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Etrange identité pour une petite fille, l'héroïne de ce court récit de 150 pages trouvé dans son carnet secret : le journal de bord d'une drôle d'aventure .
Si de la rose, elle a la blancheur, la candeur, la pureté ; de la ronce, elle a parfois les épines car elle est délurée, rusée et débrouillarde, la mignonne !
Elle vit en compagnie de Machefer (son père?) dont le « métier » est de « faire des coups ». En compagnie de son associé Bruce , ils travaillent la nuit la laissant seule avec quelques provisions
Un jour, ils ne reviennent pas, elle part à leur recherche en sillonnant la ville , et découvre sur l'écran d'un téléviseur dans une vitrine les images d'un film intitulé « Fin d'une cavale sanglante » interprété par des « sosies » de Bruce et Machefer. Mais sa cavale, à elle, est loin d'être terminée.
Petite fille candide, elle se sent proche des animaux et ce qu'elle voit de la vie, elle l'interprète au travers des contes qu'elle connaît .
Elle aime les mots et son rêve est de devenir « ornithologue étymologiste ». Machefer la surnomme d'ailleurs : « moulin à paroles » et « raisonneuse » car elle cherche à tout comprendre, en particulier ce qui se cache derrière expressions imagées du genre : rouler quelqu'un dans la farine .
Ce court récit est plein de fraîcheur , vivant, souvent drôle et nourri du comique de l'absurde .
J'ai suivi, le sourire aux lèvres , les pérégrinations de cette petite fille, qui est tantôt une sorte de Zazie , tantôt une sorte d'Alice dont le pays n'est pas toujours celui des merveilles .
Et si elle n'était pas celle que l'on croit ? La note finale de l'éditeur pourrait le laisser supposer .
Auteur à succès passé maître du marketing littéraire, vache à lait courtisée par son éditeur, Prosper Brouillon écrit au kilomètre entre interviews, salons littéraires et juteuses master class. Peu importe le sujet, polar ou roman d’aventures, pourvu qu’il plaise au lecteur et oblige « ce rat cupide à cracher ses vingt euros ». Sa production purement mercantile ne l’empêche pas de se croire arrivé parmi les plus grands de la littérature et de rêver aux plus hautes distinctions. Pour continuer à occuper les têtes de gondole, il lui faut pourtant encore venir à bout de la corvée de remplissage des pages de son prochain roman…
Nous voici donc immergés dans le processus créatif de Prosper, le temps de comprendre la genèse de sa prochaine publication de génie. Le ridicule ne tue pas, heureusement pour notre homme, inconscient de ses platitudes et de ses formules ampoulées. A lui seul, il incarne tous les travers du microcosme littéraire, lorsque sa soumission aux diktats commerciaux finit par faire du livre et du romancier de purs et calibrés produits de consommation. Le regard d’Eric Chevillard est féroce et sa satire perfide. Il s’en donne à coeur joie pour forcer méchamment le trait, au gré d’une dérision grinçante dont on sent bien qu’elle masque une vraie envie de pleurer.
Et tandis que les raides et anguleuses silhouettes en noir et blanc de Prosper, plaquées sur le fond rouge de ses plates chimères romanesques par l’illustrateur Jean-François Martin, viennent, à leur manière décalée, faire écho aux pointes acerbes et cyniques dont se hérisse le texte, le lecteur sourit de tant de verve et d’habileté pour tourner en ridicule une indéniable réalité.
Ce pamphlet bien troussé se dévore d’une traite, dans un moment de fantaisie rigolarde qui n’en fait pas moins mouche.
Au prétexte de donner un auteur identifié au texte de ce conte, tâche dont il s’acquitte donc tout au long du livre, Éric Chevillard (que je découvre pour la première fois) le bouscule, le corrige, l’agrémente de détails et de suppositions. De digressions multiples en réflexions diverses, de bons mots en traits d’esprit, l’auteur joue de la langue et du verbe, perd son lecteur et le récupère, et en jubile semble-t-il !
Exercice de style bien plus que roman, ce livre m’a fait sortir des sentiers battus de mes lectures habituelles. Si je ne suis pas totalement convaincue, je suis divertie et titillée !
Comme quoi, la vision que l'on a d'un livre peut changer avec le temps ...
J'avais lu ce petit livre à sa sortie et sa prose avait sut me captiver et m'emmener dans une bulle à part. En ce temps de confinement j'ai voulu le relire. Eh bien, je ne vois pas ce que je lui avais trouvé de génial à l'époque. Il reste à lire, bien sur ....
"Si Ronce-Rose prend soin de cadenasser son carnet secret, ce n'est évidemment pas pour étaler au dos tout ce qu'il contient. D'après ce que nous croyons savoir, elle y raconte sa vie heureuse avec Mâchefer jusqu'au jour où, suite à des circonstances impliquant un voisin unijambiste, une sorcière, quatre mésanges et un poisson d'or, ce récit devient le journal d'une quête éperdue.."
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