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C’est un drôle d’Olni, « objet lecture non identifié » que ce petit recueil minimaliste, comme tapé à la machine sur un carnet.
On y trouve de minuscules poèmes semés au gré des pages comme des débris flottant sur un océan
« Me laisser porter
Au gré des courants
Comme une méduse…
Transparence et fluidité
Sans articulations
Remplacée par des sacs
En plastique dans
L’estomac des poissons »
Et ces quelques phrases nous percutent à chaque détour de page.
Quelques mots de ci de là, comme des notes sur un carnet.
Sur une page, le mot « gravité » et, en miroir sur l’autre page « ou sans gravité ? »
En partant de petits riens, de mots entendus, grappillés ici et là, Fabienne Ypert construit un monde imaginaire, un monde débarbouillé que l’on regarde d’un autre œil.
Elle questionne, bouscule, dérange, et fais « un carton de tout ce qui coince dans la tête »
Il y a des phrases choc :
« Les pensées déménagent
Sans besoin de préavis. »
C’est rafraichissant, étonnant, et ça se lit avec gourmandise comme un amuse-bouche qui nous ouvre l’appétit pour une autre poésie, plus consistante.
Ce petit livre, qui est une réédition, a bénéficié d'un travail d'écriture assez particulier puisque l'auteur a utilisé des tampons pour le réaliser. Hormis cette originalité, il y a une certaine forme de philosophie dans son épuisement et agacement à écrire. L'auteur traverse une phase de remise en question lui faisant haïr l'écriture et la lecture. Elle en est dégoûté à force certainement d'en avoir trop fait.
Quelques phrases, ou morceaux de phrase, sont assez éloquents et intéressants à creuser. Mais dans l'ensemble, l'impression de ce travail reste assez mitigée. Nous lisons, du moins c'est la sensation qui existe à sa lecture et après avoir refermé ce petit livret, que l'auteur est encore malgré ses quarante ans, qu'elle n'est finalement qu'une adolescente dans un corps d'adulte, sujet à des désirs qui ne collent pas avec la réalité de la vie. Elle se considère presque comme un garagiste, sans le cambouis ni les douleurs physiques, encore moins l'harassement du journée de travail. Vivant au RMI, vivotant de sa passion, elle donne l'impression de profiter du système pour pouvoir réaliser ses rêves, je trouve cette démarche quelque peu puérile, parce que ce RMI lui permettant de vivre pour l'écriture, c'est le garagiste qui le paye. Alors bien sûr, le débat est éternel, sans fin et n'a plus rien à voir avec le livret lu.
C'est le sentiment que j'ai eu à cette lecture, elle ne m'a pas laissé indifférent.
Enfin, la présentation est soignée et le livret est propre et assez joli, bien réalisé, d'une originalité plaisante.
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