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Après 20ans d’enquête sur la question de l’amour, l’intérêt de l’autrice s’est porté sur ce qui lui emboîte le pas, le non-amour qui, comme elle le dit si bien, est à la fois un processus, un sentiment et un évènement. Sociologue, elle a travaillé sur les émotions du non-amour. Elle a découvert dans cet essai qu’elle a constitué auprès d’entretiens d’hommes et de femmes que le social s’insinue dans notre vie psychique et la structure.
Dans le fond la sociologie est très proche de ce qu’on appelle la sagesse Pierre Bourdieu.
Ce livre se veut donc une ethnographie de l’hétérosexualité contemporaine qui relate la liberté émotionnelle et personnelle comme un phénomène protéiforme.
Et l’on observera de près la liberté négative. Axel Honneth appelle celle-ci la liberté réflexive. La liberté réflexive exige que les acteurs réfléchissent à ce qu’ils veulent et les pousse à examiner leur volonté de près à travers la technologie qui aujourd’hui nous entoure avec le marché de la consommation.
Une relation négative, c’est comme chercher quelqu’un dans un ensemble de personnes, d’artéfacts et de lieux, et ne pas le trouver ; c’est ressentir cette absence de l’indétermination de ses intentions et de ses désirs.
Cet essai parle donc de sujet sexo-économique et des dissensions qui se trouvent à cheval entre la sexualité et les sentiments, entre l’identité masculine et l’identité féminine entre le besoin de reconnaissance et les besoins d’autonomies, entre l’égalité féministe et une identité régie par une visualité produite par des industries capitalistes contrôlés par des hommes.
Un livre très bien documenté où l’on retrouve des interviews, une prise de conscience dans le monde où l’on vit aujourd’hui et de ce comment pourrait être réglé notre couple demain. On n’y trouve pas de solution miracle pour conserver notre âme sœur, mais on y trouve bien des conséquences de la fin de l’amour.
Très bel essai de 2020.
Ne pas être heureux est aujourd'hui synonyme d'échec personnel et social. Plus rien ne devrait être hors de notre pouvoir. Pas même le bonheur.
Mais quelles sont les conséquences du matraquage de cette « pensée positive » sur nos vies professionnelles et familiales, sur nos existences toutes entières?
Que tait-on pour être en mesure de renvoyer aux autres cette image de l'employé(e), de la femme, de la famille parfaite?
Comment est-il possible d'intérioriser sans dommage une telle injonction au bonheur, une telle responsabilité?
Et de quoi cherchent à se dédouaner les acteurs du capitalisme en faisant reposer une telle responsabilité sur l'individu?
C'est ce que décortique ce livre. Un véritable bonheur pour moi qui suis depuis toujours horripilée par les rayonnages de développement personnel qui phagocytent toutes les librairies et par les petites phrases qui fleurissent inlassablement sur les réseaux sociaux telles que « le bonheur est un choix » (celle contre laquelle j'ai été la plus véhémente je crois).
J'ai tellement ressenti de colère à ce sujet sans parvenir à en faire une analyse aussi juste que ce livre.
Parce que, oui, la société de consommation dans laquelle nous vivons a tout intérêt à nous voir nous ruer sur toutes les dernières méthodes de pleine conscience, de calinâge d'arbres et de pliage de tee-shirts. Pendant que nous nous occupons de nos armoires et de notre enfant intérieur, nous oublions que nous avons le droit de nous révolter. Mes émotions ne sont pas des marchandises. Je tiens tout autant à celles qui gênent qu'à celles qui rassurent. Parce que je suis une personne. Pas une unité de production.
A lire de toute urgence et l'esprit bien ouvert.
Un vrai livre de sociologie écrit par une universitaire, malgré ses efforts pour vulgariser son propos, c'est une lecture un peu aride pour qui n'est pas du tout habitué au language de la sociologie. Mais en faisant un effort, on peut y trouver des pistes interessantes de réflexion sur la souffrance amoureuse, pourquoi on n'a presque plus le droit de l'éprouver aujourd'hui, pourquoi la société nous accuse implicitement d'être responsable de nos échecs amoureux. C'est aussi un livre de femme pour les femmes, pour celles qui aiment (qui aiment trop, disent les psy) et qui souffrent, un livre qui peut les DECULPABILISER de souffrir, c'est déja beaucoup !
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