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Sous le voile translucide, la réalité d’une immersion dans l’étrange (er) au Brésil. À haut potentiel cinématographique, cette fiction, au ralenti, en noir et blanc est une détonation. Le vertige de notre contemporanéité. Une déflagration.
Une jeune fille ouvre la porte de son avenir. À l’autre bout du monde au Brésil pour accomplir ses études supérieures.
Confiante, l’expression même de l’universalité, elle est de discernement et d’élégance. Elle visite son lieu des Savoirs avec ses parents. Elle a appris la cartographie, les senteurs et les couleurs, les changements de ton dans le ciel, comme une promesse de renouveau pour elle. Elle est jeune et vaste. Libre et réceptive à la terre qui va opter pour son changement de vie. Ses parents veulent apprendre eux aussi. Respirer le pays , comprendre les habitus et les diktats d’un méconnu pour eux encore. La fenêtre grande ouverte, ils pénètrent dans le souffle d’un pays immense et musical, pétri de sensualité. Empreint de mouvements et de coutumes. Telle la pavlovienne parade du carnaval de Rio. La sociologie qui défile, la figuration d’un peuple dans toute son expression. Ils sont tous les trois happés par l’idiosyncrasie, étape après étape, « ils sont seuls dans cette forêt tropicale exubérante qui grouille de vrombissements d’insectes et de cris d’oiseaux ». « On m’avait pourtant dit que ce pays, c’était celui du métissage réussi, répond-elle. Je l’ai lu dans des livres, c’est ça qui m’a attirée. C’est pour ça que je suis venue, parce que j’avais ce rêve-là et que je voulais le vivre. Oui, depuis l’enfance, elle a ce rêve-là, dit la mère. Un mythe, auquel on a toujours voulu faire croire, dit-il »... « Aller à la rencontre des mythes. C’est risqué, dit l’homme ; on ne trouve jamais ce qu’on cherche ».
Ils déambulent, ils cherchent des preuves, touristes affamés de tout comprendre. Seule, la fille est à l’aise. Elle s’échappe de l’ubiquité, heureuse et attentive à l’accueil qui prononce le langage à apprendre. Les parents sont altruistes et convaincus. Ils sont humanistes et sensibles à l’humain. Ils accordent leurs regards au métissage rencontré. Regards doux et paroles qui refluent les misères comme des fardeaux. Ils sont en apogée avec leurs idéaux. On ressent le magnétisme chaleureux de la découverte du Brésil. Celui de leur fille en advenir. Sauf, qu’ils font une mauvaise rencontre. « Chercher l’aventure et tenter le destin ; jusqu’à le provoquer ? Elle frissonne ».
Deux jeunes brésiliens sortent de terre. Revolvers noirs, des gosses, caricatures des brigands. Des petites hyènes criardes et assoiffées d’argent. Ils sont là, le père, la mère et la fille, qui elle, jette sa carte d’as de cœur au sol. Le symbole de l’insouciance enfoui dans le sol, entremêlé des ordures et de la faim aux abois. Elle comprend ce qui se passe. Le danger immense et incommensurable d’un dérapage. L’arme pointé vers le ventre de la mère. Ils sont dans la sidération de l’instant. Dans l’immuable bouleversement. Yeux assassins, ongles sales et masque de haine. Un face à face qui foudroie l’espace de villégiature. Le réel d’un monde violent. L’agression est vive, froide, rapide et paroxystique. « Détonation » vol d’oiseaux noirs, le bras du père en pâture. Le sang en raison, les gamins sont des tueurs. « On dirait que toutes les strates de la violence de l’histoire de ce pays, qui se répète à l’infini, se condensent en eux et s’inscrivent dans leurs corps, dans leurs gestes ». Le père, la cible, sa pochette trop visible. La détonation comme la chute d’Icare. L’envers d’un décor. La frontale vérité d’un pays ravagé par les inégalités, la drogue et la faim. Les bidonvilles comme des châteaux de cartes postales gorgés d’eau non potable. Comment cette jeune fille pourra-t-elle vivre en ce lieu de détonation ? Laissez du temps au temps. Les épreuves vont œuvrer. La prodigieuse adaptation, apprendre d’un peuple. « Elle retrouve une sorte de conscience, de lucidité, de vivacité, d’unité, de liberté de mouvement ».
Engagé, stupéfiant de justesse, « Détonation » est le microcosme qui révèle la cruauté humaine. Les tragédies d’une jeunesse ployée sous les affres. Le choc frontal des inestimables diversités. Le contre-poids : dépasser les épreuves, le sésame du vivre-ensemble. Un livre inestimable. Les photographies lianes et souveraines de l’autrice sont une double-lecture vivante et spéculative. La littérature ici, acte son pouvoir humaniste et d’urgence. L’écriture de Dominique Loreau est bercée de compassion et d’observation. Rien n’est laissé au hasard . Tout est inscrit en noir et blanc et prêt à être archivé dans nos consciences. C’est un livre qui fait grandir. Publié par les majeures Éditions Esperluète
Le titre parle de lui-même. Ce livre est vraiment l'apologie de la simplicité dans la vie quotidienne. Le superflu n'a pas sa place ici. Ce livre est truffé de conseils à prendre dans tous les domaines. Il est à l'opposé de la société de consommation qui nous régit et nous ramène à l'essentiel.
j'ai lu ce livre en 2005.
Dominique Loreau vit au Japon depuis longtemps. Elle a fait sien des principes de simplicité et de beauté japonais.
Très lié au minimalisme d'aujourd'hui, ce livre reste d'actualité. L'auteure evoque le matérialisme, le corps et le mental.
Après comme tout livre porte par une expérience personnelle, chacun-e y prend ce qui lui semble juste
Un livre ce cette actrice est toujours une pépite qu'il faut lire et relire, au cas où... Au Japon, cher à l'autrice, la femme n'est pas soumise aux tâches "ménagères", en les maîtrisant elle s'en libère. Comme ce livre est bien écrit on en oublie presque ce qu'il reste à faire (dans la maison!).
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