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Etaf Rum

Etaf Rum
Issue d'une famille d'immigrés palestiniens, Etaf Rum est née à Brooklyn. Elle a créé la librairie-café Books and Beans, très suivie sur Instagram (@booksandbeans, plus de 160 000 abonnés) et enseigne la littérature américaine en Caroline du Nord, où elle réside avec ses deux enfants.... Voir plus
Issue d'une famille d'immigrés palestiniens, Etaf Rum est née à Brooklyn. Elle a créé la librairie-café Books and Beans, très suivie sur Instagram (@booksandbeans, plus de 160 000 abonnés) et enseigne la littérature américaine en Caroline du Nord, où elle réside avec ses deux enfants. Le Silence d'Isra est son premier roman.

Avis sur cet auteur (24)

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    Couverture du livre « Mauvais oeil » de Etaf Rum aux éditions L'observatoire

    Babeth_ladreyt sur Mauvais oeil de Etaf Rum

    Un roman américain qui met en scène la vie d’une jeune femme, Yara, d’origine palestinienne, née aux Etats-Unis.
    Nous allons suivre Yara, écartelée entre deux mondes : celui de son héritage familial avec une culture palestinienne omniprésente, et celui de la Caroline du Nord où elle aimerait...
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    Un roman américain qui met en scène la vie d’une jeune femme, Yara, d’origine palestinienne, née aux Etats-Unis.
    Nous allons suivre Yara, écartelée entre deux mondes : celui de son héritage familial avec une culture palestinienne omniprésente, et celui de la Caroline du Nord où elle aimerait tant s’émanciper.
    J’ai été conquise par ce roman féministe qui met en avant une femme déchirée, qui lutte contre les dictats de sa culture pour se trouver, pour trouver la liberté, pour travailler et avoir un salaire. J’ai été fascinée par ce personnage au caractère très fort qui cherche simplement sa place, son bonheur et celui de ses filles dans ce monde.
    Nous allons découvrir des secrets de famille, des traditions qui s’incrustent dans la société américaine, les souffrances de cette femme qui ne se sent à sa place ni dans son pays d’origine, ni dans le pays où elle est née. De nombreux sujets sont ici abordés : le poids familial, l’émancipation de la femme, l’emprise de la famille, les croyances culturelles, la charge mentale de la femme, le travail de la femme.
    Un roman que j’ai eu plaisir à ouvrir chaque jour jusqu’à la fin ; un personnage auquel je me suis attachée ; une histoire de vie qui donne à réfléchir. Une lecture dont la force est dans le fond plus que dans la forme.

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    Couverture du livre « Mauvais oeil » de Etaf Rum aux éditions L'observatoire

    Marie Kirzy sur Mauvais oeil de Etaf Rum

    Yara est fille d'immigrants palestiniens, élevée à Brooklyn au sein d'une communauté arabe soudée autour de leurs traditions culturelles. Lorsqu'on fait sa connaissance, elle approche de la trentaine, est mariée depuis dix ans à Fadi, a deux filles et donne des cours d'arts. Lorsqu'elle...
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    Yara est fille d'immigrants palestiniens, élevée à Brooklyn au sein d'une communauté arabe soudée autour de leurs traditions culturelles. Lorsqu'on fait sa connaissance, elle approche de la trentaine, est mariée depuis dix ans à Fadi, a deux filles et donne des cours d'arts. Lorsqu'elle s'emporte violemment après le commentaire raciste d'une de ses collègues (qui l'essentialiser en tant que femme arabe comme forcément opprimée et réduite au silence chez elle), sa hiérarchie lui impose des séances auprès du psychologue de l'université, obligation pour réintégrer sa charge auprès d'élèves. L'occasion, malgré elle au départ, de faire le point sur sa vie et de comprendre pourquoi à chaque fois qu'elle se sent menacée, ressortent des pulsions de violence et de colère impossibles à contrôler. Elle ne peut plus éviter de se confronter à des conflits non résolus qu'elle a toujours ressenti en elle.

    « Des larmes coulèrent sur ses joues qu'elle essuya aussitôt, mais d'autres suivirent. Les couleurs du campus se brouillèrent, se fondirent les unes dans les autres. Yara avait l'impression d'être au milieu d'un tunnel dont les deux extrémités étaient bloquées. Elle avait passé toutes ces années à se convaincre qu'elle était aux commandes de son existence. Mais l'était-elle seulement ? Elle croyait trouver la liberté en quittant le foyer de ses parents, mais elle n'avait fait que suivre la même voie prescrite aux femmes qui l'avaient précédée. Aiguillonnée par les mêmes peurs, prisonnière de la même honte. En se berçant en outre de l'illusion que sa vie valait mieux que les leurs. Mais c'était loin d'être le cas, et pourquoi cela l'aurait-il été ? Elle ne méritait pas d'être heureuse. »

    Etaf Rum alterne un récit à la troisième personnage et des extraits du journal que Yara tient en s'adressant à sa mère décédée, figure centrale de sa vie, persuadée d'avoir été victime d'une malédiction, mauvais oeil qu'elle aurait transmis à sa fille. Yara veut briser la malédiction, ne pas devenir comme sa mère, dépressive et aigrie. Elle ne veut plus être en guerre perpétuelle contre elle-même.

    Suivre le réveil d'une femme sous influence et son parcours vers la connaissance de soi, afin de se réconcilier avec elle-même et décider en conscience de son avenir, le sujet n'est pas nouveau. En soi, l'intrigue est très mince, le rythme lent avec des motifs répétés, et pourtant ce roman est passionnant par l'étude psychologique qu'il fait de Yara. L'écriture nette d'Etaf Rum, sans obstentation mais d'une rare précision, permet de s'immerger au plus près de la psyché de la jeune femme et de suivre son évolution jusqu'à s'ouvrir aux autres. Même les passages à la troisième personne donnent l'impression de lire un monologue intérieur.

    La lutte de Yara pour trouver l'équilibre (ou pas) entre une sécurité apportée par l'obéissance aux injonctions sociales de sa communauté et son besoin intérieur de se libérer, est rendue avec une formidable finesse qui fuit tout manichéisme facile et révèle toute la complexité d'une identité qui oscille entre construction individuelle et construction culturelle. Ainsi, le mari de Yara n'est ni stéréotypé ni mauvais. le couple partage une vraie intimité ( une douche commune le soir lorsqu'il rentre du travail ) et les mêmes souvenirs d'une enfance malheureuse. La décision que Yara aura à prendre ne se basera pas sur des défauts rédhibitoires de son mari mais sur son libre arbitre à elle, et ça c'est très réussi.

    Le roman est également bien construit, révélant très progressivement, suivant un timing juste, le passé de Yara, celui de sa mère, de sa grand-mère, mais aussi de sa belle-mère, dressant ainsi de très portraits féminins qui, bien qu'ancrés dans un terroir historique singulier (la Nakba de 1948, les camps palestiniens suite à la colonisation qui a suivi la naissance de l'Etat israélien, l'exil) et une culture non occidentale, touche à l'universalité et donc à l'empathie du lecteur. Etaf Rum creuse ainsi avec sensibilité la question du traumatisme intergénérationnel dont il faut briser le cercle pour vivre libre.

    Et au final, c'est l'émotion qui l'emporte : celle de découvrir cette nouvelle Yara, qu'on a vu sous nos yeux se rebeller, naître, grandir, souffrir, sourire, s'apaiser; elle est presque devenue une amie tant l'autrice a rendu palpable sa reconstruction.

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    Couverture du livre « Le silence d'Isra » de Etaf Rum aux éditions L'observatoire

    Domi Mots sur Le silence d'Isra de Etaf Rum

    Magistral !
    Le silence d’Isra, la palestinienne ou le silence de toutes les femmes condamnées à la soumission, à la non existence, par la pression sociale et/ou religieuse.

    1990 - Palestine – Isra a 17 ans. Elle aime lire, elle aime rêver, elle sait aussi que sa famille va lui choisir un...
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    Magistral !
    Le silence d’Isra, la palestinienne ou le silence de toutes les femmes condamnées à la soumission, à la non existence, par la pression sociale et/ou religieuse.

    1990 - Palestine – Isra a 17 ans. Elle aime lire, elle aime rêver, elle sait aussi que sa famille va lui choisir un mari. Elle espère et elle rêve. Ce sera Adam qui vit aux États-Unis, à Brooklyn. Elle espère et elle rêve : un autre pays où peut-être son mari ne la battra pas…
    2008 - La voix de Deya, sa fille de 18 ans, en âge d’être mariée, qui a toujours vécue à Brooklyn. En conflit avec elle-même, avec sa famille pour trouver le sens à sa vie. Opposée à Farida, sa terrible et autoritaire grand-mère, la gardienne des traditions.

    Ce livre est d’une richesse absolue car les nombreux thèmes traités le sont avec beaucoup de justesse et de profondeur.

    - C’est le statut de la femme quand le poids des traditions la définit comme une servante soumise et silencieuse au service de l’homme et de la famille.
    L’obéissance à tous les niveaux : aux parents, au mari, aux beaux-parents. Une mineure cantonnée au foyer, à l’éducation des enfants, au rôle de « pondeuse ». Et encore… Enfanter des garçons, oui, mais surtout pas des filles.
    Une fille c’est une « balwa » (…) Mama l’avait souvent traitée de balwa, d’embarras de fardeau. »

    En l’occurrence, il ne s’agit même pas ici de la pression religieuse, mais plutôt de celle des traditions, et plus encore, du souci des apparences.
    Car dans la belle-famille d’Isra, les 5 prières, le Ramadan, le voile ont été jetés aux oubliettes.

    - La recherche d’amour, de reconnaissance d’Isra est pathétique et s’explique par son éducation. Elle a beaucoup lu, étant petite, elle continue et cela lui permet de réfléchir sur sa vie. Et elle a honte de ce qu’elle appelle « sa faiblesse de caractère »
    « La prise de conscience de sa terrible faiblesse de caractère. Lorsqu’ Adam (son mari) rentrait et lui demandait de lui servir son dîner, elle s’empressait d’obéir, et lorsque, dans leur lit, il tendait la main vers elle, elle le laissait faire, et lorsqu’il préférait la battre, elle ne disait rien, ravalant ses plaintes. »

    - Naître « fille » est une honte. Tant pour ses parents, y compris sa propre mère, que pour la femme en devenir.
    Et ce sentiment de honte, bien entretenu durant l’enfance, perdure.
    « les femmes étaient éduquées dans la croyance qu’elles étaient des créatures honteuses et sans valeur qui méritaient d’être battues, éduquées à être totalement dépendantes des hommes qui les battaient.(…) Elle avait honte d’être une femme, honte pour elle, honte pour ses filles. »
    Cette honte d’enfanter de filles sera particulièrement bien illustrée par Farida dont on apprend qu’elle a tué ses deux nourrissons, des jumelles, dès leur naissance. Plus que la honte, c’est le déshonneur.
    Le pire : les mères façonnent leurs filles en ce sens : comment faire plaisir à son mari, à la famille de son mari, se soumettre. Comment s’oublier totalement pour ne plus exister. Comment être aussi malheureuses qu’elles mêmes l’ont été, comment ne pas avoir d’identité propre.

    - C’est Deya, la fille d’Isra, qui incarne le mieux la recherche de sens. Elle qui a toujours vécu à Brooklyn, mais dont le poids de l’éducation est tout aussi fort que pour les générations passées. Elle souhaite intégrer l’université mais sa famille ne l’y autorise pas. La voie est tracée : le mari choisi par sa famille, les enfants…
    « Souhaitait-elle remettre son destin dans les mains d’autrui ? Avait-elle une chance de réaliser ses rêves en restant dépendante du bon plaisir de sa famille ?(…) Quelle importance si ses choix s’opposaient à ceux de sa communauté ? Quelle importance si les gens se faisaient une mauvaise opinion d’elle ? Elle devait suivre sa propre voie dans la vie. »


    - C’est aussi la puissance de la lecture qui ouvre l’esprit, vers d’autres horizons, d’autres possibles, tandis que le milieu familial ne cherche qu’à étouffer la voix de ces femmes. Un milieu tellement oppressant et normé que seul, le livre permet la bouffée d’oxygène, la lueur d’espoir, ou l’éventualité d’une autre vie.


    Un terrible et bouleversant récit sur la condition des femmes.
    Une claque !

    Etaf Rum, issue d’une famille d’immigrés palestiniens, est née à Brooklyn. Elle enseigne la littérature américaine en Caroline du Nord, où elle réside avec ses deux enfants. Le Silence d’Isra est son premier roman.
    Un coup de maître !

    https://commelaplume.blogspot.com/

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    Couverture du livre « Le silence d'Isra » de Etaf Rum aux éditions L'observatoire

    Sy Dola sur Le silence d'Isra de Etaf Rum

    Isra, jeune palestienne, qui s'évade dans la lecture, se retrouve mariée à Adan, un palestinien qui vit à Brooklyn.  Elle n'aura donc pas d'autres choix que de s'installer aux USA. Ils logeront dans le sous-sol de la maison des parents du marié. Farida, sa belle-mère la pousse à devenir mère...
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    Isra, jeune palestienne, qui s'évade dans la lecture, se retrouve mariée à Adan, un palestinien qui vit à Brooklyn.  Elle n'aura donc pas d'autres choix que de s'installer aux USA. Ils logeront dans le sous-sol de la maison des parents du marié. Farida, sa belle-mère la pousse à devenir mère rapidement et lui reproche de manière insidieuse qu'elle ne "sache faire" que des filles.  Et c'est sans compter sur la violence de son époux. Elle va vite se retrouver coincée entre les traditions et son envie d'être autre chose pour ses filles.

    Mais un drame va survenir, Isra et Adan vont disparaître, laissant leurs trois filles à la charge de Farida. Arrivée à l'adolescence, Farida présente des prétendants à Daya, la fille aînée,  mais cette dernière les refuse tous, elle veut aller à l'université.  Elle va donc devoir tenir tête à ses grands-parents et surtout sa grand-mère.  Son salut viendra-t-il de sa tante paternelle Sarah qui était proche de sa mère ?

    Ce roman est une véritable coup de coeur qui nous montre combien le poids des traditions peut générer de la violence, essentiellement à l'encontre des femmes qui n'ont pas vraiment droit à la parole. La question se pose de comprendre comment en ayant subi de la violence, en ayant été mère, les femmes reproduisent ce schéma et ne se battent pas pour empêcher les mariages forcés.  Seraient-elles intéressées par l'aisance financière que la dot va apporter ? Pourquoi continuer à faire perdurer des traditions d'une autre époque ? Et pourquoi les jeunes femmes, qui ont la "chance" de vivre en occident perpétuent ces traditions par peur du qu'en dira-t-on ? peur du rejet ? Et pourquoi les belles-mères sont-elles odieuses voire mauvaises avec leurs brus, comme si ces dernières étaient responsables de la dérive de leur époux.

    Cependant au terme de la lecture de ce roman, l'espoir et là mais le chemin s'annonce long. Mais on voit bien à travers le parcours de ces femmes sur trois générations que la situation évolue. Cela donne encore plus envie de se battre pour que la femme trouve pleinement sa place dans la société d'aujourd'hui. c'est un bel ode à la femme qui s'échappe via la lecture. En effet les livres, s'ils ne peuvent changer la vie de ces femmes, leur donne au mois la possibilité de sourire, de rire, de voyager, de s'émouvoir.

    A lire absolument

    https://quandsylit.over-blog.com/2023/04/le-silence-d-isra-etaf-rum.html

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