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Joli texte avec un thème différent des autres romans jeunesse. J aurais aimer plus de profondeur dans l histoire des jeunes garçons sur leur amitié.
Quelle énigme, cette histoire. Une narratrice à qui « l’idée même d’écrire un livre était devenue étrangère », depuis qu’elle ne trouve plus de papier. Ses enfants (« les enfants du monde »), eux, pourtant, en trouvent. Ils passent leur temps à dessiner, et aussi à voler celui de la narratrice. Arrivés sur un lieu de vacances, les enfants ont appris à dormir, et le reste du temps plongent dans un rectangle bleu ou dessinent, encore, sur des feuilles de papier. Que la narratrice, quand ils vont dormir, ramasse et empile à l’extérieur. Les piles de papier deviennent un arbre, dans lequel elle découvre bientôt un homme qui l’observe, et qu’elle va aimer, et qui n’est pas son mari, ni le père des enfants. Qui l’emmène au bout de la rivière, du fleuve, de ses larmes à elle peut-être, jusqu’à la mer.
Et puis il y a la boulangère, qui a des problèmes de santé, puis des enfants. Qui retrouve le sourire et la santé, mais pas l’amour du boulanger. Elle a alors des problèmes de cœur. Jusqu’à ce que le médecin s’en mêle…
Quelle étrange histoire, insaisissable, portée par une plume hypersensible, sensuelle aussi.
On n’y comprend pas grand-chose, même pas le titre – qui peut prétendre vivre trois siècles d’amour ?
C’est pourtant ce dont il est question: d’amour. Et aussi d’enfants, de maternité, d’identité, de liberté, de désir, d’envie d’écrire, et peut-être de ce que c’est que d’être femme, et de ce qui fait qu’une femme s’épanouit, ou pas (en étant mère, libre, aimée, désirée?).
Mais je ne suis pas sûre que ce soit le thème du roman, je ne sais pas si c’est le sens qu’a voulu lui donner l’auteure, ni même s’il y a un sens, tout n’y est que symboles et métaphores et multiplie les interprétations possibles. Mais ce n’est pas grave, sa petite musique nous berce dans une douceur hypnotique qui endort la raison et ouvre le cœur.
« Il y a des livres qui racontent plus qu’une histoire. Ou plusieurs histoires. On ne le sait que lorsqu’on les relit. D’abord on lit l’histoire, après, on trouve autre chose. Il y a des livres que l’on peut relire sans fin. »
Un de ces textes qu’on pourrait relire pendant trois siècles sans pour autant en épuiser le sens…
J'imagine que vous avez, vous aussi, des romans qui se trouvent dans votre bibliothèque depuis tant d'années que vous n'y prêtez même plus attention. J'en ai un certain nombre et je vais essayer de me tourner régulièrement vers ces « oubliés » cette année. J'ai notamment à disposition un certain nombre de romans jeunesse assez courts qu'il me sera sans doute agréable de lire entre deux pavés. Bref, c'est avec cette idée en tête que j'ai pris sur une de mes étagères Premier chagrin d'Eva Kavian et cela a été une belle surprise. Ce roman qui ne payait pas de mine est en réalité un beau récit mêlant les générations : Sophie, la narratrice, est une adolescente de quatorze ans qui, alors qu'elle cherche à obtenir une place de baby-sitter sans avoir la moindre expérience dans ce domaine, fait la rencontre de Mouche, une vieille dame. Celle-ci a besoin d'elle pour s'occuper de ses petits-enfants lors de leurs visites. Mais, surtout, il s'avère que Mouche est malade et va mourir. Sophie, dont le père vit en Suisse et qui a des relations parfois compliquées avec sa mère, accepte d'aider la vieille dame et, déjà, les premiers échanges et les premiers jours passés ensemble sont un enrichissement… mais également une source d'interrogations car le temps file et aucun membre de la famille ne semble décider à pointer le bout de son nez. Eva Kavian réussit le pari d'offrir un roman extrêmement émouvant sans être une seule seconde larmoyant. Il y a de la légèreté dans ce roman, beaucoup, n'oublions pas qu'il s'agit d'un roman jeunesse, mais aussi un terreau propice à une réflexion très sérieuse sur les rapports familiaux, les erreurs passées, la capacité à oublier et pardonner, problématiques dans lesquelles Mouche et Sophie se retrouvent et se reflètent, miroirs intergénérationnels que le hasard a mis face à face. Tandis que Mouche s'éteint, Sophie grandit. Il y est, forcément, énormément question de la fin de vie, des derniers jours solitaires, des mains tenues et de la mort dans sa dimension la plus matérielle. Une belle réussite !
Flora reçoit un message de sa soeur lui disant qu'elle la libère de leur secret, intriguée par ce texto, elle se rend chez sa soeur et la trouve ensanglantée. Elle appelle les secours avant de retourner chez elle et écrire à sa mère tout ce qui lui passe par la tête.
Un roman nerveux, un peu brouillon comme on peut l'être tant une telle situation. Flora laisse remonter les souvenirs de ce pacte et comprend enfin ce qui s'est passé ce jour là sans pour autant comprendre le pourquoi sa soeur n'a rien voulu dire. Elle retrace aussi le parcours de cette soeur blessée qui ne savait pas comment vivre avec ce qu'elle avait vécu.
Un roman fort dans lequel flotte l'horreur des agressions sexuelles sur mineurs sans que ce soit textuellement dit. Une subtilité que l'adulte perçoit et comprend, qu'en est il d'un pré ado ? (le roman est prévu à partir de 11 ans)
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