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La Maison à Paris, The House in Paris dans la version originale parue en 1935, a été publié par les éditions Gallimard en 1942 puis en 1986 dans la collection L'Imaginaire. Le style de la romancière britannique est fluide avec toutefois une pointe de tension, quelque chose de vaguement brut, comme une violence contenue, maîtrisée : "Miss Fisher remit en soupirant la lettre de Mrs Arbuthnot dans son sac en le refermant avec un bruit sec, puis s'enfonça dans le taxi à côté d'Henriette, sans rien perdre de sa raideur, comme si cette arrivée lui était une fatigue et qu'elle ne pouvait se détendre encore. Des gants noirs cousus de blanc s'entortillaient autour de ses doigts, et ses fourrures noires exhalaient une forte odeur de camphre." (Page 8).
Le ton est caustique, le regard lucide, l'écriture incisive : "Si au moins il y avait bientôt une révolution...j'aimerais à recommencer ma vie en pleine jeunesse, sans appui, ayant tout perdu. Je me demande parfois si nous ne sommes pas les malheureux, nous, les gens comblés ; nous n'avons pas d'avenir. Il est temps qu'il se passe quelque chose." (Page 86)
L'intrigue:
Henriette, jeune orpheline anglaise, en route pour rejoindre sa grand-mère à Menton, fait une halte à Paris chez des amies de cette dernière, Mme Fisher et sa fille. Elle y fait la rencontre d'un jeune garçon, Léopold, qui attend la visite de sa mère qu'il n'a jamais vue.
Karen Michaelis, mère de Léopold, fiancée à Ray Forrestier, a eu son fils avec Max Ebhart, le fiancé de son amie Naomi Fisher, celle-là même qui accueille le jeune garçon chez elle. Le poids de cette infamie, trop lourd pour le jeune homme, le conduira au suicide. Karen abandonne son enfant à la naissance, le confiant à la garde de cousins éloigné. Elle acceptera finalement d'épouser Ray, sans se douter que l'ombre de cet enfant adultérin compromettra leur bonheur conjugal.
Léopold, innocent, bien que trop jeune pour le comprendre, apprendra à accepter le monde dans lequel cette tromperie l'a jeté. Son regard d'enfant s'étonne des éternelles indécisions de sa mère, cette femme inconnue à la personnalité si complexe. Et si, tout compte fait, le salut passait par ce beau-père mystérieux et plein de charme?
En 1935, date à laquelle Elizabeth Bowen a écrit La Maison à Paris, les caractéristiques de son talent commencent à s'affirmer: une pénétrante intuition doublée d'une redoutable perspicacité, un esprit caustique, une fine analyse des petitesses humaines qu'elle observe avec sympathie et ironie. Sa vision de la société lucide et brutale et l'analyse psychologique poussée de ses personnages en sont les principaux atouts.
Le +: le monde hermétique et déconcertant des adultes vu à travers le regard neuf et naïf de deux enfants qui découvrent ses arcanes sans les comprendre. Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec Ce que Savait Maisie, roman de Henry James paru en 1897 qui raconte l'histoire d'une petite fille qui a le malheur de naître au sein d'un couple qui ne s'aime pas et qui multiplie les relations adultères sans vraiment prendre de précautions. Lorsque ses parents divorcent, Maisie devient l'enjeu que le père et la mère revendiquent dans une lutte acharnée. Mais quand le père se remarie et que la mère séduit sir Claude, soudain l'enfant devient un fardeau dont ils tentent de s'affranchir. =>Toute l'action du livre est perçue au travers des yeux de la petite Maisie, instrument de ses parents et des adultes qui l'entourent, qui assiste démunie au spectacle des égoïstes passions humaines.
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