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Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Autant j’avais vraiment bien aimé le premier opus consacré à madame Hibou : Ma voisine est indonésienne, autant j’ai beaucoup moins accroché à celui-ci. D’une bonne surprise liée à l’originalité et au traitement léger et humoristique d’un sujet un peu décalé, on est passé aux redites et aux généralités assénées d’une manière un poil auto-satisfaite et plus franchement drôles… C’est vraiment dommage.
En effet, dans cette BD, à travers madame Hibou, l’auteur nous énumère tout un tas de généralités sur la France et les français (ainsi que sur les indonésiens, d’ailleurs…) pas spécialement avantageuses. Alors, bien sûr, c’est important de pouvoir profiter du regard de l’Autre comme d’un miroir sincère de nos défauts collectifs ou individuels, mais, pour le coup, je trouve que dans le cas précis de madame Hibou, le regard en question est assez orienté vers le négatif… C’est peut-être justifié sur certains aspects, mais peut-être pas sur tous… Il y a un côté « Oui, la France est un pays merveilleux… Dommage qu’il y ait les français… » qui finit par être un peu lourd…
L’autre aspect de cette BD qui m’a dérangé est cette espèce d’auto-satisfaction qui ne passe pas vraiment. Je m’explique. Très souvent, à la fin des historiettes qui ne font qu’une planche ou deux, le personnage de l’auteur ou de madame Hibou éclate de rire alors que la situation ne le justifie pas vraiment, un peu comme la claque qui lance les applaudissements pour entraîner le mouvement. Désolé, mais quand ce n’est pas drôle, ce n’est pas la présence d’un personnage hilare qui fait « hahahaha !!! » dans une bulle qui va me faire rire. Et je vous assure que c’est TRES (trop !!!) présent tout au long de la BD.
Et puis les anecdotes sont beaucoup plus courtes que dans le livre précédent. 2 planches max, la plupart du temps une seule. Le format me semble trop condensé et permet beaucoup moins la nuance que dans le tome précédent. Résultat, et j’en reviens à mon reproche principal, madame Hibou va à l’essentiel, et cet essentiel est très souvent une généralité…
Pour le reste, côté dessin, je le trouve plus affirmé que dans le premier tome et l’utilisation du rouge pour mettre le projecteur sur madame Hibou est une jolie trouvaille à la fois très efficace et graphiquement sympathique.
Alors, bon, je suis peut-être un peu sévère, et vous aimerez peut-être cet album, mais, pour moi, c’est clairement une BD dont j’aurais pu me passer.
Après nous avoir fait visiter la France comme nous l'avons rarement fait, nous voilà de nouveau aux côtés de Madame Hibou et de Manu Wali Kota (Emmanuel Lemaire) pour un voyage plus intime (et oui il est moins simple de voyager en période de Covid). Dans ce nouvel album, on s'attache encore plus à Madame Madame (Ibu est une traduction phonétique de Madame en Indonésien). On y découvre sa personnalité attachante ainsi que toutes les différences culturelles entre l'Indonésie et la France (Et oui on est parfois un peu particuliers). Humour, frustration, incompréhension, colère, larmes (le piment peut être parfois trop fort), amitié, "blind date" et chaussures rouges ne sont qu'une partie des sujets qu'ils abordent ensemble pour notre plus grand plaisir.
Emmanuel reprend le principe des strips courts, qui en plus du dynamisme, permettent à cette bd d'aborder de nombreux thèmes avec justesse. Ainsi, ils arrivent à nous faire réfléchir à ce que nous sommes, à notre façon d'agir avec les autres et nous avons clairement une bonne marge d'amélioration. Dans ce nouvel opus, l'auteur a ajouté des pointes de couleurs lorsque cela apportait un plus à la lecture. Elles sont bien vues et bienvenues.
Si vous avez aimé voyager avec "Ma Voisine est Indonésienne", vous aimerez forcement retrouver nos deux protagonistes dans la "France vue par Madame Hibou". Un petit plaisir de lecture.
Avec Ma voisine est indonésienne, Emmanuel Lemaire nous avait présenté Madame Hibou. Quel étrange nom ! Ibu en indonésien signifie Madame. Et madame ibu est devenue Madame Hibou. Un drôle d’oiseau selon l’auteur !
Avec Madame Hibou nous avions découvert la France à travers ses yeux d’Indonésienne amoureuse de notre pays. Curieuse, c’est en train que cette traductrice, nous avait emmené aux quatre coins de l'hexagone. Plutôt six !
Charleville-Mézières et Arthur Rimbaud. Dieppe pour découvrir d’où étaient partis les premiers Français pour l’Indonésie. Niort pour vérifier que ce n’est pas la ville la plus laide du monde…
Mais avec l’arrivée d’une pandémie et les restrictions pour voyager, Madame Hibou s’est retrouvée à quai dans cette magnifique ville de Rouen (oui, oui, j'y suis née).
Alors après nous avoir fait découvrir la France géographiquement, Madame Hibou allait nous parler de ses habitants, dans La France vue par Madame Hibou.
Sous forme d’histoires courtes d’une ou deux pages, Emmanuel Lemaire, le voisin donc, nous raconte les observations faites par Madame Hibou sur les Français qui l’entourent.
À aucun moment il n’est question de jugement, mais plutôt d’un œil juste sur ce que nous sommes. Cette vision est réaliste, interrogative puisque nos habitudes de vie diffèrent des siennes.
Mais il s’agit surtout du regard bienveillant d’une femme qui a adopté la France, un pays où elle se sent libre. Même si certaines valeurs dans lesquelles elle a baigné, telle que la solidarité, ne sont pas toujours au cœur de nos préoccupations.
Nouveauté, l’auteur a introduit quelques touches de couleurs dans ses dessins, toujours empreints de beaucoup de finesse. Et quel plaisir de retrouver la place du Vieux-Marché et l'église Sainte Jeanne d’Arc, la gare style Art nouveau, les jardins de l’Hôtel de ville et l’abbatiale Saint-Ouen, les quais de Seine…
Merci à tous les deux pour ces visites. On ne peut juste espérer que Madame Hibou chaussera rapidement ses baskets rouges afin que vous puissiez, ensemble, continuer à nous montrer qui nous sommes vraiment.
Vous êtes à la recherche d’une personne, pour partir avec vous à la découverte de la France. Ne cherchez pas plus loin ! Cette personne est là sous vos yeux, c’est Madame Hibou. Madame Hibou, me direz-vous, quel nom étrange?
Madame Hibou, parce qu’ibu en indonésien, signifie Madame. Enseignante de Français en Indonésie, son pays d’origine, cette universitaire a décidé de venir s’installer à Paris pour être libre de vivre comme elle l’entend. Traductrice en semaine, Madame Hibou voyage le weekend pour découvrir la France, son pays d’adoption. Pour elle, le meilleur moyen d’effectuer ses pérégrinations, c’est d’utiliser le train, un moyen de transport peu usité chez elle.
Alors sac au dos, elle va au gré de ses envies, guidées par ses impressionnantes connaissances de la culture française. Charleville-Mézières, pour connaître la patrie d’Arthur Rimbaud. La villa de Christian Dior à Granville (un merveilleux endroit qu’il faut absolument avoir vu) pour en envoyer une photo à sa nièce. L’abbaye de Jumièges (en Seine-Maritime), en ruines mais tellement magnifique. Lyon, Grenoble, Niort... Et pourquoi pas Niort, on lui a dit que cette ville était laide, alors Madame Hibou veut le constater de ses propres yeux.
Tous ses voyages, Madame Hibou les raconte à Emmanuel, son voisin. Elle apparaît aussi vite qu’elle disparaît, parfois sans explication. Ensemble, ils vont se retrouver régulièrement autour d’un thé, pour échanger. Au fur et à mesure, ils vont construire une amitié basée sur la découverte de l’autre, de celui ou celle qui est différent.e en raison de ses origines, mais qui a tant à vous apprendre, sur vous-même et sur le pays où vous habitez.
J’ai eu la chance de rencontrer Emmanuel Lemaire. Il m’a parlé de son travail, de Madame Hibou, de l’Indonésie. Une très intéressante discussion que j’ai pu approfondir grâce à ce magnifique album, qui a tant à nous apprendre sur nous, notre pays et l’accueil des gens qui viennent s’y installer.
Une très belle leçon d’humanité en 126 pages, recouvertes de dessins minutieux, qui ne pourront que vous faire voyager, vous aussi, à la découverte de l’autre, pour mieux l'accepter.
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