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Nous sommes au XIXème siècle. Margot et Joe (parents de douze filles et d’un unique garçon – Jonathan – petit dernier un peu « simple » …) tiennent depuis des années le Swan, une auberge au bord de la Tamise. Joe est un conteur né : nombre de clients viennent pour le plaisir de l’écouter … Et c’est en plein milieu d’un récit que surgit (dans la nuit) un homme blessé (Henry Daunt, photographe de son état) portant une fillette morte, qui se serait noyée dans le fleuve …
… Sauf que le petit cadavre, une enfant d’environ quatre ans, revient « miraculeusement » à la vie après quelques heures d’inconscience, sous les yeux sidérés de Rita, une formidable infirmière (aussi compétente qu’un médecin …)
Mais qui est cette petite fille silencieuse ? … Plusieurs disparitions semblent pouvoir correspondre à sa personne …
Au travers d’une (longue) recherche qui se déroulera sur 530 pages ( entrecoupées de récits croisés) l’auteure nous soumet plusieurs hypothèses (plausibles ou non …)
Un roman bien écrit, plutôt plaisant – même si je lui ai trouvé quelques longueurs … L’intrigue s’éparpille un peu trop à mon goût … J’ai eu, je l’avoue, quelques moments de lassitude … Mais la curiosité a été la plus forte ! Je me suis alors prise au jeu et, comme je tenais absolument à savoir qui elle était, cette fameuse petite fille, je me suis accrochée ! Finalement, je suis allée jusqu’au bout de l’histoire. Honnêtement, pas de regrets … Pas non plus de réel coup de coeur … Un avis mitigé, probablement dû au côté « gothique » de la trame, qui n’est pas forcément ma « tasse de thé » …
Coup de coeur.
L'histoire se déroule sur la Tamise en 1887 et suit les vies, les amours et les tourments des personnages vivants entre Oxford et Cricklade ; le long de la rivière.
Une nuit, un homme que personne ne connait, mouillé et sanglant arrive titubant dans un pub, où les habitués racontent tout à tour des histoires, avec ce qui semble être une poupée dans ses bras.
L'homme s'évanouit et la « poupée » est éjectée de ses bras. C'est une fillette qui semble s'être noyée. Alors que les habitants s'occupent de l'homme, l'enfant, miraculeusement, revient à la vie.
Avec un mélange de chagrin, de duperie et d'espoir, plusieurs familles viennent à croire que l'enfant peut leur appartenir.
Mon coeur s'est attaché à chacun d'eux.
Magnifiquement écrite, avec une prose profondément poétique, des personnages mémorables, des rebondissements, des intrigues qui m'ont procurés une émotion à chaque page.
J'ai adoré ce roman.
Il était une fois, un roman dont les premiers mots étaient à eux seuls une invitation à se laisser aller au charme d'une histoire, à retrouver le plaisir simple d'écouter raconter. Ce roman pourrait vous être narré, soir après soir par l'un de ses protagonistes, de ceux qui se réunissent chaque fin de journée au Swan à Radcot autour d'un bon feu de cheminée. Dehors, le fleuve coule, déroule ses méandres, charrie branchages et cailloux, balayé par la brume. Dans l'auberge, les histoires s'enchaînent, se perfectionnent, se polissent jusqu'à ce que l'auditoire les juge parfaites. Et ce petit monde est exigeant. En ce 19ème siècle, sur les bords de la Tamise, on est encore loin de l'invention de la télévision et des séries. Mais l'on a déjà le goût des histoires qui feront un jour le succès de la BBC...
Alors, quand un homme blessé fait irruption dans l'auberge avec un corps dans les bras, quand l'enfant que tout le monde croyait morte revient à la vie sous le regard troublé de l'infirmière qui l'a prise en charge, on reconnait là de superbes ingrédients et plusieurs pistes d'histoires qui pourraient tenir la route. La petite fille qui ne parle pas est-elle celle des Vaughan enlevée deux ans auparavant ? Ou bien la petite-fille d'Armstrong dont le fils aîné a quitté le village pour s'établir à Oxford sans plus jamais donner de nouvelles ? A moins que l'affaire ne soit plus ancienne, beaucoup plus ancienne, de celles qui rejoignent les légendes séculaires... Les familles ont leurs mystères, le fleuve en est témoin et parfois acteur. On ne sait pas encore grand-chose à ce stade mais tout le monde en est convaincu : "Il va se passer quelque chose". Et moi, lectrice, je me retrouve scotchée à l'histoire qui défile au fil des pages, happée par le courant qui mêle forces de vie et de mort, attablée au Swan, attendant avec avidité que le conteur avance.
Oui, ce roman c'est du pur plaisir. Grâce à sa magnifique galerie de personnages, au service d'un récit puissant et incarné qui transporte et immerge. Grâce à sa fine trame contextuelle où affleurent les travaux de Darwin, la relation au vivant, le questionnement sur ce qui fait une famille et bien sûr le pouvoir de l'imaginaire symbolisé par le fleuve omniprésent, source de vie mais également séparation entre deux mondes dans les mythologies. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à ma lecture, je parle d'un plaisir simple, celui qui prend sa source dans l'envie de se laisser emmener ailleurs mais ne peut être comblé que par le savoir-faire d'une auteure suffisamment exigeante et ambitieuse. J'ai adoré le voyage et ne peux que conseiller à celles et ceux qui me lisent de se laisser embarquer sur la Tamise pour rencontrer à leur tour Rita, Daunt, Armstrong, Bess, Joe, Margot et tous les autres... Vous venez ? "Il était une fois une auberge paisiblement installée sur les berges de la Tamise, à Radcot, à une journée de marche de la source..."
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
Dans ce village du bord de la Tamise au milieu du 19e siècle, l’on vit au rythme des humeurs du fleuve qui, de tout temps, a fait l’objet de persistantes légendes, peuplées de noyés et de fantômes, longuement relayées autour des bières servies à l’auberge Swan. Lorsqu’un jour surgit le photographe Henry Daunt, blessé, avec dans les bras une fillette méconnaissable, qui paraît d’abord morte noyée avant de revenir miraculeusement à la vie, les spéculations vont bon train : s’agit-il de l’une ou l’autre des enfants des environs récemment portées disparues ? Les imaginations ne tardent pas à s'échauffer, n'excluant pas les hypothèses les moins rationnelles...
Toute l’originalité de cette histoire vient d’abord de son atmosphère, soigneusement campée entre réalité et fantasmes, en un lieu propice aux croyances magiques, à une époque où la superstition peine encore à s’effacer devant les avancées de la science. Dans les esprits ordinaires, la photographie flirte ainsi encore avec la magie, le darwinisme avec l’inimaginable, et l’inexpliqué avec la sorcellerie. Alors, un fleuve qui, par ses crues, ses courants et ses brouillards, emmêle si bien son cours à celui de l’existence de ses riverains, prend naturellement une dimension bien vite surnaturelle, telle une frontière entre deux mondes, un miroir dont les deux faces seraient la vie et la mort, et où se refléteraient bien des ombres et des secrets.
Dans cette ambiance liquide aux teintes de plomb et d’étain et aux odeurs de marécage, se dessinent, restitués en profondeur et avec le plus grand réalisme, des personnages singuliers que l’ignorance, la peur et les duretés du quotidien font d'autant plus dériver au vent des croyances et des rumeurs. La vie, dans l’ensemble, ne leur fait guère de cadeaux : deuils et pertes jalonnent le temps, frappant particulièrement les femmes en couche et les très jeunes enfants.
Tout est dès lors posé pour le déroulement d'une intrigue savamment construite qui, tel le courant imprévisible de la Tamise, emportera irrésistiblement le lecteur dans ses mille méandres et ramifications. Ce conte profondément original et attachant, joliment brodé autour des thématiques de l'écoulement de la vie, des mystères de la naissance et de la mort, et des difficultés de la parentalité, s'avère une lecture enchanteresse à nulle autre pareille. Coup de coeur.
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