ans, étudiant, attiré par Elisa, en école d'ingénieur et qui a du mal à créer une relation avec elle et trouve que les filles sont hautaines, méprisantes à l'égard des garçons.
Ce roman féministe développe de nombreux thèmes, que l'auteure propose à notre réflexion et surtout à la réflexion des adolescents car c'est un livre jeunesse.
Bien sûr, le thème central est le harcèlement de rue, à l'école, sur les réseaux sociaux dont sont victimes les femmes. Celles-ci ont tendance à se protéger en s'invisibilisant : elles ne portent que des vêtements amples, essayent de se fondre dans le paysage, suppriment leur compte sur les réseaux. Elles ont aussi tendance à avoir honte d'avoir été agressées, à penser que c'est de leur faute parce qu'elles ont attiré l'attention d'un homme. Elles perdent alors l'estime d'elle-mêmes, toute assurance, sont oppressées lorsqu'elles se trouvent en présence d'hommes. Leur vie devient un enfer.
Un autre thème important est l'effet démultiplicateur, dévastateur des réseaux sociaux et de leur anonymat qui autorisent la haine, la violence, les menaces contre lesquelles police et victimes sont assez démunis.
Le roman pose également la question de ce qu'est la virilité; les hommes sont-ils frustrés par la place des femmes dans la société, se sentent-ils dépossédés de leur puissance? Ont-ils peur de créer un lien avec une femme? En miroir, le roman interroge sur ce que signifie être une femme aujourd'hui. Aucune réponse n'est apportée mais des pistes de réflexion sont ouvertes.
Cette agression réveille chez Virginie et Myriam le souvenir d'autres violences dramatiques et traumatisantes dans leur passé ce qui peut expliquer leur réaction plus active et engagée mais aussi leur sensibilité exacerbée face à l'agression.
Au-delà de l'aspect réflexion, ce livre n'est pas un manifeste pontifiant mais bien un vrai roman avec une intrigue, un rythme, des surprises, des personnages attachants par leurs doutes, leur personnalité dont on peut se sentir proches.
Une belle réussite dont je recommande la lecture et pas qu'aux adolescents.
#Toutesdesfillesenjaune #NetGalleyFrance
U4 est un roman conceptuel, et plutôt original. Une aventure embrassée par quatre auteurs, et développée sur le principe du cross-over. Le récit est développé autour de quatre ados, survivants d'un virus mortel pour 90% de la population, virus dénommé U4 (car identifié à Utrecht, en 2004 ?). Chaque auteur accompagne l'un de ces ados, dont les trajectoires sur deux mois vont s'entrecroiser dans leur périple pour survivre aux atrocités environnantes.
À noter que ces romans sont sortis en 2015, soit 4 ans avant la crise du Covid 19.
Florence Hinckel s'est emparée elle de l'histoire de Yannis, et de celle de son chien Happy, qui s'extirpent de leur cité Marseillaise. Yannis est un bon gars, avec des valeurs, il ne se résigne pas à ce que le destin lui propose, mais veut prendre sa vie en main. Sa famille compléte est décédée lorsque le récit commence. Ses amis, peu nombreux, sont ses repères, ses pierres blanches. Ils comptent plus que tout pour lui, et il ne peut se résoudre à les abandonner même lorsque l'entreprise semble désespérée...
La structure du roman s'apparente à un journal de bord, démarrant autour du 1er novembre, la Fête des morts (ah oui, tiens ?!), et se terminant le 24 décembre (pour Noël, avec un happy ending ?). Par ce choix de récit, le lecteur est au plus proche des émotions et des réactions psychologiques de son héros. C'est plutôt réussi. A contrario, il ne peut qu'être spectateur des réactions des autres protagonistes. Il lui (me) faudra donc plonger dans les autres romans de la série pour en savoir un peu plus. Bien joué.
Je gage que le récit saura se réinventer et éviter les redondances, puisque les quatre protagonistes ne sont pas toujours ensemble, et que chaque auteur cherche à garder sa patte littéraire.
Le récit en lui-même est mené tambour battant, à la mode "24 HEURES CHRONO". Peu de temps pour respirer, on est clairement dans du page turner. L'univers est irrespirable, la mort rôde presque à chaque coin de page, et la bienveillance semble avoir abandonné notre monde.
Je déplore d'ailleurs un peu ce côté du monde "tout pessimiste". La violence a fait irruption PARTOUT. C'est chacun pour soi, les gangs font la loi, et les armes sont monnaie courante. Les quelques adultes restants sont majoritairement affiliés à l'armée et à l'autorité, et ce ne sont pas des casques bleus...
Mais après tout, c'est un roman et les auteurs ont bien le droit d'imaginer ce futur comme il leur semble.
De fait, on comprend que nos héros se serrent les coudes, et on a l'impression d'être avec eux, juste derrière, pour leur crier de faire attention au moindre craquement de branche, terrorisés par la nuit sombre, les loups et les coups de feu...
Yannis est le roman par lequel j'ai attaqué cette série (que j'ai piqué à ma fille de 13 ans - je ne l'ai pas dit, mais elle était accro dessus le mois dernier, j'ai voulu partager son engouement). Étant donné que Yannis est proche de Stéphane, et qu'il présente finalement assez peu de contacts avec Koridwen pourtant rapidement attractive pour lui, que cette même Koridwen a un autre caractère fort, plutôt leader, j'ai l'intention de continuer la saga avec le récit de la vie de cette jolie rousse bretonne (en ça, je suis aussi un peu le choix que ma fille a embrassé). Peut-être pas tout de suite malgré tout, histoire de varier un peu les plaisirs, mais assurément sous peu.
Je viens de voir également que la saga avait été adaptée, début 2022 en BD, par Denis Lapière, l'auteur de Charly, Pierre-Paul Renders (que je ne connais pas) et Adrián Huelva dont j'ai récemment découvert avec plaisir "Les pays d'Amir".
Pour le coup, cette fois, le Covid est passé par là.
Étant curieux, je vais y jeter un oeil aussi.
Très très bon roman sur la thématique -en chassé croisé- des cyborg à la Frankenstein !!!
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