Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Denis Podalydès (DP) ne se contente pas de livrer ses souvenirs sur les moments partagés avec la famille Bourdieu, Ami d’Emmanuel (fils cadet de Pierre Bourdieu, avec qui il partagera lieux de vies et passions - scénarii et films pour Emmanuel, mise en scène et jeu d’acteur pour Denis), Podalydès passera beaucoup de temps que ce soit dans leur résidence principale que dans celle des vacances. Il est presque devenu le quatrième enfant de la famille Bourdieu et aura assisté à des moments sensibles et personnels. Il aura aussi vécu et partagé ces périodes de la vie où s’affirment des choix personnels (Podalydès hésitait entre poursuivre ses études de philosophie ou devenir acteur en passant par le conservatoire ; idem pour Emmanuel et son choix cinématographique).
Pas de voyeurisme dans ce texte qui montre l’attachement de DP à cette famille qui lui rendait une bienveillance continue, mais aussi à son attention à l’œuvre de Pierre Bourdieu, en reprenant certains des concepts structurés par le sociologue pour ce texte, participant même à un ouvrage collectif sur « la misère du monde » en réalisant des entretiens (création de matière d’étude sociologique), …
Bourdieu apparait dans sa vie d’homme, de père, d'ami, d’intellectuel, d’intellectuel engagé, qui vit mal les conflits tout en soutenant notamment celui de 1995 et s’attaquant aux médias et à la télévision au risque de se voir mis au ban de l’univers médiatique.
Au fil de ses livres, Podalydès, qui est connu pour être un acteur boulimique, fait aussi partie de ces quelques auteurs qui utilisent leurs souvenirs et matière personnelle pour donner des lectures / analyses de situations en ouvrant sur des considérations plus générales, plus transverses.
DP montre / rappelle le rapport de Pierre Bourdieu avec certains artistes : Manet, Flaubert, …
« A la manière de Flaubert, il pouvait un peu de mots décrire un destin, saisir le vif du vivant, le réduire, sans le tuer, à ses déterminations objectives. La notion de champ lui faisait voir immédiatement l’espace des possibles, où la personne se situait, et selon son capital (culturel, symbolique, économique) et son habitus, il en déduisait l'ajustement probable de la personne à ce champ, si elle y était à l'aise ou non et quelles étaient ses chances d'y réussir. … » p64
Dans le chapitre Autosocioanalyse :
« Comme la période était incertaine et tiraillée, je pris plaisir à appliquer les concepts sociologiques à mon propre cas. Je dois rappeler ou dire brièvement ce qu'est un habitus : ensemble ou système de dispositions innées ou acquises, selon le milieu social, familial, scolaire ou professionnel, qui nous fait voir le monde au travers de son prisme, nous y fait agir en conséquence, forgeant nos habitudes, produisant la plupart de nos croyances et de nos présupposés, de sorte que nos comportements et nos actions sont moins les faits d'un choix rationnel conscient que de la logique implicite de ces dispositions, qui, en permanence, nous fournissent des schèmes de perception, de vision et de division, comme le dit souvent Pierre.
Ou encore, voici ce qu'en dit Annie Ernaux plus concrètement que moi,
L'habitus, c'est l'inconscient de classe et à travers lui, le temps, l'histoire et la préhistoire de l'individu, incorporés. C'est l'habitus qui, selon ce que l'on mange, selon le travail qu'on fait, selon la valeur qu'on accorde au corps, créé, dit Bourdieu, « le corps de classe », culture devenue nature au sens propre. » pp 83-84
Quelques années après son Shakespeare dans La Pléiade et dans le contexte du 400 ème anniversaire de la mort de Molière, Denis Podalydès, fort de son histoire avec le théâtre (les pièces, les auteurs, les personnages, les publics, …) se découvre plus personnellement en nous donnant des anecdotes, des réflexions, des analyses, … En plaçant Molière comme un auteur majeur dans son panthéon personnel et son parcours de comédien boulimique et on pourrait même écrire « absolu ».
Dans la première partie il revient sur les « Moments de lecture » et particulièrement la lecture des pièces (remarque personnelle : on ne dira jamais assez que le théâtre se lit aussi !) et l’importance de l’école (et du jeu) et du rapport aux œuvres et à des essentialités comme la mort et à la « contrefaire » … (autre remarque personnelle : qui n’a pas joué au mort dans des jeux d’enfants aux Cow-boys et aux indiens ou autres aventures … ?).
Dans une deuxième partie Podalydès développe sur les personnages des pièces majeures de Molière et, de certains rapports entre le personnage et l’homme de théâtre (comme Louis Jouvet) et Alceste ; mais aussi sur ce carré magique : Auteur / Personnage / Acteur / Spectateur (cf. notamment p124)
Un livre qui ne peut qu’intéresser les amateurs et passionnés de théâtre.
Lorsqu’on arrive enfin à reprendre sa PAL on retrouve des publications d’intérêts malheureusement oubliées. C’est le cas de cet album (n° 55) de la Pléiade publié en 2016 et qui a été confié à Denis Podalydès.
Podalydès est imbibé de théâtre (cf notamment « En jouant, en écrivant ») et peut s’emparer des auteurs majeurs pour les avoirs joué, mis en scène, vu, lu, ...
Il déroule dans cet album plusieurs thématiques :
• la vie et la biographie de W. Shakespeare (et ses mystères : cf. les « années perdues » pour la période allant de la naissance de ses jumeaux en 1585 à sa notoriété comme acteur et dramaturge en 1592 – p 27 ; mais aussi certaines « interférences » (Christopher Marlowe …) ; ses rapports avec sa femme, …
• et ses œuvres que Podalydès passe en revue pour plusieurs d’entre-elles ; mais aussi pour lier certains évènements de sa vie (notamment la mort de son fils Hamnet en 1596, de son père (en 1601, … et de ces trajectoires « Gloires et chutes » (de son père) avec les destins tragiques des rois dont WS « dessine le mouvement fatal » (Richard II, Richard III, Henry VI ; mais aussi Hamlet, Macbeth, Lear et Othello) p 76
• les traductions (Pierre le Tourneur, Hugo (fils), Bonnefoy, …) ;
• les mises en scène (et quelques grands noms … et la place de Peter Brook notamment sur la réponse à la « question délicate du surnaturelle » avec Brook qui « ne cessera de simplifier les instruments et les techniques de jeu, d’épurer l’espace et d’y consacrer la seule présence humaine » p 139,
• la musique (dans les œuvres, et ce qu’en ont fait des compositeurs … Verdi notamment, mais aussi West Side Story pour Roméo et Juliette, …
• mais aussi le cinéma … Laurence Olivier, Branagh, Mankiewicz, Zeffirelli, Pacino (et son superbe « Looking for Richard » : passionnant)… mais aussi Wells et encore Brook …
• et « l’illusion parfaite » : référence à Stendhal qui considère que les pièces de Shakespeare atteignent cette « illusion parfaite » : un trouble tel qu'il produit, même fugitivement, la sensation d'un dépassement de toute convention théâtrale. » p 177 et l'importance de la liberté d'expression ; … et donc particulièrement les jeux d’acteurs, dans les mises en scène libérées, dont plusieurs sont présentés.
Comme tous les albums de La Pléiade, l’ouvrage est richement et superbement illustré (avec toujours le regret de la taille de certaines reproductions dont on ne peut pleinement profiter … mais rien n’interdit le curieux de faire des recherches complémentaires à l’époque d’internet !).
Un très grand intérêt de lecture.
Quelques citations sur l’œuvre et les pièces :
« L'incarnation est le corollaire de la métamorphose animale. Le personnage shakespearien, changeant, équivoque, non manichéen, sera toujours métamorphose en acte. » p 22
« Son œuvre est tout entière imprégnée de notions juridiques. La recherche de légitimité, le dépassement du fait violent et irrationnel par l'instauration d'un ordre et d'un droit justifié, garant d'une paix durable, est le thème profond est récurrent de ses pièces historiques. … » p 73
« La tragédie enregistre le chaos du monde, la perte du sacré est le deuil. L’ébranlement et l'incertitude, la nostalgie du monde perdu. » pp 76-81
Alors qu'il peine péniblement à obtenir son permis de conduire
alors que Marianne vient de le quitter et qu'il est éploré
Gabriel est sollicité par un réalisateur grec qui lui propose le premier rôle dans le film qu'il est en train de monter.
Et c'est le début de la grande aventure, de la Grèce à l'Espagne, en passant par l''Italie, il découvre tout de la réalisation d'un film, et on participe comme si on y était.
Dans « Les nuits d'amour sont transparentes », l'auteur nous ouvrait les coulisses du théâtre.
Dans « Fuir Pénélope » », il nous ouvre celles du cinéma.
Et c'est ma foi très intéressant.
Je découvre de plus en plus Denis Podalydès.
Je ne connaissais de lui que l'acteur.
Dans ses livres il se découvre et nous fait partager ses passions.
De plus, c'est bien écrit.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...