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L’argent !
On dit souvent l’argent ne fait pas le bonheur……mais il y contribue.
L’argent peut être signe d’autonomie et de liberté.
C’est le cas pour nos deux héroïnes Maria et Alicia, elles vivent toutes les deux à Madrid et sont dépendantes du travail dit alimentaire, d’un homme et surtout d’une condition tributaire de l’argent….. leurs vies sont si semblables et pourtant l’histoire de Maria se déroule en 1969 et celle d’Alicia en 2018…..
Elles sont de la même famille, Maria tombe enceinte très jeune et part travailler à Madrid laissant sa fille Carmen à ses parents, sa sœur et son frère Chico.
Elle part faire le ménage à Madrid au sein d’une famille et tenter de gagner l’argent pour faire venir sa fille.
Alicia vit de petits boulots après l’abandon de ses études, suite au suicide de son père. Elle est passée, avec sa mère Carmen et sa sœur Eva, d’un mode de vie aisée à précaire. À partir de ce drame qui la hante, elle va vouloir partir et construire sa vie….. mais sans argent.
J’ai adoré ce roman sur cette famille, ces femmes, des battantes, des rêves et des espoirs de liberté et d’autonomie…… mais ce n’est pas si simple et puis la place de la femme et les préjugés, mêmes s’ils évoluent entre 1969 et 2018, ne sont pas encore dans tous les esprits où l’on ne voit que le schéma classique : un couple, des enfants, devenir propriétaire…..
J’ai adoré ❤️
Ce roman est une ouverture sur la vie madrilène à travers les prismes de trois existences de femmes de la classe ouvrière, aux antipodes l'une de l'autre, et qui appartiennent pourtant à la même lignée familiale : elles sont en effet grand-mère, mère, fille. C'est un texte que l'on peut qualifier de féministe même si pour moi, il tend à réparer des désavantages injustices dont ont été affligées le sexe qu'on se plaît à dire faible. J'ai perçu ce roman comme un hommage, une réhabilitation.
En premier lieu, ce texte m'a déstabilisée. S'il est question de trois femmes d'une même famille, génétiquement parlant, elles ne se côtoient pas ou plus - certaines d'entre elles ne se connaissent même pas. Et comme pour accentuer cet état de fait, cette absence ou cette rupture de relations, les chapitres se succèdent sans suivre aucun ordre précis. La rupture est ainsi totale. Chronologique, narrative, filiale aussi. Il nous faut donc prendre le temps de quelques chapitres pour appréhender, dans sa globalité, le schéma et l'histoire familiale fracassée. Ses No man's land, ses anomalies et contresens. Maria, Carmen, Alicia. Et aussi quelque part derrière ces trois figures principales, Eva, Chico, et toutes celles et ceux qui ne portent pas de nom.
Si le lien du sang reste le seul fil qui les unit au travers des aléas de la vie, c'est avant tout leur condition de femme qu'elles ont en commun dans un pays ou le dogme catholique est partie prenante de la vie intime et sociale. Elena Medel ne fait pas de façons : il n'y a rien d'autre à faire qu'à lire, observer, comprendre. Lorsqu'une femme avait le malheur de tomber enceinte, il y a encore quinze ans à peine, charge à elle seule d'élever l'enfant si le géniteur avait la riche idée de prendre le large. L'auteure espagnole concentre toute l'attention sur ces trois femmes, en ne tombant pas dans l’écueil de complètement occulter ou condamner les figures masculines. Ne pas tomber dans le piège de la victimisation. Mais plutôt dans la valorisation de ce qu'elles doivent endurer. On y lit des tranches de vie, ces circonstances qui les ont amenées, chacune à sa façàn, à occuper le travail qu'elles exercent - femmes de ménage et vendeuse - et à préserver farouchement leur indépendance, en refusant toute forme d'union conjugale et ainsi de ne pouvoir admirer toutes ces merveilles éponymes que de loin.
Mariage ou célibat, maternité, ou refus de procréer, choix d'une profession, responsabilisation financière de sa vie indépendamment de toute aide masculine, les trois femmes se posent toutes ces questions, en y répondant d'une manière résolument tranchée et autonome. L'auteure est allée explorer en profondeur toutes leurs problématiques personnelles, ces hommes qui dévorent les forces vitales de leur compagne - culture, argent, énergie, jeunesse, temps - ou la pauvreté, au-delà de tout aspect purement vénale, les aliène à cette absence de liberté, d'être elle-même, de s'épanouir en tant que telle. C'est le pouvoir véritable de ces Merveilles, qui en réalité représente le luxe de s'exprimer, de réfléchir à voix haute, de contredire, de débattre. Voilà la véritable valeur de ces Merveilles.
Les hommes brillent par leur absence, par leur transparence, par leurs faiblesses, lire Les merveilles c'est aussi suivre le lent processus d'émancipation de ces femmes, lesquelles doivent choisir entre pauvreté ou liberté, cette dernière exigeant moult sacrifices. Et cette écriture sans concession, qui vise et appuie précisément là où ça fait mal, vive et terre-à-terre, n'épargne pas même ses modèles féminins, qui sont elles-mêmes partie prenante dans cette mécanique perverse huilée par la possession des billets, l'apanage du pouvoir.
C’est un roman fort. C’est un roman dérangeant, parfois cru. C’est un roman à l’ambiance noire, pesante. Un roman social sur la précarité, le manque d’espoir qui atteint les ménages défavorisés.
Je n’ai pas eu d’empathie pour ces deux femmes trop sombres pour moi, trop aigries.
Une belle écriture, belle plume mais hélas trop de longueurs à mon goût. Ce roman et moi, on ne s'est pas trouvé.
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